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Et soudain l'Empire State Building s'est illuminé de bleu...

Les jeux sont faits pour les badauds recueillis, un drapeau à la main. "C'est une victoire importante, mais rien de semblable à celle de 2008".
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394514 03: The Empire State Building shines red, white, and blue in response to the terrorist destruction of the World Trade Center September 16, 2001 in New York City. (Photo by Chris Hondros/Getty Images)
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394514 03: The Empire State Building shines red, white, and blue in response to the terrorist destruction of the World Trade Center September 16, 2001 in New York City. (Photo by Chris Hondros/Getty Images)

Enfin, ils ont gagné! Ni la tempête. Ni l'abstention. Ni le spectaculaire sursaut de Mitt Romney, n'auront volé aux militants démocrates cette victoire toujours à portée de main, sans jamais paraître acquise. Lorsqu'à 23:18, l'Empire State Building s'est illuminé de bleu, le quartier général new-yorkais du président Obama a résonné d'un cri: "quatre ans de plus".

"J'étais tellement nerveuse", confie Carole Gardner. "Il y a quatre ans, je vivais en France, et je suis rentrée exprès pour participer à la campagne", se souvient la jeune américaine, employée par L'Oréal. Au bras de son ami français, elle saute de joie devant l'immense drapeau américain tendu derrière l'estrade où les sympathisants se prennent en photo, les uns après les autres.

Les militants ont afflué dès le début de la soirée dans la salle de bal de ce grand hôtel de Times Square, aux trottoirs hérissé d'antennes paraboliques. Massé au premier étage, chacun scrute, un verre à la main, les écrans géants sur lesquels défilent, minute après minute, les projections des chaînes de télévisions.

Lorsque peu avant onze heures, Obama remporte la Californie et l'Etat de Washington, les hourras débordent le podium central sur lequel les journalistes attendent de prendre l'antenne. Imperturbable, le présentateur de la chaîne latino Telemundo T47, ajuste la cravate jaune qui détonne sur son complet bleu et lance un regard avisé au leader démocrate qu'il va faire réagir en direct. A 23:10, c'est l'Iowa qui tombe, initiant une série favorable au président-candidat. Avec le Nouveau-Mexique, Obama est désormais en tête avec 249 votes du collège électoral: il lui en faut 270 pour être réélu.

Une speakerine assise sur un pliant de cinéma révise à la hâte son script. Et les projections continuent de dégringoler. A 23:15, Obama remporte l'Oregon. Et l'écran se pare d'une carte électorale actualisée où le présentateur de CNN refait les calculs: "ajoutez n'importe quel Etat encore non comptabilisé à ceux déjà remportés par Obama et vous obtenez... quatre ans de plus". Clameurs dans l'assistance où les serveurs à plateau slaloment entre les élégantes en tailleur pantalon. La bière coule à flot.

Quelques minutes après 23:15, le présentateur de CNN interrompt les débats promettant "une annonce importante". Et la "breaking news" apparaît: "Obama est réélu".

"Quel bonheur", lâche Loraine Ground, brandissant sa canne au-devant d'elle. "Je travaille depuis le 29 juin à cette campagne", raconte cette octogénaire habitant l'Upper East Side. "En Pennsylvanie. Dans l'Ohio. Je suis tellement fière de notre président!". Sur l'épaisse moquette bleue, couleur des démocrates, les convives dansent, s'embrassent. "Obama a dû se battre contre tant de mensonges", poursuit Loraine: "nous allons enfin pouvoir nous remettre à ce qui rend ce pays tellement formidable".

Russel Wyner, animateur de variétés, est d'accord. "Je suis heureux que l'on puisse aller de l'avant et non pas revenir en arrière", dit le jeune homme, fier de s'être "incrusté" à cette fête à laquelle il n'était pas invité... La sono retentit des accords de "Born in the USA", le tube de Bruce Springsteen. Et déjà l'assemblée se disperse.

Sur la septième avenue, la foule converge vers Times Square où CNN a planté parasols et écran géant devant une volée de gradins translucides. Les bureaux de vote ferment dans une heure en Alaska, rappelle la façade illuminée d'un gratte-ciel. Mais les jeux sont faits pour les badauds recueillis, un drapeau à la main. "C'est une victoire importante, mais rien de semblable à celle de 2008", nuance Daniel Bush, journaliste qui avait couvert la première élection d'Obama. "Blancs et noirs s'embrassaient, les gens grimpaient aux réverbères: je n'avais jamais ressenti aussi viscéralement, jusqu'alors, une telle communion populaire".

Découvrez les images de la victoire d'Obama

Après les résultats, la fête

La joie et les pleurs

Mariah Carey

Les stars ont voté

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