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Nous finirons par nous lasser

Je ne sais pas pour vous, mais je crois qu'il est temps d'enquêter non seulement sur les affaires internes du SPVM, mais sur toute la structure de l'organisation.
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«Par ici passe le meilleur corps de police du monde»

La phrase que l'on peut lire sur une affiche de l'école de police de Montréal rue Mariette.

Encore une presque palpitante aventure. En une semaine, nous avons eu droit tour à tour à TVA et au Journal de Montréal, aux ex- policiers Cacchione et Di Feo, au financier Luigi Coretti, à l'ex-policier Pietro Poletti puis, à Radio Canada, à l'ex-enquêteur Philippe Paul. Quelques déclarations se voulant troublantes, sans être nouvelles, du réchauffé pour certains, des fanfaronnades pour d'autres. On parle de guerre de clans, de fausses accusations, de preuves fabriquées, d'amis protégés.

À tout ça, s'ajoutent les autres cas où le département de police semble avoir totalement erré. Tous ces cas accumulés viennent lézarder et ébranler les murs du temple. Mardi, La Presse nous apprend que Philippe Paul poursuit le SPVM et Québecor pour un demi-million de dollars. Selon lui, sa vie aurait été mise en danger il y a deux ans, par des révélations possibles d'un dossier sur sa personne. Monsieur Coretti songe à poursuivre Québec et je ne serais pas surpris que tout le monde poursuive tout le monde dans les prochaines semaines.

C'en est assez! Cette fois, le directeur Pichet demande l'aide de la S.Q. pour faire le ménage... heu, je veux dire l'enquête. De son côté, le ministre Coiteux refuse d'endosser le directeur du SPVM tant que la lumière ne sera pas faite. Oufff, que d'action pour une semaine de relâche! Un vrai téléroman.

Je ne sais pas pour vous, mais je crois qu'il est temps d'enquêter non seulement sur les affaires internes du SPVM, mais sur toute la structure de l'organisation. Tout le monde sait que des clans existent, que des gens aspirent à devenir califes à la place du calife. L'élu place ses hommes et tasse les autres. Parfois, sa toile est longuement travaillée, les alliances se forment et les guerres intestines se déroulent à la vue de tous. Les perdants sont ceux qui ont choisi le mauvais cheval et ceux qui, volontairement, ont décidé de ne pas se mêler de politique interne. Tu n'es pas de notre groupe : hors de notre pensée, point de salut.

Enquêter sur des allégations c'est louable, souhaitable et judicieux. Ne pas décortiquer le pourquoi, le comment et les ramifications, c'est de remettre à plus tard et sous le tapis le réel problème.

Alors, les enquêteurs extérieurs auront beau faire leur boulot, ils ne toucheront qu'à une partie du problème. Enquêter sur des allégations c'est louable, souhaitable et judicieux. Ne pas décortiquer le pourquoi, le comment et les ramifications, c'est de remettre à plus tard et sous le tapis le réel problème.

Permettez-moi d'avoir quelques doutes sur la participation des corps policiers de Laval et Longueuil. Il n'est pas anodin que ces deux directeurs soient des candidats évincés à la direction du SPVM. Donc, tout de même, un peu en conflit d'intérêts.

Je ne suis pas sur qu'à la S.Q., il n'y ait pas de guerres de clans ni conflits d'intérêts. Désolé, y ajouter des avocats de la couronne n'y changera rien. Toutes les causes passent par la couronne, et si nous nous fions à tous ces procès ayant avortés. L'arrêt Jordan n'a pas seulement sauvé des criminels, il a permis un camouflage de preuves peu évidentes. Pour le reste, je commence à trouver lassant cette épopée peu reluisante commençant à ressembler aux années 50.

Alors, une commission d'enquête ressemblant à la dernière? Il reste le groupe indépendant, déjà débordé par tout ce qui ne va pas.

Nous aurons sans doute encore droit à de beaux épisodes de lavage de linge sale hors de la famille. Mais trop, c'est comme pas assez. Nous, les citoyens qui tous les jours lisent un nouveau scandale, il nous arrivera ce qui arrive à tous ceux que l'on gave. Le cynisme, l'écœurement et une lassitude sans nom.

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Mai 2017

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