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Le bonheur d'une croisière de P'tits vieux

Comme Ulysse qui a fait un beau voyage, je reviens d'une belle croisière aux confins des Amériques. Loin de moi, l'idée de vous faire un récit de voyage dans ce billet, mais la toile de fond est unique en son genre et le phénomène générationnel a le mérite d'être souligné. Une chevelure blanche coiffait au moins 85 % des passagers...
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Comme Ulysse qui a fait un beau voyage, je reviens d'une belle randonnée aux confins des Amériques. Loin de moi, l'idée de vous faire un récit de voyage dans ce billet, mais la toile de fond est unique en son genre et le phénomène générationnel a le mérite d'être souligné. Sur un grand navire de croisière, en compagnie de 2300 passagers, j'ai contourné la pointe limite de l'Amérique du Sud soit le mythique Cap Horn sous un beau soleil exceptionnel et une mer calme exceptionnelle elle aussi. C'est là où l'océan Pacifique heurte les courants de l'Atlantique, où une tempête peut se lever en quelques minutes, où 10 000 navigateurs reposent dans l'abysse si profond avec leurs centaines d'embarcations. Marins de plaisance moi-même, voir le cap Horn de visu une fois dans ma vie m'apparaissait comme le pèlerinage d'un musulman à la Mecque.

Curieux de nature, j'en ai profité pour découvrir le décor désertique de la Terre de Feu, de la Patagonie et les Fjords luxuriants du Chili. Découvrir la Terre sous toutes ses coutures n'a de cesse à nourrir ma curiosité et à enchanter l'imagination du p'tit vieux de 71 ans que je suis. La biologie, l'écologie et la vie ne cessent de me hanter. L'Univers dans son entier est l'œuvre la plus réussie et la plus divine que je connaisse et que dire du petit rejeton qu'est la planète Terre. Une sorte de spiritualité ! Pour réaliser ce fantasme, je me suis embarqué sur le navire Infiniti en partant de Buenos Aires en Argentine pour terminer le circuit à Valparaiso au Chili.

Une chevelure blanche coiffait au moins 85 % des passagers. Des vieux venant d'au-delà d'une trentaine de pays. Eh oui! Les longues croisières sont le choix des vieux. Par curiosité et confort! Comme moi! À l'âge où l'on perçoit faussement la vieillesse comme le déclin de la vie, j'y ai côtoyé des gens curieux avec la soif de savoir tout sur la nature et s'émerveiller devant tant de prodiges. Des gens, pourtant, déjà munis des connaissances du doctorat décerné par l'université de la Vie et avide d'un savoir supplémentaire plein de fraicheur! Tout de même étonnant pour des gens qu'on qualifie de radoteurs et de dépassés.

Les gradins du grand théâtre du navire étaient régulièrement pleins de plus d'un millier de ces seniors pour écouter les conférences des plus grands spécialistes de l'heure sur le sujet de l'écosystème. À chaque escale, plus d'un millier de ces ainés participaient aux excursions pour flirter de près avec la flore locale et les espèces animales comme les pingouins, les lions et éléphants de mer, les lamas, les moutons, les guanacos et tant d'autres espèces. Les expériences de la longue vie pavoisaient tous ces beaux échanges valorisants auxquels j'ai assisté. Je reviens plus érudit, plus riche d'un savoir transmis par tous ces seniors de la société.

Un navire voué à la croisière est un établissement hôtelier confortable ; un presque tout compris; aux multiples activités; qui flotte et vous amène d'un pays à l'autre à la rencontre de tant de cultures. Une ville flottante de 3000 à 5000 habitants qui se côtoient dans un climat de cordialité vacancière et même d'apprentissage. De telles croisières qualifiées de «pépères» par les amateurs de plages donnent un petit goût de revenez-y puisque la majorité y revient chaque année. En comparaison avec la horde de vacanciers de plages qui retournent aux mêmes endroits que ce soit la Floride, Playa Carmen ou Cuba. Certains en sont rendus à une quarantaine de périples. Il y a sûrement là tous les ingrédients pour en devenir accro. Nul doute que les vieux y trouvent un confort rassurant. Mais cette cohabitation permet des découvertes comme celles que je viens de vivre et vous raconter où une jovialité donne à la vie qui nous devance un zeste de bonheur.

Une autre belle occasion de donner à cette vie et à l'immensité un sens pour la suite des choses.

Et vous qui lisez ce propos, quelle en est votre expérience?

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