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Nouvelles technologies: où en seront les entreprises en 2020?

LE MONDE EN 2025 - Pourquoi pas 2025? Parce que c'est tenter de voir trop loin, surtout en ce qui a trait aux entreprises. Cinq ans, ce n'est pas si long, mais dix, oui...
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Ce billet fait partie d'une série de blogues célébrant les 10 ans du HuffPost, série pour laquelle nous avons invité des experts à réfléchir sur la prochaine décennie dans leurs domaines respectifs. Pour découvrir leurs blogues, visitez notre section Le monde en 2025.

Pourquoi pas 2025? Parce que c'est tenter de voir trop loin, surtout en ce qui a trait aux entreprises. Comme beaucoup de mes confrères, je me pose des questions sur ce que sera l'avenir compétitif des entreprises québécoises. Cinq ans, ce n'est pas si long, mais dix, oui... Je me pose la question en réponse, aussi, à nombre de «prévisionnistes» qui s'y sont mis au cours des derniers mois. On n'y coupe pas: sur Twitter, Facebook, LinkedIn et les blogues, experts et pseudo-experts rivalisent à coup de listes sur les 5 ou 10 tendances des prochaines années dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).

Je suis très dubitatif devant toutes ces prévisions. En effet, les entreprises québécoises ont une vieille tendance à traîner de la patte, à être toujours en retard sur les États-Unis ou l'Europe dans ces domaines. Elles ont déjà eu de la difficulté à intégrer ce que l'on a appelé le Web 2.0 vers le milieu des années 2000, alors imaginez-les intégrer la ludification, le BYOD (Bring your own device), la réalité virtuelle ou augmentée, le Big Data et l'intelligence artificielle.

Leur retard ressemble à un immense fossé...

Bref, les entreprises (en général) seront-t-elles interactives, sociales, collaboratives, mobiles, analytiques, infonuagiques, ludiques, virtuelles? Un amalgame de toutes ces réalités (in-so-co-mo-an-in-lu-vi?). Ou très «in» comme le prétendent certains (innovantes, intelligentes, informationnelles et infonuagiennes), ou que sais-je encore?

Ce sont tous des termes qui sont employés par les grandes firmes américaines de vigie en matière de NTIC et de technologies: Gartner, Forrester, Dachis Group (racheté par Sprinklr), Constellation Research et AltimeterGroup, pour ne nommer que celles-ci.

Un des associés de cette dernière firme, Jeremiah Owyang, s'est même dissocié pour fonder Crowd Companies, justement pour exploiter une nouvelle tendance qui est apparue au cours des dernières années: celle de l'économie du partage ( Sharing Economy). Ce thème a d'ailleurs été à l'honneur lors de la conférence LeWeb, à Londres à l'été 2012, et très médiatisé depuis avec Uber et son patron provocateur, ou encore Airbnb.

Pour sa part, la vénérable institution qu'est Gartner (plus portée à parler aux CIO), se positionne avec ce qu'elle nomme «The Nexus of Forces». Quatre forces qui vont, selon elle, profondément marquer les entreprises au cours des prochaines années. Chris Howard les décrit ainsi:

  • Social
  • Mobile
  • Cloud
  • Information

Comme l'écrit Peter Sondergaard, directeur de recherche chez Gartner: «Social est la plus accessible des quatre forces. La plupart des gens sont familiers avec les services comme Facebook et Twitter. La popularité et l'adoption répandue des réseaux sociaux crée le besoin des trois autres forces, qu'elles alimentent en contenu et en contexte». Il y va ensuite d'une solide mise en garde aux entreprises: «Ou bien les entreprises deviennent sociales, ou bien elles restent derrière».

Pas le choix, et pourtant les entreprises québécoises ne sont pas encore «sociales», donc en retard, encore une fois...

Leur seconde force est sur toutes les lèvres présentement. Il s'agit bien entendu du mobile: «Déjà, en soi, l'informatique mobile est une force qu'on dit "disruptive". Mais alors quand celle-ci est conjuguée au social, à l'infonuagique et à l'information, on a une petite révolution sur les bras». Le mobile c'est beaucoup de choses, entre autres des contenus accessibles sur des tablettes et téléphones intelligents, mais aussi sur des ordinateurs portables dans le camion ou la voiture ou à la maison en télé-travail. Et ce sont des contenus que Google veut privilégier avec ses algorithmes. Le 21 avril dernier, ces derniers ont commencé à favoriser les sites et contenus dits «responsive» dans les résultats de recherche.

«Les contenus mobiles ont besoin de plus que simplement être consommables sur un écran de deux pouces. C'est surtout une question de précision dans la livraison même des contenus. Quand les utilisateurs interagissent avec du contenu sur de courtes périodes de temps, sur de plus petites interfaces et avec plus de distractions, il devient critique de profiter au mieux de cette courte fenêtre d'opportunité».

Et de plus en plus d'entreprises se posent LA question qui tue: devons-nous fournir tous ces terminaux mobiles à tous nos employés et constamment investir pour changer de version et peiner à rester «sur la coche»? Ou accepter que les employés le fassent eux-mêmes avec leurs propres appareils ? C'est ce que nos voisins américains appellent le BYOD :«De plus en plus d'employés utilisent leurs propres outils pour accéder aux ressources de l'entreprise. Le BYOD (Bring your own device) suscite donc l'intérêt des organisations qui cherchent à réduire leurs coûts d'opération en Ti et satisfaire la demande interne pour des outils de pointe. Si le BYOD enlève de la pression sur la gestion des parcs d'ordinateurs de bureau, les responsables Ti doivent quand même consentir d'importants investissements pour faire fonctionner ce nouveau mode de travail et d'accès aux données internes».

