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Battre les libéraux dans le respect des divergences politiques

Ce sont les errements, les tergiversations et les têtes à queue idéologiques du Parti québécois qui ont engendré la division du mouvement indépendantiste.
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Il faut bien reconnaître que la convergence des indépendantistes pour battre les libéraux ne se fait pas dans l'enthousiasme. L'unité à tout prix, même pour terrasser l'hydre libéral, ne fait pas consensus. Les doutes et les arrières pensées stratégiques minent la crédibilité du processus. Cette méfiance n'est pas gratuite ou motivée uniquement par des intérêts partisans. Elle s'enracine dans l'expérience passée de l'unité du mouvement indépendantiste.

Pendant trois décennies, de 1968 à 1998, la gauche indépendantiste a fait confiance au Parti québécois pour diriger la lutte d'émancipation nationale. L'hégémonie du PQ a certes permis la prise du pouvoir, mais sa gestion gouvernementale même lorsqu'elle fut excellente n'a pas fait progresser le projet de pays. Au fil des victoires et des défaites, le Parti québécois a édulcoré aussi bien le projet d'indépendance que le projet social-démocrate. Tous ceux qui se sont tus et mis leurs réserves au placard au nom de l'unité des forces progressistes ont été floués et ont vus leurs idéaux battus en brèche par les forces conservatrices.

Ces militants de bonne foi se sont rendu compte qu'ils avaient troqué leur droit d'aînesse pour un plat de lentilles. Ils ont fait le douloureux constat que l'électoralisme avait dévoyé le sens du combat national et remis aux calendes grecques le vrai changement politique.

Ce sont les errements, les tergiversations et les têtes à queue idéologiques du Parti québécois qui ont engendré la division du mouvement indépendantiste. C'est parce que le PQ, au nom d' intérêts électoralistes, a renoncé à son ambition de faire l'indépendance et à lutter contre le néolibéralisme, que de nouveaux partis se sont créés pour porter ces projets dans l'espace public.

De peine et de misère, ces militants ont tirés les leçons de la mise en tutelle de leurs idéaux par le Parti québécois et ont réussi à reconstituer de nouvelles forces politiques pour donner une représentation aux voix progressistes et indépendantistes dans le débat public. Fort de cette expérience passée, ils ne veulent pas rejouer dans le même théâtre d'ombre où on voudrait leur faire prendre des vessies pour des lanternes sous prétexte qu'il y aurait urgence nationale à sortir les libéraux. Ils n'abdiqueront pas 20 ans de lutte pour recommencer le processus de régression politique. Ils ne peuvent plus se faire d'illusion sur la dynamique unitaire qui de l'Union nationale au Parti québécois a broyé les espoirs de changement.

Pas question cette fois-ci pour les progressistes et les indépendantistes de renoncer à leur identité politique pour se fondre dans le décor et perdre leur capacité d'expression. Si la convergence doit se faire, elle se fera dans le respect des différences idéologiques. Il faudra que le Parti québécois accepte que ces voix divergentes gardent leur identité et puissent s'exprimer dans le débat électoral pour représenter les indépendantistes et les progressistes. Battre les libéraux d'accord, mais pour faire élire non seulement des députés péquistes qui ont une conception provincialiste de la gouverne, mais aussi des députés indépendantistes et progressistes qui utiliseront leur parole pour montrer comment la mauvaise gestion libérale est tributaire de la conception étriquée et subordonnée de la nation québécoise et comment l'indépendance permet de réaliser les aspirations sociales et nationales des Québécois.

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