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Préserver les régimes de retraite pour les générations à venir

Ce n'est pas un combat que la Ville mène contre ses syndicats; c'est un combat que nous menons pour tous nos employés municipaux, actuels et futurs, afin que nous puissions continuer à leur offrir ce type de régime. Ce qui, dans l'état actuel des choses, est loin d'être assuré.
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L'Assemblée nationale procède cette semaine et la semaine prochaine à l'étude du projet de loi 3, qui vise à restructurer les régimes de retraite à prestations déterminées des employés municipaux. C'est un sujet sensible, émotif même. On l'a vu au cours des derniers jours.

Pourtant, Montréal - comme de nombreuses villes québécoises - est convaincu que ce projet de loi représente notre dernière chance d'assurer la pérennité des régimes de retraite, dont les coûts ont explosé au cours des dernières années.

Ce n'est pas un combat que la Ville mène contre ses syndicats; c'est un combat que nous menons pour tous nos employés municipaux, actuels et futurs, afin que nous puissions continuer à leur offrir ce type de régime. Ce qui, dans l'état actuel des choses, est loin d'être assuré.

Comment en sommes-nous arrivés là?

La situation s'explique par des facteurs démographiques et économiques. Depuis les années 60, l'espérance de vie a augmenté de 10 ans. C'est une bonne nouvelle, mais ces années de vie additionnelles entraînent un coût supplémentaire sur les régimes de retraite. Actuellement, ce sont les villes, et donc les contribuables, qui assument seules cette hausse de coût.

À ces bouleversements démographiques se sont ajoutées les crises financières des années 2000, qui ont entraîné une forte baisse de rendement des caisses de retraite sur les marchés financiers.

Nous avons fait un choix de société, durant les années 60 : celui d'offrir à nos employés un régime de retraite avantageux, basé sur les données démographiques et financières de l'époque. Aujourd'hui, 50 ans plus tard, ces hypothèses sur lesquelles nous nous étions entendus avec nos syndicats ne tiennent plus. À qui la faute? Ce n'est ni celle de la Ville ni celle des syndicats. Mais tant qu'on ne fait rien, nos régimes de retraite accumulent les déficits et grugent une part de plus en plus grande du budget municipal (12 % en 2014).

Il est encore temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Le projet de loi 3 n'est ni plus ni moins qu'un nouveau choix de société, par lequel les régimes de retraite seront basés sur une formule de partage qui tient compte des réalités économiques et démographiques d'aujourd'hui.

Nous avons un projet de loi qui respecte quatre principes essentiels:

- il tient compte de la capacité de payer des contribuables;

- il établit un partage équitable (50 % employés - 50 % Ville) des coûts et des risques;

- il assure la pérennité des régimes de retraite;

- et il garantit l'équité intergénérationnelle, en mettant tout le monde à contribution.

Chacun des 170 régimes de retraite municipaux est unique, et il est important de tenir compte de leurs spécificités. La négociation est donc une clé du succès de la restructuration de ces régimes, et personnellement, je serai toujours disponible pour discuter de bonne foi avec nos leaders syndicaux. C'est d'ailleurs dans cette optique que j'ai l'intention de respecter la convention collective en vigueur des cols bleus, qui ont eu le mérite de ne pas attendre une intervention législative pour modifier le partage des coûts de leur régime.

Nous avons vécu une semaine mouvementée; il est maintenant temps de travailler tous ensemble à la préservation des régimes de retraite pour les générations à venir.

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