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Et maintenant: que vais-je faire?

Je suis allé sur leur site pour signer la pétition Et maintenant, m'assurant d'abord de lire le manifeste. J'ai pas signé. Pas encore.
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FotografiaBasica via Getty Images

Dimanche soir à « Tout le monde en parle », on a appris la naissance d'un mouvement – un autre – appelé « Et maintenant », dont le but est, je crois, d'assurer une continuité et d'amorcer un dialogue entre tous afin que le mouvement #MeToo soit autre chose qu'une passade et qu'on puisse éveiller la société de façon durable face à la violence faite aux femmes, particulièrement celle à caractère sexuel.

Super! Je trouve ça formidable. On ne peut être contre la mobilisation ni la conscientisation pour une telle cause.

Je suis allé sur leur site pour signer la pétition, m'assurant d'abord de lire le manifeste.

J'ai pas signé. Pas encore.

Pas que je sois en désaccord avec ce qui y est écrit, mais à la lumière de ce que je lis, il ne semble y avoir que des hommes abuseurs et que des femmes abusées dans l'univers de « Et maintenant ».

Pas que je sois en désaccord avec ce qui y est écrit, mais à la lumière de ce que je lis, il ne semble y avoir que des hommes abuseurs et que des femmes abusées dans l'univers de « Et maintenant ». Même si l'inverse représente un cas sur dix ou même un sur cent, doit-on omettre d'en parler? Doit-on priver les jeunes garçons et certains hommes de cette vitrine de sensibilisation? Non. Je crois qu'un discours qui se veut rassembleur doit faire une place à tous. AUCUNE violence sexuelle ou abus de pouvoir n'est acceptable. À quiconque et venant de quiconque. Un groupe qui fait appel à l'empathie de tous ne peut pas en avoir que pour soi. Et si en plus, si on lance ça à « Tout le monde en parle », il faudrait au moins que ça parle à tout le monde...

Le plus drôle – l'est-ce vraiment? - dans tout ça, c'est que juste après leur entrevue, on passe des extraits de la série « Les Magnifiques » où en plein bureau, une femme regarde un homme et lui crie violemment « Toé, ta gueule! » L'extrait se termine et tout le monde applaudit. C'est juste de l'humour Dan. Prends ça en riant. Et la blague – si c'en est une -, elle ne rit pas des femmes, des noirs, des Juifs ou des handicapés. Elle rit juste d'un gars. Ah... OK.

Au début des années 2000, je faisais partie d'un panel d'intervenants à l'émission « Droit de parole », à l'occasion du 8 mars, journée internationale de la femme. La question portait sur les hommes et leur statut face à l'émancipation des femmes. Une leader féministe, à propos des hommes en difficultés, avait dit : « Les hommes n'ont pas besoin de ressources supplémentaires, qu'ils deviennent matures! ».

Une leader féministe, à propos des hommes en difficultés, avait dit : « Les hommes n'ont pas besoin de ressources supplémentaires, qu'ils deviennent matures! ».

J'étais révolté d'entendre ça. 18 ans plus tard, je trouve qu'elle avait plutôt raison. Devenons matures!

Premièrement, la question sexuelle. Je l'ai abordée dans un autre article qui se voulait un guide de conduite pour jeune homme. En résumé, ne faites plus rien. Sincèrement et sans aucune amertume, ne faites plus rien. Soyez à l'écoute de votre partenaire potentielle et laissez-la se commettre. De cette façon, pas de malentendu. Exprimez vos désirs par des mots respectueux et sélectionnés. Laissez-la être vulgaire si elle le désire, mais pas vous. Si on vous revire de bord, pas de représailles. Elle a le droit, tout comme vous d'ailleurs.

Deuxièmement, affranchissez-vous de votre mère. Ça va brasser par contre. Prenez le contrôle de votre lavage, de vos espaces, de ce que vous mangez et des activités que vous faites. Dans la mesure où vous ne faites rien de mal, vous n'avez pas de permission à demander à personne. Trop d'hommes vivent avec leur mère toute leur vie, entretenant une dépendance malsaine et en se privant d'une autonomie qui leur permettrait d'évoluer et de s'émanciper.

Troisièmement, vous êtes intelligent et autonome. Vous savez très bien vous aussi ce qui est bon pour vos enfants, vos finances ou votre prochaine destination vacances. N'appelez plus jamais votre conjointe « mon boss » en parlant d'elle. Ce n'est pas drôle et c'est la preuve qu'elle l'est.

Quatrièmement, vous n'êtes pas juste une queue, un géniteur, un pourvoyeur et un porteur d'eau. Vous avez une vie à part entière. Cessez de payer les restos, les voyages, les verres. Achetez donc la guitare de vos rêves à la place ou faites le roadtrip dont vous ne faites toujours que parler.

Cinquièmement, vivez seul. Si vous vous retrouvez célibataire, prenez une pause, une vraie. Un an, deux ans ou plus. Prenez le temps de vous découvrir, de réfléchir à ce que vous voulez devenir, de comprendre qu'on peut y arriver seul et que c'est souvent l'unique façon de se forger une réelle personnalité.

Sixièmement, respectez les autres autant que vous-mêmes. Soyez des combats contre les injustices et influencez vos proches par votre comportement exemplaire. Soyez un modèle, pas un calque.

Septièmement, vivez maintenant une relation où le pouvoir est réparti de façon équitable, où vous serez là par choix et non par dépendance, où vous aurez le contrôle de ce qui VOUS concerne et où vous respecterez aussi ce territoire chez l'autre.

C'est certain que les contes de fées prennent une maudite grosse débarque, mais la vie ne vous a-t-elle pas déjà prouvé que vous n'êtes pas et ne serez jamais un irrésistible et héroïque prince charmant et que seulement un couple sur deux vit heureux et que celui-ci n'a même pas beaucoup d'enfants?

Le conte, il est à moitié mort. Achevons-le et écrivons-en un nouveau.

Qu'en dites-vous?

Avril 2018

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