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La chasse aux sources est maintenant ouverte

Quelqu'un quelque part en avait assez des tergiversations des patrons et a décidé qu'il allait les pousser au bord du précipice. Les journalistes appellent ça une source et les patrons un traître.
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La chasse aux sources est maintenant ouverte, mais pas trop.

Ne vous en faites pas, le show de boucane est là pour rassurer la population somnolente. L'UPAC nous a donné son spectacle dans les premiers mois, a fait beaucoup de boucane, promis un tas d'accusations et la chasse aux véreux et vénaux. Dans la même perspective, la commission Charbonneau nous a fait suivre un roman-savon digne des soaps américains, sauf que ceux qui ont écopé furent encore une fois le menu fretin. Le bon peuple aura l'idée que justice est faite et retournera à ses problèmes quotidiens: la vie est ainsi faite.

Mais voici que des inconnus laissent couler intentionnellement de l'information plus que pertinente, sur les deux personnages les plus importants, soit l'ex-premier ministre Charest et l'argentier Marc Bibeau, impliqués dans l'enquête de l'UPAC. Ouch... Quelqu'un quelque part en avait assez des tergiversations des patrons et a décidé qu'il allait les pousser au bord du précipice. Les journalistes appellent ça une source et les patrons un traître. C'est comme ça quand les enquêteurs en ont ras le pompon. Mais cette façon de faire est dangereuse, elle comporte des risques certains. La grosse machine va se mettre à chercher des coupables et soyez assurés qu'ils seront étiquetés traitres et mis à la porte de la section.

L'idée de ces grosses machines, n'est pas de prouver leur efficacité, mais de maintenir et de démontrer un semblant d'efficacité comme on l'enseignait au CÉGEP dans Fonction et organisation de la police.

De plus, ces mêmes organisations cultivent cette vieille mentalité du secret: ce qui se passe au département reste au département. Il est préférable de laisser partir des amis ou des gêneurs à la retraite que de les accuser au criminel, car l'image serait ternie.

Mais, rappelez-vous en janvier 2012, au SPVM de l'affaire Ian Davidson. Une personne a rencontré des journalistes de Radio-Canada et le scandale fut étalé au grand jour. Si... rien n'avait été dévoilé, l'ex-policier arrêté en octobre 2011 n'aurait probablement pas été inquiété, pour ne pas ébruiter les défaillances du système du SPVM. Les premiers gestes du directeur Parent à l'époque furent de rechercher le traître... Celui ou ceux qui ont tout dévoilé aux journalistes. Bon, ils cherchent encore, en fait ils savent. Que ferait le département de police? Rouvrir une plaie qu'ils ont eu tant de mal à fermer, bien sûr que non. La crise de nerfs est passée, la population est passée à autre chose. Laissons les morts sous terre, nous n'aimons surtout pas les fantômes.

Cette dernière fuite fera l'objet d'une enquête, le gouvernement dira comme toujours: on ne peut en parler, car ça fait l'objet d'une enquête.

Donc, cette dernière fuite fera l'objet d'une enquête, le gouvernement dira comme toujours: on ne peut en parler, car ça fait l'objet d'une enquête. Monsieur le directeur Lafrenière en fera tout autant et le temps fera le reste. Nous aurons de nouveaux scandales, et ce n'est pas cela qui manque au Québec. Nous aurons le retour des Canadiens à l'automne et tout sera pour le mieux. À nous la coupe!

Parlant de nouveau scandale. Au moment même où par un projet de loi, le parlement met fin au port des pantalons multicolores des policiers, seul moyen restant pour se battre contre le système, le président de la fraternité des policiers du SPVM, lâche une bombe: Il y aurait deux députés libéraux proches de mafieux. J'espère pour lui que ses sources seront identifiables, sinon il faudra une nouvelle section mixte et bien sûr très indépendante: C.A.S. P.S.Q.V.M.R. Chasse aux Sources Policières Québec Ville de Montréal et Région.

Je proposerais donc une cinquantaine de policiers enquêteurs, un directeur, trois adjoints, cinq chargés de groupes, une dizaine de secrétaires, un directeur des procureurs nommé par le gouvernement, cinq procureurs et pour ne pas qu'il y ait de collusion, cinq secrétaires judiciaires. Quant à faire, faisons gros! À ce compte-là, on va manquer de polices pour travailler les crimes. Mais soyez rassurés, le temps arrange les choses.

Et si nous changions le «Je me souviens» par «Sourds, aveugles et muets». Il semble que ça conviendrait mieux comme slogan.

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