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Moi qui suis souverainiste, je comprends avec beaucoup de peine, que faute d'un leader ayant du panache, les troupes se démobilisent.
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Monsieur Lisée est sûrement une personne digne et sincère, un scripteur redoutable, mais tribun moyen.
Graham Hughes/PC
Monsieur Lisée est sûrement une personne digne et sincère, un scripteur redoutable, mais tribun moyen.

Le Parti québécois, qui aura réuni un peuple pendant plus de quarante ans, ressemble de plus en plus à la défunte Union Nationale de Duplessis des années 60. Moi qui suis souverainiste, je comprends avec beaucoup de peine, que faute d'un leader ayant du panache, les troupes se démobilisent.

Monsieur Lisée est sûrement une personne digne et sincère, un scripteur redoutable, mais tribun moyen. Il possède autant de charisme qu'une roche. L'homme est malheureusement de la trempe des Bob Rae, Joe Clarke, Pierre Marc Johnson, André Boisclair et Michael Ignatieff. Tous des hommes compétents qui ne soulèvent pas les foules.

Un parti a besoin d'un chef fort possédant de l'aura et du bagout.

Un parti a besoin d'un chef fort possédant de l'aura et du bagout. Malheureusement, au Québec et au Canada, nous avons développé l'art du nivellement, de l'indécision, du compromis à outrance et de la bassesse. Quand je dis au Canada, je devrais le mondialiser, car ce que je vois partout me chagrine.

Le PQ ne se cherche plus, il sombre lentement d'un long naufrage. Nous, les plus vieux, ceux qui ont cru en un pays francophone et ouvert se retrouvent cinquante ans plus tard, devant un constat d'échec et la fin prévisible d'un rêve. Quand je regarde la Catalogne, des envies de combat se soulèvent. Oui, mais nous ne sommes pas Catalans, nous avons perdu cette fierté d'être, qui nous caractérisait, entre les années soixante et quatre-vingt-dix. Puis, l'apathie est venue remplacer l'espoir.

Au cours des dernières années, les chefs se sont succédé et se succèdent encore. Les souverainistes du PQ veulent un «messie» tout en ne cherchant pas trop. Ils veulent ce messie malléable. Ils le veulent fringuant, mais pas trop, souverainiste tout en étant étapiste, ayant de l'allant tout en étant prudent. Ils le veulent jeune, tout en étant mature. Ils aimeraient une femme, mais ne veulent pas la soutenir. En fait, tout comme la fable du meunier, son fils et l'âne, il faut un chef qui plaise à tous. Désolé, à trop vouloir plaire, nous finissons par déplaire à tout le monde.

Si Justin avait un peu plus de bon sens, pas seulement lui, mais le reste du Canada. Nous aurions une proposition de Confédération à la Suisse. Neuf provinces dont la langue serait l'anglais langue première et une province francophone, dont la langue première serait le français. Un état dont les institutions sont juridiquement les siens. Nous les souverainistes n'aurions rien à redire. Ceci nous clouerait le bec.

Mais comme pour McDonald et les pères de la Fédération, la peur de perte de contrôle, fut plus forte que l'idéal. D'un océan à l'autre, mais sous un contrôle central.

Une confédération fonctionne en Suisse avec quatre langues, mais ici avec seulement 20% de francophones, allant lentement vers le 15%, pourquoi le Canada le ferait-il? La marche vers l'assimilation est officiellement commencée depuis maintenant plus de vingt ans.

La marche vers l'assimilation est officiellement commencée depuis maintenant plus de vingt ans.

Alors, qui sait, le PQ, où un autre parti souverainiste, ranimera peut-être la flamme de l'indépendance, avec le dernier village gaulois. Je ne le verrai probablement pas de mon vivant. La dernière bataille avant les années 1970, ne fut-elle pas en 1837?

En attendant le Messie, des élections se pointent à l'horizon et Monsieur Legault, un autre chef fortement charismatique, tentera de prendre la place de Monsieur Couillard. Puis, au PQ, il y aura une autre course à la chefferie, un autre chef.

Comme l'avait dit Monsieur Sanson, du Parti créditiste «Le Québec est au bord du gouffre et je vous ferai faire un pas en avant». Le monde est gris...

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