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La générosité à toute épreuve des habitants de Fort McMurray

Tout est arrivé si vite que mes souvenirs se bousculent. La plupart des habitants de Fort McMurray - y compris moi-même - avons encore du mal à comprendre ce qui s'est passé.
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Vue depuis l'extérieur des studios de Harvard Broadcasting, le 3 mai 2016, au centre-ville de Fort McMurray

Tout est arrivé si vite que mes souvenirs se bousculent.

La plupart des habitants de Fort McMurray - y compris moi-même - avons encore du mal à comprendre ce qui s'est passé. Nous avons dû fuir notre ville de manière précipitée, même si nous souhaitions rester un peu plus longtemps pour la sauver.

Conduisant en direction nord, je ne pouvais m'empêcher de penser aux reportages que j'aurais pu faire s'il avait été possible de m'accrocher. Mais nous avons été contraints de partir au même titre que les autres. Le directeur de la station nous a presque traînés de force hors des studios.

Je n'aurais pas pu travailler avec des collègues plus dévoués. Malgré l'anxiété et la crainte de perdre leur maison, la plupart sont demeurés en poste et ont fait leur travail le plus calmement possible. Nous nous sommes donné des accolades et avons sorti les mouchoirs pendant que les micros étaient encore ouverts.

Et puis nous avons battu en retraite vers l'hôtel Grey Wolf Lodge, emportant avec nous assez d'équipement pour faire nos reportages. Mais lorsque nous y sommes arrivés, il y a eu une panne d'Internet à nos studios du centre-ville. Sans cette connexion, le siège social d'Edmonton ne pouvait plus transmettre le signal.

Notre station s'est tue.

Il est difficile d'expliquer la sensation qu'éprouve un journaliste lorsqu'il perd son micro. Puisque notre travail consiste à diffuser de l'information, il en résulte un sentiment d'échec, d'abandon et d'impuissance. Il ne nous restait plus qu'à espérer que nos fidèles auditeurs s'en sortent sains et saufs.

Nous faisons heureusement partie d'une communauté. Des collègues d'autres stations ont immédiatement offert de nous aider et de diffuser toutes les informations pertinentes dont nous disposions. Leur temps de réaction a été remarquable et m'a fait réaliser à quel point j'aime le journalisme. Lorsque rien ne va plus, la compétition fait place à la coopération. Il faut passer le message, faire sortir la nouvelle. Nous avons fait un grand effort collectif pour y arriver.

Nos liens de solidarité vont bien au-delà de nos professions respectives. Les médias sociaux sont un outil formidable qui nous a permis de communiquer directement avec les gens sur la route. Plusieurs histoires d'entraide nous ont ainsi été rapportées. Des animaux domestiques ont été rescapés, de l'hébergement a été offert à ceux qui en avaient besoin. Des résidents d'Edmonton ont pris la route avec des jerricans remplis d'essence afin d'aider les automobilistes en panne à poursuivre leur chemin.

Tout ceci est remarquable, mais il fallait s'y attendre. Fort McMurray a mauvaise réputation; or ma communauté figure parmi les plus généreuses de la province. C'est la raison pour laquelle nous parviendrons à rebâtir ce qui a été détruit.

Mix 103,7 FM continuera à couvrir les événements par l'entremise de son compte Twitter. Mon compte personnel et celui de Lauren O'Hare seront également mis à jour sur une base régulière.

Ce texte a été publié sur le Huffington Post Québec et traduit par Pierre-Etienne Paradis.

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Feux de forêt à Fort McMurray (mai 2016)

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