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Quelqu'un se souvient du temps où les policiers conduisaient les ambulances?

Au début des années 80, la Communauté urbaine de Montréal a cessé d'utiliser les policiers comme ambulanciers. Ce service était pourtant un des fleurons de la police depuis les années 60.
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Au début des années 80, la Communauté urbaine de Montréal (CUM) a cessé d'utiliser les policiers comme ambulanciers. Ce service était un des fleurons de la police depuis les années 60. Les policiers devaient suivre le cours de Premiers soins qui était recommandé à l'époque. Pas besoin d'être médecins, juste être assez rapide pour se rendre à l'hôpital. L'avantage? Être à pied d'œuvre en moins d'une minute. Les hôpitaux étaient ceux du secteur et à moins de 8 rues pour la plupart.

Les policiers-ambulanciers patrouillaient comme tous les autres. Ils arrêtaient des suspects, donnaient des billets, réglaient des situations conflictuelles. Pourtant, la priorité demeurait les accidents avec blessés, les blessures sur la rue comme dans la maison, les malades en tous genres et de tous acabits. Comme ils patrouillaient le secteur, ils étaient présents lors des incendies, et ce bien avant les pompiers. Ces hommes étaient donc les premiers arrivés. En situation d'urgence, ils prenaient la décision qui s'impose, sinon ils réglaient le cas sur place ou assistaient les ambulanciers privés. Les policiers accouchaient les femmes enceintes, réanimaient les cardiaques, réglaient les appels habituels de gars en boisson appelant pour des riens. Les policiers-ambulanciers se déplaçaient rapidement, ils étaient du secteur et connaissaient toutes les rues et ruelles.

Les dirigeants de l'époque ont pensé économiser des dollars sur le budget de la police. Belle pensée, mais mauvais raisonnement.

Dans les années 2000, les dirigeants des villes composant la CUM ont eu la brillante idée de transférer cette mission au Service des incendies, «les premiers répondants». Quel manque de vision, quel manque de connaissances, quel gaspillage.

Comment croire qu'un camion de pompier coûtant une fortune à l'achat, une autre à entretenir et n'étant pas construit pour autre chose que d'éteindre des feux, peut remplacer un véhicule policier à moindre coût. Mieux, à plusieurs reprises, ce camion arrive avec quatre hommes qui vont attendre l'ambulance privée. Gaspillage? Bien sûr.

Pour ce qui est de la vitesse d'intervention, même avec toute la bonne volonté du monde, un camion partant d'une caserne ne sera jamais sur les lieux avant une voiture déjà sur la route.

Nos élus ont pensé économiser dans un budget, se disant que les économies iraient dans un autre. L'inutilité de la chose ne les a pas effleurés. La police CUM de l'époque était payée par l'ensemble de l'Île et les pompiers par les municipalités. Malheureusement pour nous, l'économie globale l'a emporté sur le gros bon sens.

Nous payons deux fois plus cher un service qui ne fonctionne pas comme il le devrait. Les élites vous diront que c'est comme ça dans plusieurs villes américaines, mais là-bas, ils sont équipés et même suréquipés. Ils ne se promènent pas avec des camions de pompiers arrivant à la limite de leur capacité tout en ne répondant pas aux besoins.

On a voulu jeter de la poudre aux yeux, mais, cette poudre, c'est nous qui en faisons aujourd'hui les frais.

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