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Climat et santé: une opportunité sans précédent

Les États ont le devoir de protéger leurs citoyens et de leur offrir un environnement au sein duquel ils peuvent réaliser leur plein potentiel.
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Il apparaît maintenant inévitable d'effectuer une transition décisive vers les énergies vertes et renouvelables, et de diminuer rapidement notre consommation de carbone.
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Il apparaît maintenant inévitable d'effectuer une transition décisive vers les énergies vertes et renouvelables, et de diminuer rapidement notre consommation de carbone.

Il n'y a pas un combat, une lutte, un appel à l'action, qui vient autant me chercher que celui des changements climatiques, et ce, au nom de notre santé à tous. Les changements climatiques sont la plus grande menace à la santé du 21 siècle. The Lancet, le journal médical le plus influent au monde, l'écrivait en caractère gras dans une commission toute spéciale en 2009 déjà. C'était la première fois qu'on en parlait de façon aussi étoffée et complète, avec études scientifiques, statistiques et tableaux à l'appui.

Après le désastre de la conférence climatique de Copenhague en 2009, les institutions et organisations –émanant surtout de la société civile - se sont réorganisées et ont réaligné leurs priorités politiques et messages publiques. La santé, complexe comme on la connaît, n'y était que peu mentionnée. Peu savaient l'argumenter et la défendre dans les hautes sphères diplomatiques. C'est seulement en décembre 2014 au Pérou qu'on voit enfin une première réelle intégration de la santé dans le texte de travail des pays réunis au sein de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC). La santé y a fait sa place non seulement dans le préambule (où l'on reconnaît son importance), mais également à l'article 109 de l'accord de Paris, accord qui sera adopté en décembre 2015, puis ratifié par une majorité de pays.

Le message? Celui qu'une action concertée sur les changements climatiques représente une opportunité unique pour la santé de tous, ce qu'on appelle aussi les « co-bénéfices ». Par exemple, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons agir sur la pollution atmosphérique dans les villes, et du même coup, diminuer les hospitalisations liées à des exacerbations d'asthme et autres maladies pulmonaires chroniques. Les exemples ne manquent pas. Quelques évaluations économiques ont même démontré qu'en incluant les bénéfices pour la santé dans la lutte contre les changements climatiques, la transition vers les énergies vertes et renouvelables deviendrait rentable financièrement parlant.

Les États ont le devoir de protéger leurs citoyens et de leur offrir un environnement au sein duquel ils peuvent réaliser leur plein potentiel.

Les États ont le devoir de protéger leurs citoyens et de leur offrir un environnement au sein duquel ils peuvent réaliser leur plein potentiel. Il devient de plus en plus difficile pour les pays de se défiler de leurs responsabilités et des mesures gouvernementales nécessaires à la lutte contre les changements climatiques, sachant que leur inaction présente un coût important sur la morbidité et mortalité de leur population, mettant ainsi en danger une croissance économique durable.

Si j'écris tout ça, c'est parce que cette semaine, The Lancet a publié un nouveau rapport, suivant et analysant les progrès réalisés depuis l'adoption de l'Accord de Paris sur le climat. Les auteurs en tirent des conclusions bien alarmantes. Les changements climatiques sont un multiplicateur de risque : ils exacerbent nombre des problèmes auxquels les communautés sont déjà confrontées, tels que les logements, la sécurité alimentaire et de l'eau, les déterminants sociaux, la pauvreté, les inégalités sociales. Ils affirment également que si les gouvernements réagissent aussi lentement qu'ils l'ont fait devant les épidémies de l'Ebola et du Zika, les coûts pour la santé humaine seront irréversibles et inacceptables.

Il apparaît maintenant inévitable d'effectuer une transition décisive vers les énergies vertes et renouvelables, et de diminuer rapidement notre consommation de carbone.

Toutefois, on peut se réjouir de voir une certaine accélération dans la réponse internationale. Il apparaît maintenant inévitable d'effectuer une transition décisive vers les énergies vertes et renouvelables, et de diminuer rapidement notre consommation de carbone. Nous avons des nouveaux leaders politiques qui s'affirment, et qui visent une décarbonisation complète d'ici 2050. Je pense notamment à Jacinda Ardern, récemment élue première ministre de la Nouvelle-Zélande. Même le Pape est d'accord.

Les changements climatiques représentent des possibilités sans précédent pour la santé publique. Pour ce faire, nous avons besoin d'investir davantage en recherche, afin de produire des données et analyses spécifiques à notre territoire et aux populations qui l'habitent. Nous devons intégrer systématiquement leurs impacts sur la santé dans nos analyses de coûts. Et nous devons augmenter le financement de nos institutions de santé publique.

Le luxe du choix n'est plus : si nous voulons continuer d'être prospères et de rayonner, il nous faut continuer d'être en santé.

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