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Ce qui me rend anxieux, est le fait qu'ici, maintenant, des jeunes un peu à la façon des enfants soldats, croient que changer le monde se fera dans la violence la plus inhumaine.
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Si vous m'aviez posé la question il y a un an: «Aurons-nous à faire face au terrorisme islamique au Québec?» J'aurais répondu avec une teinte d'ironie qu'il serait peu probable que nous ayons cette importance. Je vous aurais expliqué que Montréal n'est pas Paris, Marseille, Bruxelles, Londres ou Hambourg. Je vous aurai dit que ces villes ont un long passé d'immigration africaine et que chez nous, les immigrants ne se sentent pas citoyens de troisième zone.

J'ai omis de considérer les phénomènes Web, insatisfaction, chômage et endoctrinement. Oui, nous sommes en principe une société ouverte portant des valeurs de démocratie. Cette société fonctionne bien quand l'ensemble de ses membres se sentent liés par un même contrat social. Voilà, c'est dit! Ce à quoi nous faisons face, n'est pas Québécois ni Canadien, mais mondial. J'ai bien peur que nous ayons nous aussi à connaître la crainte et la méfiance.

Nos petits amis Imams, ceux qui prêchent la violence, le mépris des infidèles, la non-valeur des femmes, ceux qui ne reconnaissent pas d'autres lois que la charia, sont les semeurs et les jeunes un peu perdus, les graines prêtes à éclore. Il reste le terreau: l'indifférence, l'isolement, les clans, l'incompréhension, l'amalgame et l'ignorance.

Depuis 2001, nous avons vécu une révolution mondiale du radicalisme. Certes, plusieurs gouvernements ont des torts, je ne suis pas là. Ce qui me rend anxieux, est le fait qu'ici, maintenant, des jeunes un peu à la façon des enfants soldats, croient que changer le monde se fera dans la violence la plus inhumaine. Il est loin le temps du «peace and love». Maintenant, des jeunes qui se disent entre eux «mon frère» et «Salam alaekum» sont aussi capables des pires attaques contre des femmes et des enfants, des vieillards, des homosexuels, en fait contre tout ce qui n'est pas dans leurs lois dites coraniques.

J'ai connu l'épisode Ahmed Ressam et du groupe de terroristes qui le soutenaient, j'ai vu des fanatiques nous dire à mots à peine couverts, qu'un jour même si nous résistons, le monde serait musulman. Mais c'était avant septembre 2001 et j'ai trouvé la boutade presque drôle. Depuis Paris et maintenant Bruxelles, je comprends que l'océan qui nous sépare, ne va pas nous sauver. Je veux toujours accueillir des gens chez moi, des gens de paix, des gens qui fuient la guerre, mais ne la transporte pas. Je n'ai pas envie de me radicaliser, j'ai envie d'ouverture, mais je n'ai rien d'une crêpe.

La terreur ne dure qu'un temps, mais le temps que ça dure, ça tue toute humanité. Le Liban est en état de terreur depuis 1967 et presque tous les pays arabes sont marqués par des stigmates depuis le début des années 50.

Soyons nous-mêmes clairs dans nos mots, nos valeurs, nos lois, cessons de nous sentir coupables, xénophobes, islamophobes. Il y a de la place pour tout le monde ici, il faut juste que nos penseurs extrêmes comprennent que la ''guerre sainte'' ne se fait pas chez nous. Nous le comprenons, mais le comprennent-ils? «Dieu est le plus grand», quelle belle phrase! Les soldats allemands portaient «Dieu est avec nous», sur leurs ceinturons, comme quoi Dieu a le dos large. Laissons-le tranquille et faisons juste la paix.

Oui, sans avoir peur, j'ai un souci. S'il fallait que des bombes sautent dans le métro, dans un stade, dans un courriel, une fois la stupeur passée, la colère deviendrait grande et le cycle prendrait son essor. Les barbares ont toujours un pas d'avance, jusqu'à ce que des gens se lèvent et décident que c'est assez. Faut-il vraiment attendre jusque là?

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