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L'échec fondamental de l'environnementalisme

L'environnementalisme a échoué. Au cours des 50 dernières années, les environnementalistes ont réussi à sensibiliser les gens, changer les pratiques d'exploitation forestière, arrêter les méga-barrages, les forages en mer et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais nous étions si concentrés à nous battre contre nos opposants et à chercher l'appui du public que nous ne nous sommes pas rendu compte que ces batailles sont le reflet d'une vision fondamentalement différente de la place que nous occupons dans le monde.
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L'environnementalisme a échoué. Au cours des 50 dernières années, les environnementalistes ont réussi à sensibiliser les gens, changer les pratiques d'exploitation forestière, arrêter les méga-barrages, les forages en mer et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais nous étions si concentrés à nous battre contre nos opposants et à chercher l'appui du public que nous ne nous sommes pas rendu compte que ces batailles sont le reflet d'une vision fondamentalement différente de la place que nous occupons dans le monde. Et c'est notre vision sous-jacente et profonde du monde qui détermine la manière dont nous traitons ce qui nous entoure.

En tant qu'espèce, nous n'avons pas fait face aux grands événements qui ont changé notre relation avec la planète. Au cours de la majorité de l'existence de l'espèce humaine, nous avons vécu comme des chasseurs-cueilleurs nomades dont l'impact sur la nature pouvait être absorbé par la résilience de la biosphère. Même à la suite de la révolution agricole, il y a 10 000 ans, l'agriculture a continué de dominer nos vies. Nous avions la nature à cœur. Les gens qui vivent près de la terre comprennent que les saisons, le climat, la météo, les insectes pollinisateurs et les plantes sont essentiels pour notre bien-être.

En créant des ministères dédiés, nous avons fait de l'Environnement un autre secteur, tout comme l'Éducation, la Santé et l'Agriculture. L'Environnement englobe tous nos champs d'activités, mais nous avons échoué à démontrer que nos vies, notre santé et nos gagne-pain dépendent totalement de la biosphère - l'air, l'eau, le sol, la lumière du soleil et la biodiversité. Sans eux, nous tombons malades et nous mourons. Cette perspective se reflète dans certaines pratiques spirituelles qui comprennent que tout est inter-relié ainsi qu'au sein de sociétés traditionnelles qui vénèrent la « Terre Mère» comme source de tout ce qui compte dans la vie.

Lorsque nous croyons que le monde entier est rempli de « ressources » illimitées, disponibles pour notre usage, nous agissons en conséquence. Cette vision « anthropocentrique » nous place au centre du monde qui tourne autour de nous. Alors, nous créons des ministères des Forêts, des Pêches et des Océans, de l'Environnement au sein duquel les ministres se soucient moins de la santé et du bien-être des forêts, des poissons, des océans et de l'environnement que des ressources et des économies qui en dépendent.

C'est presque un cliché que de référer à un ''changement de paradigme", mais c'est ce dont nous avons besoin afin de relever le défi posé par les crises environnementales que notre espèce a créées. Cela veut dire adopter une vision ''biocentrique'' qui reconnait que nous faisons partie et sommes dépendants d'un tout vivant qui permet à la planète d'être habitable pour un animal exigeant comme nous.

Pour en savoir plus, consultez www.davidsuzuki.org

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