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Les flics nous ressemblent: ils sont parfois bêtement humains

Comme le disait si bien un de mes officiers supérieurs : égalité pour tous et favoritisme pour les amis. Il semble que rien ne change au royaume de la flicaille.
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Dans les journaux cette semaine, un enquêteur avec 30 ans de service au SPVM réclame 500 000 $ à son département pour des préjudices graves. Une histoire de cœur entre une policière et lui. Accusations de voies de fait à la cour, preuves truquées, filature - oui, filature... Il aurait été vu en compagnie de Stéphane Berthomet (le chroniqueur en affaires policières) et les policiers ont présumé que cet enquêteur lui donnait des informations. C'est un délit très grave de dire ce qui ne va pas aux journalistes *.

L'histoire serait en soi banale, mais quand par vengeance une policière truque un enregistrement, fait de fausses déclarations et que le service de police décide de faire suivre le policier par sa section filature, puis, encore mieux, de perquisitionner chez le mari, et qu'une fois toute l'affaire terminée, on joue à l'autruche... Il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur le joli climat de confiance qui règne au sein du SPVM.

Les enquêteurs du directeur qui ont décidé de mettre le paquet et faire suivre ce policier avaient-ils bien analysé la preuve? À moins tout simplement que la commande ait été: « Mettons ce gars dehors ».

Mon vieux capitaine-détective Georges Gimkas disait toujours: « In the word assume, you also have the word ass» **

Quelqu'un, encore une fois, n'a pas bien fait son travail. Ce ne sera pas la première fois. Oui, les policiers sont souvent bêtement humains et je ne parle pas ici d'humanisme, mais de bêtise. Malgré tous les cours académiques, certains policiers ont encore tendance à prendre leurs fantasmes pour des réalités. Encore aujourd'hui, plusieurs bonnes causes se terminent par des arrangements significatifs, voire même par des acquittements, à cause de certaines petites bêtises. Ne pas bien saisir l'affaire, y ajouter son ego, échafauder des hypothèses basées sur une mauvaise perception, ça mène à détruire des réputations.

Sans le nommer, je ferai référence à un ex-joueur de hockey connu à qui on a passé des menottes, juste par Égo-trip. Désolé, oui... Cette enquêtrice aurait pu procéder autrement : faire un appel à l'avocat ou même directement à l'accusé et lui demander de se présenter. C'est ce que l'on appelle de l'humanisme. Encore une fois, le SPVM se retrouve en cour à défendre l'indéfendable.

Une autre cause dont je ne peux malheureusement parler maintenant fera beaucoup de bruit dans peu de temps. Une nouvelle fois, l'image du SPVM sera mise à l'épreuve. En fait, je devrais dire deux causes. Comme l'une est au civil et l'autre au criminel, on aura le temps d'en reparler.

Mais pour l'heure, j'imagine le directeur du SPVM portant une tunique déchirée qu'il tente sans grand succès de rapiécer.

Marc Parent tire sa révérence, un autre viendra s'asseoir sur la chaise à trois pattes et ne fera pas plus de bruit que lui. Ça, c'est la politique du Service de police de la Ville de Montréal. Comme le disait si bien un de mes officiers supérieurs : égalité pour tous et favoritisme pour les amis. Il semble que rien ne change au royaume de la flicaille.

* Le SPVM cherche toujours le vilain qui a dévoilé l'affaire Davidson. Cette enquête devait se terminer par une excellente couverture, un couvert sur la marmite et des arrangements internes. Il y a des années, les journalistes appelaient directement les enquêteurs pour obtenir de l'information. Maintenant, ils obtiennent de la non-information par le biais du Service aux médias.

** Dans le mot assumer, il y a en anglais le mot ass. La phrase peut ainsi se traduire par: « On peut avoir l'air d'un ''trou du cul'' quand on présume trop ». Ce cours n'a pas dû être suivi par tout le monde.

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