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La section «Enquêtes spéciales» du SPVM, ou comment se mettre dans l'embarras?

La section «Enquêtes spéciales» est connue et reconnue pour ses façons de faire non orthodoxes. Les menaces, les intimidations, les mensonges ont été le lot de plusieurs enquêtes récentes.
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Mardi matin, le Journal de Montréal exposait à la Une la figure du chef des «Enquêtes spéciales», Costa Labos. Suite à une mauvaise perception de la part de ses enquêteurs, ce génie de l'enquête aurait menti à un juge pour obtenir un mandat de perquisition chez un sergent détective. Encore mieux, dans le bar d'un membre de sa famille, il aurait informé une jeune femme que son compagnon était un indic de police et que sa vie était en danger. Par ce geste, ce vaillant limier vient de condamner à une mort certaine une source de la police. Disons que cette façon de faire est aussi criminelle que ce que Ian Davidson* a fait.

On en rajoute? Dans l'affaire du sergent détective Mario Lambert, ce prix Nobel de l'enquête, a refusé d'écouter deux enquêteurs ayant la preuve de son innocence. Ça, c'est le bonhomme qui dirige le bureau de surveillance des policiers fautifs. Force d'admettre que la chose n'est pas banale: mentir à un juge pour chercher de la preuve, divulguer un secret mettant la vie d'un informateur en danger, écarter un témoin qui disculpe votre accusé et, selon mes sources, dans une cause qui arrivera bientôt, le chef des enquêtes spéciales aurait encore une fois tordu les faits dans le but d'obtenir un autre mandat de perquisition. Ça, c'est ce que nous savons, alors...

Les faits reprochés sont si importants que Costa Labos ne devrait surtout pas conserver son poste le temps de l'investigation. Comment avoir confiance en ce personnage désormais?

Ce que je ne comprends pas, c'est que son patron, l'invisible directeur Pichet, le laisse en place le temps de l'enquête criminelle, un homme ayant une telle responsabilité. Cette caution morale va continuer à miner le peu de confiance qui reste entre la direction et les policiers de la base.

La section «Enquêtes spéciales» est connue et reconnue pour ses façons de faire non orthodoxes. Les menaces, les intimidations, les mensonges ont été le lot de plusieurs enquêtes récentes. Les dernières investigations de cette merveilleuse section ont permis de mettre en lumière non seulement des lacunes, mais de terribles manquements à la déontologie et même des actes criminels.

Quelques enquêtes stagnent présentement, le SPVM est dans l'embarras. La couronne ayant cru aux allégations mensongères se retrouve maintenant dans l'obligation d'offrir des sentences réduites à leurs plus simples expressions. Piètres résultats pour des enquêtes de plus de 2,5 millions de dollars. Jolie queue de poisson!

Le directeur fantôme est un ami de toute cette clique. Souvenez-vous de ceux qui assistaient à son intronisation, notamment Yvan Delorme, l'ami de Luiggi Coretti. Si quelqu'un croit encore qu'un directeur de police ne fait pas de politique, c'est qu'il souffre de naïveté crasse ou d'aveuglement volontaire.

Monsieur le directeur Pichet, prenez vos responsabilités et suspendez votre ami. Pour une fois, démontrez aux citoyens que votre corps de police est intègre. Nous en avons assez des mises à la retraite précipitées, des suspensions avec salaire en attendant l'inévitable départ en catimini. Ce petit sourire ironique que vous affichez masque une incompétence à gérer les crises. Il est difficile de frapper les amis, je sais. Quand nous vivons dans une maison de verre, il ne faut pas lancer de roches.

Un ménage s'impose et si vous ne le faites pas, le maire, votre ami au rire gras, le fera. Vous risquez maintenant d'être emporté à votre tour. Un changement de mentalité s'impose, vivement un service totalement indépendant, pour enquêter en toute impartialité.

Pendant ce temps, un dangereux criminel a lancé une boule de papier à notre premier ministre. En prison, «voies de fait graves»**, des conditions de sortie d'une sévérité sans bornes. Comme quoi, le ridicule...

* Ian Davidson, policier à la retraite ayant tenté de vendre au crime organisé les noms de plusieurs milliers de sources d'information.

** Voies de fait grave (selon le code criminel canadien):

Article 268 (1) Commet des voies de fait graves quiconque blesse, mutile ou défigure le plaignant ou met sa vie en danger.

Article 268 (2) Quiconque commet des voies de fait graves est coupable d'un acte criminel et passible d'un emprisonnement maximal de quatorze ans.

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Mai 2017

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