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«Québécois, notre façon d’être Canadiens» : sous l'égide de la confiance

Nous sommes d’avis que le Québec peut faire comprendre et avancer ses demandes au sein de la fédération canadienne par le dialogue et le rapprochement.
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Le 1 juin dernier, le Québec a rendu public le document « Québécois, notre façon d'être Canadiens - Politique d'affirmation du Québec et de relations canadiennes ». Comme celui-ci le propose, nous sommes d'avis que le Québec peut faire comprendre et avancer ses demandes au sein de la fédération canadienne par le dialogue et le rapprochement.

Nous avions souhaité une réponse plus immédiate et publique du reste du Canada à cette courageuse et constructive politique. Grâce par contre aux efforts de sensibilisation considérables déployés par Jean-Marc Fournier à travers le Canada, un dialogue sain sur les défis qui nous attendent, dont l'élaboration plus approfondie des droits des peuples autochtones et la reconnaissance formelle de la société distincte du Québec, commence à prendre forme.

Nous étions tous les quatre impliqués dans l'organisation de la Conférence sur la Confédération de demain, tenue en 1967 à l'initiative du premier ministre de l'Ontario John Robarts. Cette conférence poursuivait deux objectifs centraux. Robarts voulait offrir au Québec une tribune lui permettant de parler à tous les Canadiens de ses priorités et de ses aspirations. Il souhaitait également que les autres régions du Canada parlent de leurs objectifs et de leurs préoccupations. Il insistait sur l'importance d'avoir un dialogue ouvert et franc sur ces enjeux critiques.

Oui, nous étions déçus que le rapatriement en 1982 ne prévoie pas une reconnaissance de la société distincte que forme le Québec

Oui, nous étions déçus que le rapatriement en 1982 ne prévoie pas une reconnaissance de la société distincte que forme le Québec. Mais nous avons toujours été d'avis que cette question doit être formellement résolue. Certains d'entre nous ont pris part aux négociations ayant mené aux accords du Lac Meech et de Charlottetown, qui étaient des tentatives faites par l'ensemble des premiers ministres pour corriger cette omission.

L'ancien éditorialiste du Devoir, Claude Ryan, a déjà dit : « [Traduction libre] L'histoire canadienne nous a montré que pour que le Québec se sente confortable au sein de la fédération canadienne, une saine relation de confiance entre le Québec et l'Ontario est essentielle ». John Robarts, co-auteur du rapport, largement soutenu au Québec, de la commission Pépin-Robarts sur l'unité canadienne, en avait aussi la conviction.

C'est également une conviction que partage la première ministre actuelle de l'Ontario, Kathleen Wynne, qui a affirmé devant l'Assemblée nationale du Québec, à l'occasion d'un conseil des ministres conjoint Québec-Ontario le 21 septembre 2017 : « À l'occasion du 150 anniversaire de la Confédération, le Gouvernement du Québec a invité l'ensemble du Canada à un dialogue ouvert et démocratique portant sur notre fédération et sur la place unique du Québec au sein du Canada. [...] les liens qui unissent l'Ontario et le Québec ont un caractère particulier. »

« [Traduction libre] Parfois indépendamment, parfois en travaillant ensemble, nous répondons aux défis d'un monde instable. Là où nos approches diffèrent, elles demeurent toujours ancrées dans nos valeurs communes d'égalité, de justice et de respect de la diversité. Cette asymétrie rend possible la poursuite d'objectifs communs tout en respectant les priorités et les besoins uniques du Québec, à titre de seule juridiction majoritairement francophone du Canada et de toute l'Amérique du Nord. »

C'est dans l'esprit de la tradition léguée par John Robarts que nous avons soutenu les efforts du Centre Mowat dans l'organisation, à Toronto le mois de décembre dernier, de la Conférence sur la Confédération de demain 2.0, au 50 anniversaire de la conférence de Robarts. On y comptait parmi les conférenciers les premiers ministres Couillard et Wynne, les anciens premiers ministres Bob Rae et Pierre Marc Johnson, ainsi que Jean-Marc Fournier. L'avenir du fédéralisme canadien et les défis auxquels il fera face faisaient partie des thèmes abordés, principalement la place du Québec et des nations autochtones.

Le dialogue proposé par le premier ministre Couillard a commencé, non pas à la suite d'une crise, mais sous l'égide de la confiance.

Ce texte est cosigné par Charles Beer, Ian Macdonald, Gary Posen et Don Stevenson.

Ian Macdonald était président du comité consultatif du premier ministre John Robarts sur la Confédération, et Don Stevenson était son secrétaire. Tous deux, de même que Gary Posen, ont été sous-ministres ontariens responsables des affaires intergouvernementales. Charles Beer a été ministre de la Communauté et des Services sociaux (Community and Social Services) et ministre des Affaires francophones (Francophone Affairs).

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