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Les dernières discussions de paix israélo-palestiniennes frappent encore un mur

Selon des sources palestiniennes, Donald Trump est intéressé par une conférence régionale parrainée par la communauté internationale afin de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
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Selon des sources palestiniennes, le dernier appel téléphonique entre Donald Trump et le président Abbas de l'Autorité palestinienne révèle que le président américain est intéressé par une conférence régionale parrainée par la communauté internationale afin de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. La conférence devrait avoir lieu à la fin de l'été 2017. Dans ce contexte, il est utile de rappeler la dernière tentative en 2016 d'un sommet régional entre Israël, les États-Unis, l'Égypte et la Jordanie.

Selon Haaretz, le premier ministre israélien Netanyahou a invité le chef de l'opposition Isaac Herzog à appuyer la tenue d'un sommet régional lancé par John Kerry, l'ancien secrétaire américain (Netanyahou prétend que c'était sa propre initiative). Ce sommet devait servir de base aux pourparlers entre Herzog et Netanyahou pour la formation d'un gouvernement de coalition. Les deux dirigeants se sont mis d'accord sur une proposition conjointe à soumettre au sommet qui incluait l'acceptation d'une solution à deux États, un compromis territorial et des restrictions sur la construction de colonies. Herzog prétend qu'il a convaincu Netanyahou de suspendre toute construction dans les colonies isolées en dehors des blocs de colonies en Cisjordanie.

Le sommet régional secret fut tenu en février 2016 en Jordanie entre Netanyahou, John Kerry, le président égyptien Sissi et le roi Abdullah II de Jordanie. Les négociations de paix ont avorté fin octobre 2016.

La proposition conjointe israélienne déclare ce qui suit:

• Les dirigeants régionaux s'engagent à une solution à deux États pour deux peuples

• Israël souhaite la fin du conflit et de toutes les revendications, la reconnaissance mutuelle entre deux États-nations, une solution territoriale et un accord sur la sécurité. Cela sera possible grâce à des négociations directes et bilatérales avec les Palestiniens sans condition préalable.

• Israël se félicite des éléments positifs de l'Initiative de paix arabe et du dialogue avec les États arabes sur l'initiative régionale. Il veut travailler ensemble pour faire progresser la solution à deux États et une paix plus large dans la région.

• Les activités de colonisation d'Israël en Cisjordanie seront mises en œuvre d'une manière qui facilitera un dialogue régional pour la paix afin de parvenir à deux États pour deux peuples.

• Israël travaillera avec l'Autorité palestinienne pour améliorer sensiblement les conditions et la coopération économique, et la coordination de la sécurité

• Israël cherchera la stabilité à long terme à Gaza, y compris la reconstruction humanitaire et des arrangements de sécurité efficaces.

Un des principes incluait la reconnaissance d'Israël comme un état juif, une demande de longue date de Netanyahou et refusée par les Palestiniens.

Netanyahou fut informé par Kerry que sa proposition n'allait pas assez loin pour que les dirigeants d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU) adhèrent au plan de paix. Kerry soumit sa propre proposition qui incluait une conférence régionale plus large ajoutant les Palestiniens, l'Arabie Saoudite, les EAU, la Russie, la Chine et l'Union européenne. Kerry suggéra que la conférence soit basée sur les six principes qu'il présenta au sommet régional et publiquement en décembre dernier. Un des principes incluait la reconnaissance d'Israël comme un état juif, une demande de longue date de Netanyahou et refusée par les Palestiniens. Une conférence de presse devait se tenir au Caire et devait annoncer le renouvellement des négociations à deux niveaux: les pistes israélo-palestinienne et israélo-arabe. Netanyahou refusa la proposition de Kerry. Selon Herzog, Netanyahou se retira des discussions lorsqu'il fut convaincu que son parti Likoud n'accepterait jamais de limiter la construction dans les colonies.

Comme on le sait, Netanyahou fit volte-face en invitant au gouvernement le parti d'extrême droite «Israël notre maison» dirigé par Avigdor Liberman au lieu de Herzog. Selon Al Monitor, «Cela se termine toujours de la même façon: Netanyahou change d'avis, hésite et vacille, demande plus de temps, trouve une excuse et disparaît. Il n'y a personne qui ait réussi à le séparer de sa base électorale de droite». Al Monitor ajoute que Netanyahou n'était «jamais sérieux au sujet des discussions de paix parce que son objectif principal était de créer l'illusion d'un processus diplomatique renouvelé» et pacifier Obama qui abandonnerait alors son intention de punir Israël pendant des années d'impasse. Au contraire, Obama a fourni à Israël 38 milliards de dollars d'aide militaire sur dix ans, le plus grand bénéficiaire cumulé de l'aide étrangère des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il semble que, contrairement à Kerry, Obama et Abbas n'ont jamais cru que Netanyahou était sérieux au sujet de l'initiative de paix. Et ils avaient raison.

Il est à espérer que, sous l'initiative de paix de Trump, Netanyahou aura moins d'excuses pour «échapper le ballon», l'une d'elles étant la pression de l'extrême droite qui pourrait menacer de quitter la coalition et former un gouvernement d'extrême droite à la prochaine élection. Pour Netanyahou, il y a peu de possibilités de contourner Trump à moins qu'il accepte une confrontation avec le Président et la perte d'appui du Congrès et de la communauté juive américaine. Ou que les Palestiniens manquent une autre opportunité de faire la paix. Une autre excuse pourrait que Netanyahou soit incriminé pour corruption. Mais cela est une autre histoire.

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