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Le SPVM, les pantalons de bouffon et ce que ça donne

Vous n'êtes pas le bras de Dieu, ménagez le citoyen. Vous en aurez besoin. Le gars ordinaire est celui qui paie votre salaire.
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Bon, mes amis les policiers, il faut se parler. Quand je dis «les policiers», j'inclus bien sûr les policières. Ça fait maintenant plus de deux ans que vous portez ces oripeaux bigarrés et ridicules qui vous rendent de moins en moins crédibles. Je ne sais pas si vous avez compris que votre maire se tord de rire. Denis sauve de l'argent sur l'habillement tout en vous pointant du doigt comme étant des enfants gâtés.

Avez-vous décidé de faire autre chose comme moyens de pression? Moi, je n'ai rien vu. Les billets continuent à se donner à la tonne, les caisses restent garnies. Vous continuez vos opérations par programme, comme si de rien n'était. Vous êtes de bons garçons. Ok, de temps à autres vous sortez la tuque ou la casquette rouge, mais vous comprenez que vous n'allez nulle part avec ça.

Ça me peine de vous dire que vos dirigeants de Fraternité sont à court d'imagination. L'usure est là et les idées manquent. Pour le reste, quand les responsables de votre syndicat ne peuvent vous protéger quand ça va mal, comment voulez-vous qu'ils représentent la masse adéquatement?

À la dernière manifestation pour les fonds de pension, il y avait plus de têtes blanches que de jeunes. Normal, me direz-vous... Non! Vous allez tous prendre votre retraite, personne n'est immortel et trente ans, c'est vite passé.

Au fil des années, nous nous sommes battus bec et ongles pour vous. Nos représentants syndicaux avaient des couilles de la taille d'un ballon de foot. Les temps changent, me direz-vous. Non, vous changez. Votre génération ayant eu tout cuit dans le bec, vous avez oublié comment il faut s'investir.

Je veux bien vous soutenir et je le fais à toutes les occasions, mais mon Dieu, quand je vois les «opérations radar» qui n'en finissent plus, les billets sur dix voitures d'affilée ou, surtout, lorsque vous patrouillez dans les rues sans regarder personne, là, ça devient difficile.

Je fais régulièrement un petit signe aux policiers que je croise en auto. J'ai l'air d'un extraterrestre.

Maintenant que c'est dit, que pouvez-vous faire?

Premièrement, cessez de vous comporter comme si les autres étaient accessoires. Commencez à penser en meute. Un groupe sera toujours plus fort qu'un individu. Redécouvrez la créativité. Relisez les directives et suivez-les à la lettre.

Et... vous n'êtes pas le bras de Dieu, ménagez le citoyen. Vous en aurez besoin. Le gars ordinaire est celui qui, à la base, paie votre salaire. Le maire n'est, comme vous, que l'employé de tous ceux qui vivent sur l'île.

L'habit de bouffon n'a d'effet que pour une semaine. L'appui du public demeure la clé de toutes les négociations. Sortez de vos voitures de temps à autre, juste pour dire «salut». Blaguez un peu avec le monde, accrochez un sourire dans votre face et cessez de fuir les regards. Les gens vont vous appuyer en autant qu'ils vous connaissent. Si ça fonctionnait entre les années 1960 et 1990, je ne vois pas pourquoi tout ça ne fonctionnerait plus maintenant. Profitez-en pour discuter des négos avec ceux qui vous approchent parfois au resto quand vous allez chercher un lunch.

Votre syndicat a des limites, c'est à vous de le motiver. Nous autres, les vieilles polices, ça nous chagrine de voir que les méthodes molles ne donnent rien et que ça finit par créer de la frustration ou de l'indifférence dans vos rangs.

Regroupez-vous, serrez les rangs, servez-vous de ce qu'on appelle le gros bon sens. Donner des billets aux piétons dans le Vieux-Montréal en habit de bouffon ou, comme j'ai vu, à huit heures du matin, ou courir après les cyclistes qui vont au travail ne va pas redorer un blason terni par votre propre faute.

Savez-vous qu'à Londres, les bobbies se lancent pour aider les touristes qui semblent un peu perdus? Pourtant, ils sont au milieu de 9 millions d'habitants, sans compter les touristes.

Redevenez les flics de quartier que nous étions avant le nom. Vous aurez les gens derrière vous, et c'est bon en négociations.

«Par cette porte passe les membres de la meilleur police du monde» - École de police, rue Mariette.

Jeudi matin, le 28 avril 2016, le maire a reçu plus de 4 000 lettres imprimées de la part des policiers du SPVM.

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