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Le Québec a besoin de ses cégeps

Piliers de l'éducation québécoise, les cégeps conservent leur pertinence, mais des débats doivent être entrepris quant aux moyens à prendre afin de maximiser leur potentiel et les ressources investies.
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Sur plusieurs plans, le Québec se distingue de ses voisins nord-américains. L'existence des cégeps constitue une de ses particularités, quoique certains contestent sa pertinence. Malgré d'incontournables réformes à entreprendre, le démantèlement de cette spécificité ne constitue pas une solution qui maximisera le potentiel éducatif des Québécois.

Une institution à préserver

Systématiquement, année après année, le modèle collégial québécois est remis en question par certains. Même si des réformes s'avèrent incontournables, un réalignement vers une structure à l'américaine ne conviendrait pas à notre réalité nationale pour plusieurs raisons, et des pistes de solution existent déjà.

D'abord, le cégep constitue l'atout facilitant le choix de carrière de beaucoup d'étudiants, un choix qui pourra être concrétisé, au besoin, avec leur formation universitaire. D'un enseignement fort encadré et nettement pluridisciplinaire au secondaire, le niveau préuniversitaire permet d'offrir un enseignement ciblé sur un champ d'intérêt précis (ex: arts, société, sciences, etc.), facilitant d'autant le choix d'un cheminement académique au niveau universitaire.

De plus, pour tous les étudiants, les 48 cégeps du Québec (et leurs antennes) offrent des formations en région qui permettent de freiner l'exode vers les quelques villes universitaires. C'est sans parler qu'ils permettent aux employés des entreprises locales d'accéder à une offre de formation continue de qualité. Ainsi, l'enseignement collégial peut apporter des retombées économiques notables pour des collectivités dynamisées, tant par les dépenses estudiantines que par les bénéfices de l'économie du savoir.

Finalement, le cégep constitue le dernier lieu pédagogique de cohabitation entre les étudiants techniques et préuniversitaires, ce qui permet la consolidation d'une formation générale. Défendre le niveau collégial, c'est promouvoir, par-delà l'utilitarisme des formations pour l'emploi, la réussite comme personne. La valeur de l'éducation ne devrait pas reposer uniquement sur l'obtention d'un emploi, mais également sur l'apprentissage de la citoyenneté. Quoiqu'imparfait, le cégep peut contribuer, à sa manière, à ce noble objectif de société.

Incontournables changements

Toutefois, démontrer le bien-fondé d'une institution ne justifie pas l'inaction. Si leur démantèlement s'avère injustifié, le cégep devrait être actualisé afin de refléter la réalité actuelle. Voici donc quelques pistes de réflexion liées aux arguments précités.

  1. Tarifer les sessions excédentaires au délai «normal»;
  2. Établir des plans de réussite et d'orientation pour les étudiants à risque de décrochage;
  3. Promouvoir des programmes pré-universitaires alternatifs (ex: BI, doubles-DEC, etc.);
  4. Accroître les exigences standardisées des cours de formation générale;
  5. Développer des incitatifs favorisant les études collégiales en région;
  6. Favoriser les programmes techniques spécialisés pour certains cégeps régionaux afin de développer des créneaux d'expertise unique;
  7. Revoir la pertinence des cours de formation générale afin de l'actualiser tant pour le contenu que pour l'organisation.

Piliers de l'éducation québécoise depuis plusieurs plusieurs décennies maintenant, les cégeps conservent leur pertinence, mais des débats doivent être entrepris quant aux moyens à prendre afin de maximiser leur potentiel et les ressources investies, tant pour les utilisateurs du réseau que pour les régions du Québec.

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