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Le Bloc, avec sa poignée d'élus ne fait que montrer la faiblesse du mouvement souverainiste, décimé sur le champ de bataille qu'est Rideau Hall.
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La « force » souverainiste est en proie à un nouveau drame politico-égocentrique, Martine Ouellet se voyant encore une fois reniée par plusieurs des députés de sa formation politique. Depuis le départ de Gilles Duceppe, le parti qui - rappelons-nous- ne devait exister que jusqu'au référendum de 1995, inspirerait Shakespeare à coup sûr pour une suite de Richard III. Le chapitre en cours s'intitulerait probablement « Martine Dernière » et raconterait les complots machiavéliques entre aspirants à un royaume imaginaire qui tire lamentablement sur sa fin.

Oui, car c'est ça que c'est devenu, fantaisiste et inutile. Le Bloc, avec sa poignée d'élus ne fait que montrer la faiblesse du mouvement souverainiste, décimé sur le champ de bataille qu'est Rideau Hall. N'importe quel général compétent rapatrierait ses effectifs à Québec pour tenter de reprendre la forteresse principale, sans laquelle aucune marge de manœuvre n'est possible, quand bien même ils seraient 800 à Ottawa. Mais être un élu, c'est le fun. Ça donne un salaire et une pension, si on reste là assez longtemps. Et si on n'a pas réussi à s'emparer du parti principal à Québec, y'aura toujours cette coquille semi-vide dont devenir le chef consolera un ego et confèrera un certain prestige à une carrière politique, ce poste ayant tout autour l'aura des Lucien, des Gilles et compagnie. C'était l'époque où la rébellion l'avait presque emporté sur l'empire.

Mais là, on est comme Luke Skywalker sur son île déserte, ayant pour seul compagnon la nostalgie qui, avec le temps, tend à se confondre avec le présent. Pourtant, la force est bien présente au fond du Jedi mais elle a été battue, même achevée, par un jeune Sith, héritier spirituel de Darth Chrétien. Kylo Trudeau qui, grâce à son regard et à sa prestance, a la capacité de se métamorphoser partout où il va. Il se rend en Inde, il devient Indien. Il va voir le pape, il devient Romain. Des Asiatiques en liesse se jettent sur lui pour un égoportrait, il devient lui-même.

Quelqu'un qui ne distingue pas la différence entre un Québécois et un Anglo-Canadien ne fera pas non plus la distinction entre une bière et du vin.

Quelqu'un qui ne distingue pas la différence entre un Québécois et un Anglo-Canadien ne fera pas non plus la distinction entre une bière et du vin. C'est évident que nous sommes une nation distincte. C'est évident qu'on doit protéger notre langue et notre culture. C'est évident qu'on ne peut pas faire l'objet de lois uniformes, ne tenant pas compte de notre spécificité. Mais si le peuple, lui, s'en balance, on n'y peut rien. On ne peut pas empêcher un fumeur de se donner la mort dans une société libre et démocratique. On ne peut pas empêcher le Québec inc. de se liquider au Canada et ailleurs dans le monde. On ne peut pas obliger son vieux cheval à trotter comme à l'époque de sa jeunesse.

On peut par contre sauver l'honneur. Le mouvement souverainiste de 1976 à 2000 a été une des choses les plus extraordinaires que le Québec ait connue. Nous nous sommes émancipés, avons pris le contrôle de plusieurs aspects de notre destinée et avons imposé le respect jusqu'aux banquettes du parlement canadien. Affichons donc fièrement cette belle photo de classe que furent ces années glorieuses et rentrons donc à la maison... et pour de bon.

Il y a tant à faire juste chez nous, qu'on soit souverainiste ou pas.

Avril 2018

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