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Puisqu'il faut couper, commençons par la ministre

L'image du Québec à l'international a fortement pali depuis un an. L'affaiblissement programmé de nos moyens à l'international, s'il devait être mené à terme, rend impossible tout redressement ou regain de crédibilité.
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L'image du Québec à l'international a fortement pali depuis un an. L'affaiblissement programmé de nos moyens à l'international, s'il devait être mené à terme, rend impossible tout redressement ou regain de crédibilité.

Antoine Robitaille, journaliste au Devoir, publiait samedi dernier le troisième volet d'une série sur le ratatinement de la présence internationale du Québec. Réagissant à la « liquidation annoncée » de notre patrimoine diplomatique, il en arrive à la conclusion que la ministre des Relations internationales, madame Christine St-Pierre ne veut ou ne peut pas défendre son budget et, par extension, sa mission :

Comment conclure ? Peut-être en revenant à la Christine St-Pierre de 2012, laquelle semblait expliquer ses décisions de 2015 ! À l'époque, parlant de M. Lisée, elle disait : « Le ministre [...] ne s'est pas battu pour son budget. [...] Lorsqu'on est autour d'une table du Conseil des ministres, [...] chacun se bat pour sa mission, pour ses choses, pour ses affaires. Et j'ai l'impression qu'il regardait ça avec un grand sourire et applaudissait le ministre des Finances qui venait d'annoncer que, bon, l'international, ce n'est pas important ; puis, l'international, on s'en fout. Alors, Monsieur le Président, j'ai vraiment une inquiétude. » Nous aussi.

Comme l'indique l'auteur, le drame est beaucoup plus vaste que la seule résidence londonienne. Il s'étend aux autres résidences qui ont été ou seront vendues, aux représentations qui ont été fermées ou ratatinées au point qu'elles sont impuissantes, au budget de fonctionnement du ministère, qui diminue comme une peau de chagrin, aux coupures du personnel québécois à l'étranger, à la diminution de ses conditions de travail...Bref de la Révolution tranquille au Ratatinement tranquille, le Parti libéral aura bouclé la boucle et renié ce qu'il a mis au monde.

I. Le démantèlement du MRI était-il programmé?

La nonchalance avec laquelle le premier ministre a laissé, jusqu'à présent, sa ministre saborder son ministère soulève nécessairement des questions. À ce stade, il est même permis de penser que tout cela n'est pas qu'une simple accumulation de gaffes, mais peut-être un démantèlement programmé : que le premier ministre savait exactement ce qu'il faisait en y nommant Mme St-Pierre - que dans sa volonté implacable de faire du Québec une province comme les autres, le réseau diplomatique du Québec était de trop - ou que la confrontation à l'international le gênait?

II. Puisqu'il le faut, allons jusqu'au bout de la logique des coupes

Carole Poirier, porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales, affirmait récemment que « D'ailleurs, si elle ferme, liquide ou sabre toute la diplomatie québécoise, de quoi, au juste, sera-t-elle ministre? ». Autrement dit, à couper de la sorte, la ministre risque de devenir inutile.

C'est déjà le cas. Les seuls éléments qui n'ont pas encore été coupés sont le salaire de la ministre et celui des membres de son cabinet. Compte tenu de l'état actuel du ministère des Relations internationales, c'est pourtant là qu'il faudrait couper. Ce qui reste du ministère devrait être fusionné avec le commerce international, par exemple, et Mme St-Pierre devrait être retournée à l'arrière-ban qu'elle n'aurait jamais dû quitter.

Cela représenterait une économie récurrente de 68 000$ l'an. D'autres économies découleraient de cette mesure d'assainissement : une voiture ministérielle en moins, une économie de 85 000$, selon les données du Ministère, un chef de cabinet en moins, soit une autre mesure d'économie de l'ordre de 160 000$, et quelques conseillers ou attachés en moins, une affaire d'au moins 150 000$ - bref l'idéologue en chef du gouvernement, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, pourrait sauver de la sorte environ un demi-million de dollars annuellement. Peut-être est-ce déjà programmé?

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