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Déontologie policière: un jugement pour faire plaisir

Dites-moi comment faire pour arrêter un confrère lors d'une arrestation qui tourne au vinaigre?
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Il aurait peut-être pu en parler à ses supérieurs après le fait, mais sur le moment, il n'aura aucun contrôle sur la situation.
Radio-Canada/Simon-Marc Charron
Il aurait peut-être pu en parler à ses supérieurs après le fait, mais sur le moment, il n'aura aucun contrôle sur la situation.

Quelqu'un ne se souvient pas de l'affaire du matricule 728? Cette semaine, le partenaire de celle-ci Constantino Samaras, jeune policier au moment de l'affaire, vient d'être trouvé coupable en déontologie policière, pour ne pas être intervenu alors que sa consœur fait une arrestation musclée et à la limite de la légalité. Le policier aura deux jours de suspension.

Selon la déontologie policière, le constable Samaras aurait dû s'interposer pour faire cesser les agissements de sa partenaire. Dites-moi comment faire pour arrêter un confrère lors d'une arrestation qui tourne au vinaigre?

Les faits

Nous sommes devant un cycliste qui reçoit une contravention. Un citoyen sortant d'un taxi décidant de rester là pour servir de témoin au cycliste. Ceci au cas où celui-ci voudrait contester le billet. Puis, il y a aussi un groupe d'amis autour d'eux. Des paroles pas très agréables sont échangées et ce témoin se retrouve au sol menotté. Puis il fera un tour de voiture et laissé quelques coins de rue plus loin, sans accusations.

Il aurait peut-être pu en parler à ses supérieurs après le fait, mais sur le moment, il n'aura aucun contrôle sur la situation.

Que pouvait faire le constable Samaras? Il se trouve mêlé à une confrontation, lié à sa partenaire «senior», devant quelques personnes pour le moins mécontentes. Ne me dites pas que le plaignant dans cette affaire s'est contenté de regarder. Il aurait été choisi comme ça sur le lot d'amis du cycliste qu'il ne doit pas connaître en principe. Le constable Samaras doit en principe veiller à la sécurité de sa partenaire et de la sienne. L'article ne dit pas combien de personnes sont autour, mais parle d'amis, donc au moins deux, en plus du témoin. Que faire? Peut-être sauter sur sa partenaire et délivrer le pauvre témoin. Procéder à l'arrestation de celle-ci? Il aurait peut-être pu en parler à ses supérieurs après le fait, mais sur le moment, il n'aura aucun contrôle sur la situation.

Maintenant, voyons ça d'une autre façon.

Le cycliste reçoit une contravention, le témoin sort de son taxi et décide de rester là comme témoin de la scène. Il ne peut être témoin à l'infraction, puis qu'il n'était pas sur les lieux à ce moment. Il semble qu'il y ait aussi des amis du cycliste sur les lieux, donc la pertinence de sa présence est plus que douteuse. S'il ne dit pas un mot, regarde ce qui se passe et se fait arrêter, c'est une totale injustice. Mais, j'en serais fort surpris. Est-il possible qu'il ait voulu se mêler d'une chose qui ne le regardait pas et s'approcher assez pour que les policiers se sentent mal à l'aise. Je doute fort que le témoin soit demeuré hors de l'affaire. Il aura sûrement un tout petit peu participé à, disons une petite engueulade, juste assez pour se faire remarquer et que l'on sente son haleine.

La policière 728 aura mal agi en le plaquant au sol, elle aura eu des mots insultants à son égard, elle l'aura ensuite débarqué quelques coins de rue plus loin. Mais, son partenaire paye pour ne pas avoir su que faire lors de l'incident.

La déontologie policière, pour qui je n'ai qu'un mince respect, passe des mois à étudier le cas. Il y a trois commissaires dont un officier supérieur du SPVM qui habituellement s'est tenu loin de la rue, évaluent les gestes posés. Voilà ce qu'un policier aurait dû faire, nous le voyons comme ça. Ces trois personnes n'ont jamais fait de terrain, mais sont des légalistes.

Il y a déjà quelques années, cette même déontologie tentait de me blâmer dans un cas de violence conjugale: je n'avais pas été assez empathique envers l'agresseur. Pire, le représentant du SPVM ne connaissant pas les directives de son propre département me semonça pour ne pas avoir libéré le prévenu sur promesse de comparaître.

Mon ex-partenaire dans un autre cas de violence et de fraude a remis la moitié de l'argent du mari à l'épouse qui voulait disparaître avec les enfants. Il fut blâmé pour son geste humanitaire. Ce n'était pas permis, il fallait laisser la dame et les trois enfants sans le sou.

Alors, le constable Samaras sait maintenant qu'il faut arrêter son partenaire quand il croit qu'il est en tort. Bonne chance dans la vie Constantino!

Avril 2018

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