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L'ONU qui devait régler les conflits est devenue un monstre administratif édenté, incapable de décision, un simple forum résonnant de diatribes aussi longues qu'inutiles.
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Cette semaine, le monde fêtait avec beaucoup d'allure la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle qui devait être la dernière, le 8 mai 1945. Encore une fois, sauf pour le président russe avec qui nous sommes en froid, les chefs d'État se sont rencontrés, serrés la main, ont fait de beaux discours. Dépoussiérés, quelques vieillards fatigués ployant sous un tas de médailles ont paradé les larmes aux yeux. Des gens sont venus les remercier, la plupart les avaient oubliés depuis des lustres.

Et depuis, il y aura eu la guerre de Corée, celle du Vietnam, celles du Moyen-Orient, du Cambodge, des Malouines, de l'Afghanistan avec les Russes, de l'Iran contre Irak, de l'Éthiopie, du Koweït, du Rwanda, de l'Afghanistan avec la coalition, de la Somalie, de l'Irak à nouveau, de la Bosnie, de l'Ukraine et de toute une partie de l'Afrique. J'en oublie surement, mais on voit bien que rien ne s'est arrêté. L'ONU qui devait régler les conflits est devenue un monstre administratif édenté, incapable de décision, un simple forum résonnant de diatribes aussi longues qu'inutiles. Tout ceci me rappelle sa mère : la Société des Nations d'avant 1939. Cette vénérable institution basée dans un des pays les plus hypocrites du monde, la Suisse.

Nous n'apprenons pas de nos erreurs. Dans les années 30, les Juifs tentaient désespérément de partir de l'Allemagne nazie. Les pays qui auraient dû, ou pu sauver ces gens ont fermé les yeux et leurs frontières. Après 1948 et 1967, des Palestiniens se sont retrouvés dans des camps et s'y trouvent encore. Après la chute du Vietnam, plusieurs des boat-people rescapés sont restés dans des camps pendant des décennies. Pensons au Cambodge, au Rwanda et à la Bosnie - qui saccagés, déchirés, écrasés - n'ont eu que l'aide attendue après de terribles massacres. Et maintenant, toute l'Afrique semble déstabilisée, et encore une fois, l'ONU dort paisiblement dans sa jolie tour d'ivoire.

Il y a quelques semaines, les médias ont rapporté que pour le génocide au Rwanda, le président Clinton savait depuis le début, mais qu'il n'a pas voulu intervenir. Ça me rappelle le président Roosevelt qui savait pour les camps de la mort, mais n'a pas bougé le petit doigt. Ce n'est pas mieux ailleurs, les hommes d'État sont ce qu'ils sont. La réélection est plus importante que les principes.

Alors, nous verrons encore des soldats d'une autre époque défiler dans les rues et on leur dira merci. Les vendeurs d'armes font des affaires en or et ça ne va pas s'arrêter de sitôt. En fait, c'est comme pour les procès : les seuls qui en sortent gagnants sont les avocats. Dans ce cas, les seuls qui profitent des guerres sont ceux qui font des affaires avec les armées. Et ça ne va pas s'arrêter...

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