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Le second souffle du sionisme

L'histoire a montré que malgré la difficile réalité de cruauté et d'inhumanité, l'espoir qui a guidé le peuple juif fut aussi un espoir de perfectionnement moral et un espoir de rédemption de l'humanité.
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Théodore Herzl fut un journaliste viennois qui suivit l'affaire Dreyfus à Paris et fut témoin de l'injustice flagrante envers le capitaine Dreyfus, bouc émissaire en raison de sa judéité. Malgré la difficile réalité d'un peuple soumis au mépris et à l'humiliation, il milita pour un état juif, état qui serait un pont entre l'Orient et l'Occident et symboliserait les prémices d'une paix universelle. Herzl se voulait proactif et disait : « Si vous le voulez, ce ne sera pas une légende. »

Dans le roman Alteneuland (Terre ancienne - Terre nouvelle) de Herzl , les personnages s'interrogent sur la nouvelle réalité de la nouvelle société qui nait en Terre promise et ce faisant, passent en revue les différentes visions du sionisme.

Le sionisme serait le produit d'une nécessité voulant ramener le peuple juif à la normalité et mettre fin aux pogroms et aux discriminations.

Le sionisme serait un retour à l'unité du peuple depuis l'exil imposé par les Romains en l'an 70. Ainsi, le rassemblement des exilés mettrait fin à une parenthèse d'histoire deux fois millénaire. Ce serait l'aboutissement d'une prière qui n'a jamais cessé : « L'an prochain à Jérusalem. »

Le sionisme serait aussi le pays de la justice sociale, à l'image de la vision des prophètes d'Israël.

Le sionisme serait enfin l'accomplissement de la promesse divine du retour à Sion, retour qui amorcerait une paix mondiale.

Plus d'un siècle après la publication de L'État juif par Théodore Herzl, l'État démocratique d'Israël a recueilli et intégré des millions de réfugiés juifs. Il est toujours menacé mais plus fort que jamais. La moindre de ses actions est scrutée avec minutie par ses propres médias et par la planète entière. Il n'en demeure pas moins que c'est un état qui, par ses innovations en agriculture, en médecine et dans les hautes technologies rend de grands services à l'humanité.

Dans l'esprit du peuple juif, le rêve du retour à Sion la mère-patrie n'aura cependant été que le prélude d'un rêve plus grand encore : celui d'une humanité réconciliée en Jérusalem dans une paix universelle qui verra le loup et l'agneau paître ensemble. Les prophètes d'Israël ont su faire appel à la moralité et insuffler aux rescapés des cruelles invasions assyrienne (721 avant l'EC) et babylonienne (586 avant l'EC) non seulement l'espoir de jours meilleurs mais aussi l'espoir en l'humanité réconciliée. C'est cet espoir qui a guidé le premier retour à Sion en 538 avant l'EC et qui n'a pas quitté le peuple juif jusqu'à la fondation de l'État moderne d'Israël en 1948.

Aujourd'hui, le Moyen-Orient est déchiré par des guerres de clans, des guerres de religion et des guerres d'influence géopolitique régionale ou internationale. Des millions de personnes vivent une réalité tragique et nul ne semble percevoir de lueur au bout du tunnel. La vision du loup et de l'agneau paissant ensemble semble plus que jamais inconsistante car la réalité moyen-orientale est celle de loups qui d'entredévorent. Quant aux agneaux, ils sont pris dans l'engrenage de la violence dont ils font les frais et beaucoup d'entre eux ne rêvent que de devenir des loups afin de se lancer dans la mêlée.

La communauté internationale n'arrive pas à s'entendre pour mettre fin aux conflits ou même à répondre aux besoins humanitaires criants et encore moins aux besoins d'un civisme fondé sur une éthique de réconciliation. Or, l'histoire a montré que malgré la difficile réalité de cruauté et d'inhumanité, l'espoir qui a guidé le peuple juif fut aussi un espoir de perfectionnement moral et un espoir de rédemption de l'humanité.

C'est cet espoir qui devrait animer les bonnes volontés et donner au sionisme son second souffle pour amorcer avec lucidité, générosité et fermeté une mission rédemptrice.

« Et si les bonnes volontés éprises de paix le veulent, ce ne sera pas une légende. »

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