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Santé mentale en société, santé mentale en milieu de travail

Pourquoi parler de santé mentale et de bien-être alors que le monde ressemble à un laboratoire psychiatrique où expérimente un mauvais génie?
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«Mens sana in corpore sano» dit l'adage prêté au fondateur des Jésuites Ignace de Loyola (1491-1556) ce qui pourrait se traduire par «un esprit sain dans un corps sain». Celui qui s'adonne à des exercices physiques augmente le taux de dopamine dans le sang ce qui est susceptible de créer un sentiment de bien-être.

Pourquoi parler de santé mentale et de bien-être alors que le monde ressemble à un laboratoire psychiatrique où expérimente un mauvais génie?

C'est difficile de soutenir une antithèse à cette question alors que les journaux et les médias se font des relayeurs de la mosaïque de tous les faits macabres qui se multiplient ces jours-ci.

Les grandes puissances, une après l'autre, par le biais de leurs parlementaires, se façonnent une légitimité pour aller bombarder des «fous d'Allah» tandis que les lobbys des armes se pourlèchent les babines. Certains craignent même une escalade de la violence qui pourrait conduire à une troisième guerre mondiale. La position de certains belligérants dont les conflits d'intérêts non résolus pourraient en profiter pour régler des comptes.

Les statisticiens amateurs ainsi que les plus aguerris se sont mis à la tâche pour compter le nombre de tueries de masse qui ont eu lieu chez nos voisins américains: ils en ont relevé plus de 365. Ce qui sous-entend qu'il ne s'est pas écoulé un jour sans qu'il y ait eu perte de vies humaines aux États-Unis.

D'innocentes victimes, tout âge confondu qui sont devenues des «dommages collatéraux» du désinvestissement de nos gouvernants dans l'assurance de services d'aides aux personnes en détresse. Des victimes, que dis-je, des sacrifiés sur l'autel des mesures d'austérité et de l'équilibre budgétaire dont le diktat est mené tambour battant par les agences de cotation toutes puissantes de ce monde qui forcent à obéir aux lois du marché. Ce leitmotiv est le discours privilégié d'un groupe de biens nantis qui font tout pour protéger jalousement leurs avoirs comme dans L'Avare de Molière.

La France ou plutôt Paris a connu son lot de calamités. Selon la version officielle, des «fanatiques» ou plutôt des «malades mentaux» ont pu passer à travers les mailles de fer de la surveillance opaque qu'exercent les agences d'espionnage. Les fous du roi rivalisent d'intelligence et déploient des trésors de stratégie pour répandre leur aura de mort et de haine. Ceci a pour conséquence de redoubler l'ire de nos hommes de guerre prompts à appliquer la Loi du talion de façon exceptionnelle et exponentielle. Nous sommes loin des paroles de la chanson du très regretté Louis Armstrong: «The world is not so Beautiful »

À moindre échelle, mais non sans conséquence regrettable et fâcheuse, Oscar Pistorius a reçu une sentence de meurtre pour l'assassinat de sa copine et, le cardiologue Turcotte est en attente de la sienne. Dans les deux cas, la santé mentale avait été évoquée. Que dire de l'itinérance au Canada et à Montréal où en plus de la pauvreté grandissante d'une grande partie de la population, les problèmes psychologiques deviennent un facteur aggravant trop important pour être ignoré? Si des efforts additionnels ne sont pas consentis, le problème risque de s'accentuer et devenir endémique. Même un déménagement forcé par la Ville ne pourra en venir à bout.

En outre, comme de fait, les milieux de travail étant un microcosme et un reflet fidèle de la société, les entreprises doivent composer avec les mêmes problématiques. Bien sûr, tout comportement irrationnel ou tout illogisme ne peut être mis sous le compte d'un problème mental. La stupidité est plutôt l'apanage de ceux qui, engoncés dans leur paresse intellectuelle, ne consentissent aucun effort pour se former et s'informer et se cantonnent dans le simplisme et la légèreté de la pensée.

Je salue l'initiative du Groupe de travail mixte sur la santé mentale , qui demande une certaine humanisation des milieux de travail du gouvernement fédéral. Une initiative dont devrait s'inspirer tous les milieux de travail en particulier la fonction publique provinciale qui est arrivée à adopter des mesures de grève pour convaincre le gouvernement libéral de Philippe Couillard à revenir à la table de négociation. Des tensions du genre sont un terreau fertile pour aggraver les problèmes latents.

Si parfois, il suffit d'un simple regard pour provoquer une crise existentielle chez quelqu'un, imaginez des événements traumatisants comme le divorce ou un stress post-traumatique sévère, le suicide peut devenir une fatalité comme le rapporte si bien Robert Whitley du National Post.

Le mot ou le nouveau paradigme serait «Résilience» et le grand défi des entreprises tant publiques que privées est: comment concilier la nécessité de la productivité (sans productivité pas de profits et pas de services) avec la nécessité de traiter les gens avec compassion? L'équilibre entre les deux, voilà la quête ultime.

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Mai 2017

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