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Majorité référendaire: l'enjeu du chiffre

Si le chiffre d'une majorité claire ne vient toujours pas, il faudra conclure que seul le NPD, s'il est au pouvoir au moment d'un référendum, négocierait de bonne foi avec le Québec.
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Bon, les choses deviennent plus claires dès le départ de cette course. Au débat du 6 août dernier, organisé par le magazine Maclean's à Toronto, on n'avait pas jugé important d'inviter le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

Cette absence a été particulièrement remarquée à la suite de longs échanges entre les chefs fédéralistes sur la clarté advenant un référendum portant sur la souveraineté du Québec. Je tire, personnellement, cinq conclusions de cet événement politique en début de campagne:

1) Aux yeux des anglophones organisateurs du débat, le Québec-nation n'existe pas au Canada, et ce, malgré la reconnaissance par le gouvernement Harper en 2006 de la nation québécoise dans un Canada uni, donc, tout naturellement, selon cette logique, ils ont évacué Gilles Duceppe.

2) Mais, contre toute attente, d'aborder dans ce débat de début de campagne la question de la clarté référendaire, cela révèle l'admission, inattendue, de la part des chefs que les Québécois se prononceront bientôt sur leur avenir et qu'il faut, comme fédéralistes canadiens, s'y préparer.

3) Selon Justin Trudeau, qui a introduit le sujet, advenant ce référendum, le Canada n'aurait pas l'obligation constitutionnelle de négocier les termes de la séparation si le résultat n'était que de 50% plus une voix, et ce, contrairement aux règles de la démocratie.

4) Trudeau ayant refusé de donner un chiffre, à la demande de Mulcair, on ne sait toujours pas ce que serait pour lui une majorité claire qui obligerait le Canada à négocier. Ce chiffre devient donc un enjeu important de cette campagne, tant pour les Québécois que pour les Canadiens. Mais Mulcair lui reposera-t-il la question ainsi qu'à Stephen Harper? S'il ne le fait pas, avec application, comme il en est capable, les Québécois douteront avec raison de sa bonne foi en défendant un résultat clair à un éventuel référendum sur la souveraineté à 50% plus une voix.

5) Mais s'il le fait et qu'il insiste, et que le chiffre d'une majorité claire ne vient toujours pas de la part de Justin Trudeau et/ou de Stephen Harper, qui choisiront sans doute la dérobade, il faudra conclure que seul le NPD, s'il est au pouvoir au moment d'un référendum gagnant, négocierait de bonne foi les termes d'une sécession du Québec du reste du Canada.

En terminant, si Thomas Mulcair persiste ainsi à demander ce chiffre et qu'il est élu dans le reste du Canada avec une telle position et une telle clarté, cette élection du 19 octobre marquera l'histoire comme étant celle qui aura créé auprès du Canada anglais l'ouverture pour le Québec-nation et pour le respect des standards démocratiques advenant un référendum, donc l'ouverture à une négociation avec le Québec même si le résultat est de 50% plus une voix.

Et qui sait? Peut-être même une ouverture intéressée pour un pacte éventuel Canada-Québec en tant que pays souverains, distincts, mais unis en pays frères.

Cet enjeu du chiffre est d'une telle importance pour l'avenir qu'il faut peut-être se réjouir maintenant d'une campagne aussi longue qui a débuté en plein été mais qui, après cinq jours seulement, a permis, grâce à ce débat, de poser cet enjeu du chiffre dans l'esprit, peut-être, d'un vrai dialogue Canada-Québec. Enfin!

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