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Québec: toucher le fond du baril... puis rebondir!

Aujourd'hui, j'assiste à une société qui continue de se désagréger, qui a raté sa dernière élection et qui est devenue, avec ce nouveau gouvernement, le fossoyeur final de son histoire et de son identité.
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D'abord une confession. Je n'ai jamais été un souverainiste ni un fédéraliste classique, au sens où le ROC l'entend généralement. Je n'ai jamais caché mes convictions annexionnistes É.-U., mon attachement à l'Union américaine - fédéralisme repensé à la lumière des Lumières (Montesquieu, Locke...) - sachant pertinemment dans mon for intérieur que les divisions de la société québécoise sont tellement profondes que l'idée même de faire un pays avec cette communauté survivante est un rêve fou, irréaliste, impossible. Contrairement aux Irlandais, nous avons évacué notre foi religieuse et nos valeurs en général pour ne retenir que notre langue, notre culture et notre code civil. C'est mince, car les liens qui unissent les individus reposent d'abord et avant tout sur la loyauté, la discipline et le dévouement, entendons le bénévolat sans compter. C'est généralement ce que procure la religion... et les forces armées. Le Québec n'a ni l'une ni l'autre.

Aujourd'hui, j'assiste à une société qui continue de se désagréger, qui a raté sa dernière élection et qui est devenue, avec ce nouveau gouvernement, le fossoyeur final de son histoire et de son identité. À trente jours de l'élection, ou presque, le PQ était majoritaire. Il a suffi de l'entrée en scène d'un individu pour que tout disparaisse. Les ténors péquistes préfèrent une théorie des causes multiples pour expliquer la déconfiture absolue: PKP, le référendum, l'attitude de Marois, etc. Foutaise!

Ma conviction est que cette théorie des causes multiples est encore une fois le symptôme d'un parti qui ne comprend rien à la géopolitique. Comme on dit dans la langue de Shakespeare: «Divisions are the Fingerprint of Evil»... (Qui a dit ou écrit cela? Moi ou peu importe...) Le PQ ne cesse de cultiver la division: il en récolte le prix. Observez bien la prochaine déconfiture de Harper au fédéral, l'homme qui cultive toutes les divisions sur la base des théories de Machiavel et du vieux proverbe anglais: Divide to Conquer!

Ce qu'il faut pour bâtir un pays, c'est l'unité inclusive! Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre cela. L'histoire américaine en est un exemple. L'unité est à refaire, toujours, après la Révolution comme après la guerre civile américaine. Les péquistes n'y comprennent rien. Le PQ est à gauche et l'a toujours été. En recrutant celui qui est devenu au fil des années, à tort ou à raison, le symbole de la droite réactionnaire antisyndicale, le PQ a plongé en enfer et joué son avenir en plus de confier les rênes du pouvoir à un individu dont ne sait à peu près rien! Les Québécois ont clairement voté contre un chef potentiel, et non pour le vainqueur: c'est ainsi en politique au Québec. On peut voter pour un individu, ou contre, ce qui revient à voter pour n'importe qui d'autre.

Malgré cela, je n'en reviens pas! Sans être souverainiste, je suis triste à mourir pour tous les souverainistes de gauche, très sincères à n'en point douter, qui ont cru en l'émergence possible d'un pays. C'est tout le potentiel économique, politique et intellectuel d'un peuple qui va continuer de s'en ressentir.

C'est la raison pour laquelle je pense que l'annexion politique du Québec aux États-Unis est une façon de rebondir du fond du baril et de faire trembler le ROC: nous sommes toujours vivants et nous allons vous le montrer. Le destin du Canada passera par nous. Le Québec ne sera peut-être jamais un pays, mais que restera-t-il du Canada si nous décidons de nous annexer, intentionnellement et volontairement, et de devenir le 51e État? Vous ne pourrez pas nous envoyer l'armée parce que l'armée la plus forte de la planète sera de notre côté. Ce sera échec et mat!

L'Ontario va ensuite brailler pour s'annexer et devenir le 52e État, et ainsi de suite. Fini le résidu de l'Empire britannique.

Rebondir, c'est ça.

Quant à l'anti-américanisme primaire et notoire d'une certaine gauche et d'une certaine droite, et de certains nationalistes ou fédéralistes Canadians confondus, c'est carrément rigolo. Harper braille pour la protection du parapluie nucléaire américain après avoir insulté Poutine et Obama avec l'Ukraine et Keystone, exemples parfaits de double langage et d'incompétence. Quant aux souverainistes de chez nous, de gauche comme de droite, ils ont une sévère leçon d'unité à apprendre de nos voisins du sud. Après la dernière déconfiture, l'humilité est de mise! Pour ce qui est des fédéralistes classiques, néolibéraux, ce sont des clientélistes-affairistes. Ils naviguent au vent selon l'épaisseur du portefeuille et les opportunités. Les États-Unis en regorgent. Pas de problème.

En somme, que reste-t-il du patriotisme canadien? Ouch...

Me Claude Laferrière, avocat. Détenteur d'une maîtrise en droit international du Georgetown University Law Center, Washington D.C.

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