Voici ce que prédisait Gartner fin 2010 concernant la mobilité en entreprise et le BYOD :

Tous ne sont pas aussi enthousiastes concernant le phénomène issu du mobile. Ainsi, le CEO de Evernote, Phil Libin n'est pas d'accord avec tout le buzz que génère le phénomène: «La vérité, c'est que les employés ne veulent pas utiliser leurs téléphones ou tablettes au travail. Ils veulent des MacBooks et des iPhones», fait-il remarquer. «Mais comme on leur offre une expérience utilisateur insatisfaisante pour dire le moins, ils apportent leurs propres outils au travail». C'est ce qui arrive quand on ne fournit pas aux employés les bons outils pour faire leur travail (on reverra ce sujet en fin de billet).

Je passe rapidement sur l'infonuagique que j'ai abondamment traité sur mon blogue perso et dont vous retrouverez les billets regroupés ici. Je passe à la quatrième et dernière force selon Gartner soit l'information. Ils entendent par là le Big Data : «La première moitié de l'Âge de l'Information a été consacrée à bâtir les infrastructures et rendre les processus plus efficaces. La seconde moitié sera consacrée à créer de la valeur avec l'information générée par ces processus. La plupart des entreprises ont beaucoup de difficulté à définir, comprendre et extraire de la valeur des contenus par le «social analytics» . Les CIO devront acquérir de nouvelles compétences pour faire face à ces nouveaux défis». Toutes les entreprises ou presque souffrent d'infobésité. C'était déjà le cas en 2003 et le problème est devenu de plus en plus criant 12 ans plus tard avec la montagne d'information produite par l'ensemble des producteurs de contenus ou de données, publiques ou privées, grâce aux NTIC.

Gérer, forer, trouver, analyser sont des actions essentielles au sein de l'entreprise afin d'adresser le «Big Data Problem»... Et un nouveau rôle en entreprise en émerge. En fait plusieurs dont les Data Analysts et les Data Scientists, mais aussi des spécialistes RH en analyse des savoirs par exemple. Des gestionnaires ou gardiens de la mémoire d'entreprise™. Et là on touche une autre facette de l'immense puzzle identifiée par l'ami Bertrand Duperrin dans un de ses billets : «... Parce qu'une grande part de ces données est justement générée par des individus et d'une certaine manière le Big Data permet la réconciliation de leurs savoirs, sentiments, actions et résultats et permet d'avoir ainsi une meilleure connaissance et compréhension de la personne, moins parcellaire et, surtout, fondée sur des faits, des données et pas de vagues intuitions ou sentiments. D'une certaine manière le Big Data c'est un peu du Big People, en quantité comme en qualité».

Dix forces sociologiques et technologiques

Pourquoi j'ai écrit 2020 en titre ? C'est qu'on retrouve ces forces ou mots à la mode ainsi que l'horizon 2020 dans un article publié dans l'hebdo techno InformationWeek et qui a pour titre : « Picturing Your Social Business In 2020». Pour ma part, cela m'amuse beaucoup. Pourquoi ?

Parce qu'il y a plusieurs années, j'ai commis une présentation dont j'utilise encore certains éléments. Cette dernière s'intitulait : «Les dix forces». Comme vous êtes en mesure de le constater ci-dessous, il s'agit plus de grands courants sociologiques et même si cela remonte à plus de sept ans, presque dix en fait, ils sont encore très actuels...

Donc comme le souligne cette capture d'écran, dix forces sociologiques et technologiques qui doivent être prises en compte dans la façon dont s'orientera l'innovation et le développement de votre stratégie Web, qu'elle soit interne ou externe. Ce sont ces forces qui «eTransformeront» votre entreprise d'ici cinq ans. Et ces paradigmes d'innovation et de transformation sont déjà au travail...

Je vous donne un petit aperçu de ce que je mentionne dans une de mes présentations sur ces forces. Je m'en tiendrai à la seconde. Si vous voulez en savoir plus, il faudra m'inviter...

Au sujet des valeurs de consommation: l'accomplissement personnel, la flexibilité, la rapidité et la liberté de choix sont toutes des valeurs du 21e siècle. Tous les travailleurs sont aussi des consommateurs et leurs valeurs affectent non seulement le marché, mais aussi l'organisation elle-même. Plus le marché leur offre une sophistication en termes de technologies et de choix, plus ils vont s'attendre au même traitement au sein de l'organisation. Il en est ainsi des services offerts sur intranet. Accessibilité, rapidité, disponibilité des services et personnalisation feront partie de ces attentes. Un des conférenciers que j'aime bien sur le sujet de l'entreprise et ses défis sociaux est Dion Hinchcliffe. Ce dernier est réputé pour ses graphiques qui parlent. Voici celui qu'il avait publié dans ZDNet sur l'interpénétration des valeurs de consommation du Web. De leur migration de l'externe vers l'interne:

Ce point est C-A-P-I-T-A-L. C'est ce qui motive la mise en place d'une nouvelle stratégie d'entreprise basée sur la eTransformation ou encore, si vous préférez sur la sTransformation (transformation socioprofessionnelle). Est-ce que nos entreprises le feront d"ici 2020 ? Nous nous reverrons dans cinq ans...

À lire aussi le billet que j'ai écrit ici le 21 octobre 2013 sur les 10 compétences-clé à obtenir pour ne pas être des immatures du numérique en 2020.

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