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Travailler moins, travailler mieux, le «slow-working» est peut-être la solution pour vous

Que nous soyons récemment diplômés ou bientôt à la retraite nous semblons tous avoir admis nos rythmes de travail comme normaux ou du moins inéluctables.
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La boite courriel qui déborde, les réunions qui se chevauchent, les objectifs à atteindre qui s'entrechoquent et cette impression que les journées sont trop courtes pour bien travailler : nous connaissons tous cette situation classique.

Classique oui, mais est-elle obligatoire ? Et est-elle justifiée, pour soi, comme pour l'entreprise ? L'entreprise peut-elle être gagnante à mettre en place un autre modèle ?

Que nous soyons récemment diplômés ou bientôt à la retraite nous semblons tous avoir admis nos rythmes de travail comme normaux ou du moins inéluctables.

Échec managérial, drame individuel, dérive de la société ? Rien d'inéluctable : cette situation peut changer, dans l'intérêt de tous. Une réflexion globale et des initiatives concrètes sont déjà engagées. Nous pouvons en regrouper une partie sous la bannière du «slow-working».

Essayons donc de comprendre pourquoi le concept de «slow-working» est bel et bien un choix économique et intellectuel réaliste et pertinent pour l'individu comme pour l'entreprise.

Le «slow working», le travail rêvé ?

Vous connaissez certainement le mouvement «slow food», né en Italie à la fin des années 80, invitant à ré-associer la nourriture et le plaisir en intégrant les notions de ruralité, qualité, convivialité et impacts à courts et longs termes.

Le «slow working» s'inscrit dans une démarche similaire. Comment retrouver du plaisir au travail ? Comment sortir du seul sentiment d'aliénation ? Et bien sûr comment le faire en préservant voir en augmentant la performance de l'entreprise ?

Attention, nous ne parlons ici ni de transformer l'entreprise en camp de vacances, ni de simplement comprendre comment bien gérer son mail ou ses pauses café. Non, ce dont il s'agit ici c'est de se focaliser sur 4 enjeux-clef :

Le sens de l'action menée par l'entreprise : Quel est le but de mon entreprise ? Mon travail a-t-il un sens ? Ce sens est-il en phase avec ce à quoi je crois ?

La concrétisation réalisée à mon niveau : de quelle façon lisible mon rôle contribue à la réalisation des objectifs de l'entreprise ?

La marge de liberté dont je dispose : dans quelle mesure puis-je organiser mon temps et mon espace de travail ?

La reconnaissance liée à mon travail : le discours de l'entreprise à mon sujet, sa monétisation et le discours que je porte ensuite à mes proches me permettent-ils de tirer un sentiment de justice et de fierté ?

À ce stade, l'intérêt du slow working pour le salarié est évident. Pour autant, le principe n'a de viabilité que s'il a également un intérêt flagrant pour l'entreprise.

Oui, l'entreprise y gagne aussi

Quand les ralentissements économiques sont mondiaux (de la France à la Chine), quand les ressources deviennent rares (métaux, énergies...) ou coûteuses (directement ou indirectement via la pollution engendrée), comment ne pas reconsidérer la question des gisements de richesses pour l'entreprise ?!

La magie du «slow-working» réside dans sa capacité à rapprocher étroitement les collaborateurs et le projet de l'entreprise. Concrètement ce bénéfice se matérialise principalement dans trois domaines :

La pleine adhésion des collaborateurs au projet de l'entreprise : cette adhésion induit à la fois un engagement complet de chacun dans son effort pour l'entreprise et une réflexion permanente sur la recherche de l'intérêt de l'entreprise.

La vigilance créative de chacun enfin libérée : le collaborateur dépasse ses préoccupations auto-centrées pour s'ouvrir à tous ses partenaires et imaginer de nouvelles coopérations ou innovations profitables à l'entreprise sans crainte d'y perdre lui-même quoi que ce soit.

La chasse aux gaspillages profonds : en cherchant à progresser vers une plus grande valeur du travail à la fois pour l'entreprise et pour soi, chacun va détecter, peser et éventuellement tuer les sujets qui coûtent à l'entreprise en non-pertinence ou en non-rentabilité.

Si l'on peut maintenant admettre les avantages évidents pour l'entreprise, une question demeure : comment convertir l'organisation à cette nouvelle approche ?

De l'idée à la mise en oeuvre, un chemin existe

De prime abord le «slow-working» semble bien plus simple à implanter dans une structure naissante que dans une structure dont l'organisation, les objectifs et la culture sont déjà complexes et ancrés. Pourtant les ressors d'implantation sont les mêmes que pour tout projet de transformation.

La réflexion : S'interroger avec différents collaborateurs, partenaires et externes sur l'ADN de l'entreprise, ses forces et faiblesses, les éléments qui rendent chacun fier et investi constitue la première étape évidente.

La communication : Seconde étape, la verbalisation du projet d'entreprise est aussi ce qui la distingue d'une stratégie classique de transformation. Ce partage, cette feuille de route ouverte, est la clef de voûte de l'adhésion collective.

Le plan d'actions : Si l'objectif du «slow-working» est presque révolutionnaire, paradoxalement sa mise en oeuvre n'a pas à l'être. Il ne s'agit surtout pas de déstabiliser l'entreprise mais progressivement, par étape, de mettre en phase un choix et des actes.

Les ajustements : C'est à la fois une reproduction des 3 précédentes étapes et un processus itératif pour tenir comptes des succès et déceptions rencontrés, pour témoigner du respect à tous les contributeurs engagés et pour assurer la cohérence du discours et de la démarche.

En synthèse, la mise en oeuvre passe par une démarche classique de transformation/conduite du changement dont on peut même imaginer que l'adoption sera plus aisée que des projets moins profitables pour chacune des personnes impliquées.

Le «slow-working», un choix économique et sociétal

Il apparaît finalement que le slow working ne consiste ni à travailler moins ni moins vite mais bel et bien à travailler mieux, pour le profit de tous : l'individu et l'entreprise. L'un se ré-approprie la valeur travail , l'autre explore une riche source de rentabilité, les deux trouvent de nouvelles réponses à leurs quêtes de sens.

Tous les curseurs économiques, sociétaux, environnementaux ont radicalement bougé. Il est donc évident que la perspective managériale doit changer en conséquence.

L'entreprise et ses collaborateurs ont souvent évolué sous la menace (concurrence, mondialisation, contraintes diverses...). Appuyons nous enfin sur un levier positif : le bien-vivre au travail !

S'engager sur cet ambitieux programme de transformation de l'organisation et d'accompagnement des collaborateurs au changement c'est réconcilier travail, profit, épanouissement ... et retrouver le frisson entrepreuneurial originel.

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