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Agir pour faire cesser notre appauvrissement collectif

Au nom de la libéralisation des marchés, une poignée de politiciens et de gens issus du 1% sont en train de dire à la vaste majorité de la population; désolé, mais au nom de la croissance économique nous avons le regret de vous dire que vous allez devoir renoncer à un brillant avenir.
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C'est sournois comme problématique, car lorsque l'on regarde le phénomène du point de vue de l'entreprise, l'on réalise qu'exiger de la flexibilité chez les travailleurs, faire de la sous-traitance, de la délocalisation ou des fermetures sauvages, rend une entreprise plus productive, plus compétitive, fait augmenter ses rendements et fait croitre l'économie dans son ensemble.

Sauf que la plupart du temps, nos gouvernements ne regardent pas l'autre côté de la médaille lorsqu'ils mettent en place les conditions qui facilitent ce genre d'opération. Ils ne regardent pas les impacts de leur politique économique sur les travailleurs, sur les gens qui gagnent durement leur vie une paye à la fois, ceux qui sont dans l'économie réelle et qui crée physiquement de la richesse et la consomme jour après jour. Ces derniers voient leur sécurité d'emplois éliminés, leurs conditions de travail se précariser; leurs fonds de pension se volatiliser, leur projet d'avenir diminué. Ces travailleurs perdent des droits et des libertés au nom d'une croissance économique qui leur profitent de moins en moins.

Je ne suis pas contre l'idée de faciliter le commerce, mais il est ridicule de voir des gouvernements mettre en application des accords de libre-échange qui diminuent l'autonomie de leur citoyen; qui compromettent leur santé; leur accès à une éducation de qualité; leur droit de profiter d'un environnement sain et de gagner leur vie dignement.

Au nom de la libéralisation des marchés, une poignée de politiciens et de gens issus du 1% sont en train de dire à la vaste majorité de la population; désolé, mais au nom de la croissance économique nous avons le regret de vous dire que vous allez devoir renoncer à un brillant avenir. Les entreprises multinationales n'ont aucune responsabilité sociale à l'égard du pays qui les héberge. La capacité des États à créer un environnement propice au bonheur à la liberté et la sécurité de chaque citoyen est compromise par la recette économique qui mise tout sur la croissance des entreprises et l'hyper compétitivité entre les travailleurs de partout dans le monde.

Ce nouveau libéralisme économique qui gangrène lentement l'économie mondiale depuis les années 80 est en voie d'anéantir nos ambitions démocratiques, nos solidarités et notre humanité. Lentement, notre instinct de survie nous demandera d'avoir un portefeuille à la place du cœur ainsi qu'une calculatrice en guise de cerveau. Il nous faut trouver un équilibre et mettre une limite à la domination croissante du milieu des affaires sur la vie des citoyens. Il faut responsabiliser socialement les entreprises. Il faut que les travailleurs, les travailleuses et le gouvernement du Québec se réapproprient leur destinée économique. Après le départ d'Humpty Dumpty, celle d'Électrolux, de Mabe Canada, la fermeture annoncée de l'usine de Mondelez à Montréal est un exemple supplémentaire qu'il faut changer notre façon de faire. Je dirais même que c'est l'exemple de trop. Il faut cesser de donner des chèques en blanc au milieu des affaires.

Les multinationales se servent de l'argent des contribuables pour se développer par le biais de subventions, ils demandent des tarifs préférentiels d'électricité, ils se font construire des infrastructures sur mesures, ils utilisent nos écoles pour leur recherche et développement, ils ont accès à une main-d'œuvre qualifiée, etc., et après s'être vu attribuer les avantages qui leur ont permis de prendre de l'expansion, ils nous font du chantage pour avoir plus ou ils nous laissent tomber sans n'avoir de compte à rendre à personne.

Présentement, le Québec affiche son plus bas taux de chômage en 40 ans avec un taux à 6,2%. Un taux de chômage qui vient en fait fausser la réalité. En plus d'une baisse de la population active, permettez-moi de douter de la qualité des nouveaux emplois créés, car pendant que le chômage baisse l'aide alimentaire a connu une augmentation de 5,4%. Ça représente 100 000 nouvelles demandes de dépannage par mois; 11% des gens qui demandent de l'aide alimentaire ont un travail. De plus en plus de travailleurs vivent sous le seuil de la pauvreté au Québec. C'est inacceptable. Il faut se donner les moyens d'améliorer la qualité et la quantité des emplois et de les protéger. Un salaire minimum à 15$ et des mesures pour encadrer le recours à la sous-traitance et à la délocalisation seraient d'excellents points de départ pour aider les travailleurs québécois.

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