Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Lutte contre le paludisme: un savon d'espoir?

En 2015, 3,2 milliards de personnes -soit près de la moitié de la population mondiale- étaient exposées au risque de contracter le paludisme et 438 000 personnes en ont été victimes.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme pour l'Organisation Mondiale de la Santé. Cette journée vise à sensibiliser le grand public sur la problématique du paludisme et à mettre en avant les solutions à l'oeuvre dans la lutte contre cette maladie infectieuse.

Le paludisme résulte de parasites transmis à l'homme par des piqûres de moustiques infectés, appelés «vecteurs du paludisme». Bien que le nombre de cas soit en recul de 60% depuis 2000, l'ampleur de la maladie reste toutefois alarmante aujourd'hui: en 2015, 3,2 milliards de personnes -soit près de la moitié de la population mondiale- étaient exposées au risque de contracter le paludisme et 438 000 personnes en ont été victimes.

Des avancées notables depuis 10 ans

De nombreuses initiatives visant à réduire la transmission de la maladie et le nombre de décès ont vu le jour depuis dix ans. Parmi elles, les programmes de pulvérisation intradomicilaire d'insecticides et la distribution massive de moustiquaires impreignées ont été les plus efficaces. Ces deux programmes ont eu un impact conséquent (notamment les moustiquaires) et sont largement supportés par l'OMS. Cependant, ils comportent des limites et empêchent de lutter de façon exhaustive et durable contre le paludisme. La pulvérisation intradomicilaire est très chère et donc inaccessible pour la grande majorité des personnes exposées. De plus, elle a un impact négatif sur la santé des utilisateurs. Les moustiquaires sont utilisées seulement la nuit et ne peuvent donc protéger les personnes à l'extérieur quand, à la tombée de la nuit, les moustiques sont encore très actifs.

Et si le savon que les Africains utilisent chaque jour éradiquait le paludisme?

Pour Gerard Niyondiko, ingénieur burundais lui-même atteint du paludisme, la solution se trouve dans une innovation permettant d'augmenter le temps de protection face au moustique. Sachant que le savon fait partie des rares produits se trouvant dans 95% des foyers africains, Niyondiko s'est demandé: «Et si le savon que les Africains utilisent tous les jours pouvait laver et empêcher le paludisme?». C'est pourquoi il créa Faso Soap, un savon anti-moustique capable d'empêcher la transmission jusqu'à six heures après son utilisation. Premier projet africain à avoir remporté la Global Social Venture Competition (Université de Berkeley), l'équipe de Faso Soap vise à offrir une protection simple et efficace, notamment au crépuscule, lorsque les moustiques sont actifs et les personnes exposées. L'équipe espère créer des partenariats avec les grands fabricants et distributeurs de savon dans le but de produire un savon anti-moustique compétitif à grande échelle.

Avec pour objectif d'atteindre 183 millions de personnes dans les pays d'Afrique subsaharienne les plus touchés (Nigéria, République Démocratique du Congo, Tanzanie, Ghana, Ethiopie, Ouganda), Faso Soap a lancé sa campagne «100 000 vies» qui vise à sauver 100 000 personnes du paludisme d'ici 2018. Pour se faire, une levée de fonds de 100 000€ a été mise en place par le financement participatif. Une solution développée localement, simple d'utilisation et accessible pour tous: Faso Soap pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre paludisme et son éventuelle éradication.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.