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Mon sexe, il me gratte! Et autres situations qu'on aimerait éviter...

En m'approchant je découvrais des mini-araignées qui enserraient les poils pubiens. Elles semblaient mobiles. Les bestioles ont alors déplié leurs pattes.
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Cette jeune femme de 22 ans rentrait de mission humanitaire aux Philippines deux semaines auparavant. Elle vivait en colocation sur le campus d'une grande école de commerce.

Elle s'étonnait de voir depuis plusieurs jours des petits éléments marron foncé sur les poils de son pubis et d'avoir envie de se gratter, malgré, selon ses propres termes, une hygiène irréprochable.

En m'approchant je découvrais des mini-araignées qui enserraient les poils pubiens. Elles semblaient mobiles. Les bestioles ont alors déplié leurs pattes. Pediculus pubis; ou poux de pubis, plus connus sous le nom de morpions. Parasites macroscopiques de petite taille, mais plus gros que leurs cousins les poux de tête ou pediculus capitis, ils s'observent plus rarement en dehors des poils pubiens (barbe, cuisses...)

Son petit ami avait les mêmes parasites, ainsi que deux de ses copines...

Je leur expliquais le traitement à réaliser avant que la maladie ne traverse tout le campus. Ne souhaitant pas ressembler à une petite fille, elle tiquait sur le rasage intégral du pubis préconisé, pourtant salutaire pour se séparer des lentes (les bébés morpions) et mettre ainsi fin à cette cohabitation étrange.

Certaines infections parasitaires peuvent parfois être d'authentiques IST (infections sexuellement transmissibles) déguisées. Certaines sont mal déguisées comme les poux de pubis, d'autres sont mieux déguisées comme la gale.

Le jeune homme de 18 ans que j'avais devant moi fin juin avait fêté sa réussite à un concours avec une jeune fille «de passage». Une dizaine de jours après, il se serait arraché la peau tellement il se démangeait: les bras, les fesses... et cela s'intensifiait à en devenir insomniant.

Mais son inquiétude portait plus sur les croûtes apparues sur son sexe. Il s'imaginait atteint d'une IST invalidante et dévorante, je le rassurais. Très surpris, il croyait la gale disparue ou exceptionnelle telle la peste noire.

Due à des sarcoptes, parasites invisibles cheminant lentement dans la couche cornée de la peau, la gale est une maladie fréquente et contagieuse, mais pas grave. Elle ne vient jamais des animaux. Elle touche tous les milieux sociaux.

Sa transmission s'effectue par des contacts prolongés avec des personnes infestées ou des tissus (draps) ou vêtements infestés. La situation de contamination optimale est le partage d'un même lit (contact prolongé permettant le passage du parasite d'une peau à une autre, survie du parasite dans un milieu chaud, parfois plus de 10 jours dans un drap...).

Sur le plan clinique, les lésions spécifiques sont souvent rares; il faut souvent se fier à l'interrogatoire (démangeaisons des proches en même temps, aggravation le soir et la nuit...) et aux zones de grattage (entre les doigts, sur le pubis, la verge, les testicules, la vulve, les fesses...).

Le traitement antiparasitaire et la désinfection soigneuse des vêtements et draps doivent se dérouler au même moment pour tous les sujets dits contact (partenaires, famille sous le même toit...) afin de limiter sa propagation.

Les infections (mycosiques, parasitaires...) ne sont pas les seules causes de prurit génital: psoriasis, eczéma, dermite d'irritation... s'y localisent fréquemment.

Une autre cause très courante existe aussi, beaucoup plus chez les hommes. On pourrait la nommer dermite de culpabilisation. Souvent juste après un rapport non protégé (sans temps d'incubation à la différence des infections), parfois dans un contexte d'infidélité, un cortège de douleurs, picotements, brûlures, est alors décrit alors que la clinique est très pauvre. Annoncer qu'il ne s'agit pas d'une maladie entraîne une guérison immédiate.

Pour éviter tout désagrément, et avant que le ministère de la Santé ne vous le rappelle comme chaque été (laissant penser que les rapports sexuels n'ont lieu que l'été): profitez-en, mais restez prudents.

Ce billet est également publié sur le blogue Les billets d'humeur du dr.

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Ce billet de blogue a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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