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Infirmières praticiennes spécialisées: un pas important dans la bonne direction

Espérons que cela marque le début d'un temps nouveau pour la pratique des IPS et pour notre système de santé.
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Les dernières années ont permis de dégager un important consensus au sein de la population et de nos leaders politiques. Plus que jamais, les Québécois souhaitent que tous les professionnels de la santé travaillent en collaboration, en mettant de côté leurs intérêts corporatistes, afin de maximiser les compétences de chacun et améliorer l'accessibilité et l'efficacité des soins. Cette semaine, cette volonté sincère s'est traduite par un premier pas concret dans la bonne direction, au bénéfice des patients.

En effet, les nouveaux règlements encadrant le champ de pratique des infirmières praticiennes spécialisées (IPS), annoncés conjointement par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, le Collège des médecins du Québec (CMQ), l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et l'Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec (AIPSQ) constituent un moment décisif pour l'avenir de notre système de santé. Après des années de travail et de représentations de l'AIPSQ, voilà que le Québec tend définitivement vers une plus grande reconnaissance du rôle et des compétences des IPS.

Gains importants

Les IPS du Québec, qui possèdent la formation la plus poussée au Canada, ne seront dorénavant plus limitées par les listes de médicaments, d'examens diagnostiques et d'analyses de laboratoire qu'elles peuvent prescrire. Elles auront également l'autonomie nécessaire pour amorcer le traitement de six problèmes de santé chroniques : le diabète, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'asthme, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et l'hypothyroïdie.

Les règlements adoptés prévoient également la création de trois classes de spécialités d'IPS, à partir de clientèles cibles : adulte (incluant cardiologie et néphrologie), pédiatrique et santé mentale, en plus des spécialités existantes en néonatalogie et première ligne. Ils élargissent le champ de pratique des IPS en soins de première ligne aux CHSLD et aux centres jeunesse.

Ces avancées auront une incidence immédiate sur la performance de notre système de santé.

Ces avancées auront une incidence immédiate sur la performance de notre système de santé. Elles permettront de réduire les délais d'attente pour les patients, d'éliminer des consultations médicales inutiles, de libérer les médecins afin de traiter d'autres patients, d'éviter des dépenses importantes pour le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et, finalement, d'améliorer la qualité et la continuité des soins.

Travail à poursuivre

« Le commencement est la moitié de tout », dit l'adage. Ainsi, il est maintenant permis d'espérer que ce premier pas vers une plus grande collaboration interprofessionnelle en inspirera d'autres.

Il est important de souligner que le CMQ et l'OIIQ devront adopter sous peu les lignes directrices qui encadreront la pratique future des IPS. Si elles devaient maintenir l'obligation pour tous les patients, sans exception, de rencontrer un médecin dans les semaines suivant l'amorce de leur traitement par une IPS, ces lignes directrices pourraient atténuer grandement la portée réelle des règlements adoptés cette semaine. Il est donc souhaité que l'on évite d'aller dans cette direction, ce qui constituerait un recul pour la pratique et l'accès aux soins. Misons sur l'essentiel : la personne qui nécessite des soins!

Des travaux sont aussi en cours au MSSS en vue d'optimiser et faciliter l'autonomie des IPS. Dans un avenir rapproché, l'AIPSQ souhaite que les IPS du Québec puissent donner le congé hospitalier à leurs patients et les référer directement à des médecins spécialistes. Elle poursuivra également son travail pour permettre à ses membres d'éventuellement poser des diagnostics et les annoncer à leurs patients, comme c'est le cas pour les IPS dans les autres provinces du Canada.

L'écoute et le leadership dont le ministre Gaétan Barrette et son équipe ont fait preuve dans ce dossier nous permettent d'être optimistes. Le CMQ a également démontré sa capacité d'ouverture dans ses échanges avec l'OIIQ. Espérons que cela marque le début d'un temps nouveau pour la pratique des IPS et pour notre système de santé. L'évolution est de mise pour le bien de la population!

Avril 2018

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