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«Un plus une»: namasté, monsieur Lelouch

À 78 ans, Claude Lelouch nous refait le coup d'une romance entre deux personnes qui ne devraient pas tomber en amour car elles sont déjà occupées à aimer quelqu'un d'autre.
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Un homme et une femme. La recette lui réussit depuis longtemps. À 78 ans, Claude Lelouch nous refait le coup d'une romance entre deux personnes qui ne devraient pas tomber en amour car elles sont déjà occupées à aimer quelqu'un d'autre.

Dans Un plus une, il fait se rencontrer un célèbre compositeur de musique de film français et la femme de l'ambassadeur de France en Inde. Lui est pragmatique, condescendant sur les bords. Elle, pétrie de philosophie indienne.

Entre la propension à la frivolité du musicien et la quête spirituelle de cette femme préoccupée par le désir d'avoir un enfant, il y a un fossé que Claude Lelouch comble sous nos yeux pendant deux heures en nous promenant dans une Inde colorée, grouillante de monde et totalement mystique.

Lelouch est toujours aussi bon que ceux à qui il fait confiance. Ici, sa manière de créer des dialogues à partir d'improvisations avec les acteurs se révèle extrêmement payante. Jean Dujardin brille à ce jeu par son naturel, sa désinvolture et son verbe. Dans cet exercice qui peut être dangereux pour un acteur, Dujardin démontre qu'il a vraiment du panache.

Il a devant lui une partenaire exceptionnelle en la personne d'Elsa Zylberstein, qui la joue tout aussi naturel, mais dans une autre gamme d'émotions, plus près du doute et de l'intelligence du cœur. Quelle magnifique actrice, qui n'est pas sans rappeler la grâce de Nathalie Baye.

Dans cette confrontation yin-yang, les répliques fusent comme des feux d'artifice. Tellement, qu'après un moment, on cesse de compter les scènes d'anthologie.

Ce film est aussi un ravissement pour l'œil. On n'a pas assez d'yeux pour voir tout ce qui se passe à l'écran. La caméra de Lelouch, toujours aussi agile, nous transporte sur les bords du Gange, dans les marchés, les bus et les trains bondés, le trafic infernal de Delhi. Et malgré ce brouhaha, on ne perd rien de ce qui se passe entre cet homme et cette femme. On se demande jusqu'à la fin quel impact aura sur eux la rencontre d'Hamma, une sorte de Frère André qui, par le seul fait d'embrasser publiquement les fidèles qui lui vouent un culte, réalisent leurs vœux.

Cette Hamma existe vraiment, elle s'appelle Mata Amritanandamay et elle joue son propre rôle dans le film. Claude Lelouch raconte que sa rencontre avec cette ambassadrice de l'amour et la darshan (l'étreinte) qu'il a reçue d'elle a été le plus beau moment de sa vie.

Un plus une est sous ces auspices : un film rempli d'amour qu'on aime en retour. Namasté.

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