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Force est d'admettre que le directeur du SPVM est mal aimé, non seulement de ses troupes, mais aussi de son entourage. Pour une deuxième fois en deux semaines, ses propos et ceux de sa garde rapprochée ont été enregistrés et rapportés par la presse.
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Force est d'admettre que le directeur du SPVM est mal aimé, non seulement de ses troupes, mais aussi de son entourage. Pour une deuxième fois en deux semaines, des propos tant du directeur que de sa garde rapprochée ont été enregistrés et rapportés par la presse. Je dois admettre que ce n'est plus drôle. Jamais dans l'histoire de ce corps de police n'a-t-on vu autant de grenouillage, de complots, de coulage et de suspicion. La grogne est à son comble, les dents s'allongent et les lames s'affûtent.

Le directeur et son ami le maire mettent ça sur le compte des relations tendues entre le syndicat et le département de police. Bien sûr qu'il y a un malaise : donne ton quota de billets, ne fais pas de temps supplémentaire, même s'il faut que tu raccourcisses les enquêtes, et ton commandant aura une prime au rendement.

Mais il y a des cadres qui commencent à tiquer et à qui l'on doit les deux dernières révélations. Ces enregistrements, celui sur la nécessité de « trouver les bavards » comme celui sur les billets et les bonus des commandants, sont tirés de réunions d'état-major. La seule bonne nouvelle, c'est qu'il y a encore des cadres qui trouvent les idées du chef totalement nulles. Avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis.

Je crois que certains cadres comprennent que le patron est assis directement sur un siège éjectable, tout comme son prédécesseur. Ceux qui voient s'écrouler la confiance en Philippe Pichet se disent ainsi que la succession se prépare et les prédateurs ont le goût du sang.

Monsieur le Directeur, vous y êtes. Vos troupes ne vous reconnaissent aucun pouvoir et vos cadres vous trahissent.

Bien sûr, il y aura une nouvelle chasse aux sorcières. Cette fois, elle sera plus discrète, du moins s'il est toujours possible qu'elle le soit. Notre directeur a perdu un allié qui se voulait précieux, mais qui est devenu encombrant : Costa Labos. J'ai bien peur que comme pour Caligula, la garde prétorienne décide qu'il lui faille partir. Philippe Pichet n'était pas le choix de ses pairs, mais celui du maire. Les scandales ne se sont pas tous déroulés sous son règne, mais c'est ici et maintenant qu'ils éclatent. Je suis porté à dire mauvais moment, mauvais endroit. Il y a aussi des décisions comme : laisser faire lors de la manifestation à Montréal Nord, la chasse aux journalistes et aux policiers qui informent, l'affaire Labos, puis, cette stupide affaire de case passée aux empreintes. Il est possible qu'un matin, la carte magnétique du boss soit désactivée ; apparemment, ça arrive.

À chercher à plaire au patron du patron, il arrive qu'on se retrouve dans une position intenable. Eh bien, Monsieur le Directeur, vous y êtes. Vos troupes ne vous reconnaissent aucun pouvoir et vos cadres vous trahissent. D'autres avant vous auraient avalé la ciguë présentée avec un sourire désolé. Regardez attentivement, peut- être est-on en train d'enlever votre portrait dans les cadres. Dernière chose, fouillez vos poches et vos habits, un tout petit micro s'y cache peut- être. Car il semblerait que le nombre de vos amis diminue au même rythme que celui de vos ennemis augmente.

Je ne vais pas vous plaindre, juste tenter d'oublier votre passage. Finalement, votre règne donne de bons textes à rédiger. Mais quel malheur pour les citoyens qui croient encore à l'institution.

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Patrick Lagacé (La Presse)

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