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Montréal-Nord nous a démontré avec brio comment les officiers supérieurs du SPVM manquent de préparation, de vision et de courage.
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La manifestation pour le moins mouvementée de Montréal-Nord, nous a démontré avec brio comment les officiers supérieurs du SPVM manquent de préparation, de vision et, je dirais, de courage. Tout ce beau monde vise la chaise et des impairs ne pardonnent pas. Alors, avant toute action, on se concerte, puis se concerte à nouveau, et «statègite» sans agir.

Le maire mâcheur de gomme aura beau féliciter ses poulains, je ne peux croire qu'il est heureux de la tournure des événements. Dire que «pour ne pas qu'il y ait de blessés, nous laissons aller les choses» est aussi stupide qu'indéfendable. Combien coûte ce manque de courage? Imaginez : on ne va pas séparer une bagarre, on pourrait se faire blesser ou blesser quelqu'un.

Pour ceux qui se souviennent des manifestations des groupes maoïstes dans les années 1970 et 1980, où ces manifestants nous attendaient armés de bâtons, de pierres et de tout ce qui pouvait blesser : si, à l'époque, nos officiers avaient eu la même attitude, tout aurait été saccagé dans le centre-ville.

Je pense à la Saint-Jean-Baptiste de 1974, où les gens brûlaient, saccageaient et pillaient le Vieux-Montréal. Si, encore une fois, nos officiers avaient attendu, nous aurions été vilipendés, et avec raison, par la population.

Alors pourquoi ce manque de réaction? Un manque de préparation? Peut-être. Une mauvaise évaluation? Sûrement.

Quand vous avez une bonne idée de ce qui va se passer, il est logique de s'y préparer. La police possède un groupe d'intervention, pas d'observation. Nous ne sommes pas l'ONU. Il serait d'usage de garder en réserve un groupe de policiers conséquents. Des groupes volants, un sergent et dix hommes, qui rapidement forment une force de frappe. Un groupe qui n'a pas peur d'aller dans les coins, comme on dit au hockey.

Je suis persuadé que nombre de policiers sont sortis frustrés de ce manque de courage de leurs officiers supérieurs. Plusieurs auraient été à même d'intervenir avec succès, mais ils auraient contrevenu aux ordres, et ça, on ne le pardonne pas. La course aux grades serait fortement handicapée. L'initiative n'est plus la priorité au département de police.

Je suis sûrement d'une autre époque, celle ou les gars de la base prenaient des décisions et vivaient avec. Maintes fois, nous ciblions un ou deux individus plus téméraires et, d'un coup, quatre d'entre nous partions dans une course effrénée pour ramasser les lanceurs de bouteilles, de pierres ou d'autres objets dangereux. Oui, ça prend un certain cran, une forme d'initiative et une rapidité certaine. Nos patrons haussaient les épaules, sourire en coin. C'était notre façon de protéger les citoyens comptant sur nos interventions.

Le service de blabla du SPVM nous parle de probables arrestations à venir. Je vais essayer de ne pas rire. Allons annoncer la bonne nouvelle aux gens de Montréal-Nord. «Oyez, oyez, bonnes gens, les acteurs de cette casse seront sévèrement punis... un jour!»

Et si les policiers étaient intervenus de façon plus musclée? Il y aurait eu des arrestations, des blessés peut-être, et probablement moins de casse. Un travail normal de policier. «Protéger les citoyens». Même si, pour cela, il faut brasser des casseurs.

Faudrait-il changer les policiers pour des travailleurs sociaux?

Donner des conséquences aux casseurs : «pas de jeux vidéo pour une semaine»? S'asseoir et faire comprendre qu'il n'est pas beau de tout casser, même si on est en colère? Et si ça ne fonctionne pas, hausser les épaules et attendre que la fatigue fasse le reste?

Tiens, mais c'est ce qui s'est passé à Montréal-Nord.

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Mai 2017

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