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100 jours du gouvernement Couillard, 25 de trop

À l'étape des 100 jours au pouvoir, on constate que le gouvernement Couillard a connu un départ solide et contrôlé, avant d'échapper le ballon au cours des dernières semaines.
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À l'étape des 100 jours au pouvoir, on constate que le gouvernement Couillard a connu un départ solide et contrôlé, avant d'échapper le ballon au cours des dernières semaines.

Ce 100 jours, il faut l'analyser en deux temps. La première partie s'est bien déroulée: constitution du conseil des ministres, message inaugural, budget, crédits, réalisation de certaines des promesses (crédit-rénovation, projets de loi sur le droit de mourir, les retraites, l'inspecteur de la Ville de Montréal, ton plus digne à l'Assemblée nationale...).

Il y a bien eu des reculs (hausse du tarif d'Hydro, budget d'infrastructure, taxes scolaires), mais rien de bien dommageable pour le gouvernement.

Surtout, le nouveau gouvernement a pu installer son discours d'austérité ou de rigueur avec la création des deux commissions, une qui révise la fiscalité, l'autre, les programmes, et le cran d'arrêt. Le trio économique ministériel s'est imposé sur la place publique.

Dans son tout premier message d'ouverture de session, le 21 mai, le premier ministre Philippe Couillard affirmait que le Québec «doit se libérer de la menace qui enchaîne notre liberté de faire des choix... les vraies réformes ont été repoussées, ce qui aurait été nécessaire il y a 15 ans, souhaitable il y a 10 ans, devient, aujourd'hui, une urgence».

Voilà pour les intentions.

Depuis l'épisode Lise Thériault à la mi-juin, le gouvernement n'en finit plus de trébucher. La vice-première ministre et responsable de la Sécurité publique a blâmé tout un chacun après l'évasion en hélicoptère de trois dangereux criminels et a donné des signes de panique.

Des ministres importants et expérimentés, Yves Bolduc à l'Éducation et Christine St-Pierre aux Relations internationales se sont auto-pelure-de-bananisés. Dans une moindre mesure, le Dr Gaétan Barrette à la Santé a manqué de tact et de sens politique en enjoignant à Claude Castonguay de prendre sa retraite!

C'était, mercredi, le jour du Grand Repentir à Québec. Yves Bolduc a enfin admis ses torts et Christine St-Pierre, corrigé les siens.

Au bunker, on a donc décidé d'étouffer les controverses avant de se mettre en mode vacances.

Comment expliquer ce dérapage ministériel, sinon par le retour d'une certaine arrogance du pouvoir? La première réaction du ministre Bolduc sur sa prime de 215 000 $, et celle du premier ministre, démontrait un décrochage avec l'opinion publique. Christine St-Pierre a tardé à faire son mea culpa.

Apparemment, les ministres étaient galvanisés par la bonne performance du gouvernement qui s'est traduite par un taux de satisfaction élevé dans les derniers sondages.

«Les ministres devront suivre», souligne un conseiller libéral qui confesse un passage «d'excès de confiance» au sein du cabinet.

Le 21 mai, Philippe Couillard comparait son mandat à la construction d'une maison dont les fondations sont de trois ordres: le ton, la transparence, l'intégrité. Sur le ton, le message n'a pas été suivi par tous. La transparence c'est à venir (le gouvernement ouvert ou open government), l'intégrité «so far so good».

La gifle des derniers jours sera peut-être salutaire pour ce gouvernement qui, après 100 jours, se fait servir une sévère remontrance.

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