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La non violence, mais qu'est-ce que c'est?

Mon postulat est que l'être humain est sensible, même le pire tortionnaire ressent aussi des émotions.
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L'autre jour, je traînais sur internet. Ça faisait un petit moment que je n'avais pas navigué et je me suis rappelée pourquoi. À deux reprises, je suis tombée sur des explications pour défendre des points de vue et chaque fois je me suis dit que comme avec nos enfants nous rentrons trop souvent dans la concurrence des besoins. Ce qui peut nous rendre passif-agressif, agressif, irrespectueux voire violent. Ce qui se cache derrière c'est toujours une blessure et je ne crois pas qu'il y ait des échelles de la souffrance quand on est pris dans nos émotions, on ne voit qu'elles et il est difficile d'entendre ce que l'autre nous dit quand on est ébranlé.

Et si nous confondions avec toute cette pression et ses blessures, notre véritable émotion.

Mon postulat est que l'être humain est sensible, même le pire tortionnaire ressent aussi des émotions.

Il y a des niveaux différents d'intervention/relation: ceux qui veulent se défendre, se justifier pour se faire reconnaître, car ont été blessés/agressés. Il y a ceux qui veulent donner de l'information probante et scientifique à tout prix et qui s'opposent farouchement à certaines opinions en assurant que la science n'est pas une opinion, mais qui oublient de prendre soin de la raison de l'opinion. Mais en aucun cas, on n'obtient la paix dans ces situations.

S'il y a débat, c'est qu'il y a grande sensibilité, une histoire douloureuse, des admirateurs de causes. C'est alors normal que ce soit plus virulent, mais, lorsqu'on se dit proximal et bienveillant, non violent et conscient et qu'on est porté par ces valeurs, elles sont respectées dans toutes nos sphères de vie y compris les plus délicates et inconfortables, les plus confrontantes aussi.

La relation, c'est un échange, et pour qu'il soit concluant il doit être mûr et pensé, il doit y avoir un fil conducteur et c'est toujours un risque à prendre. Et si l'autre ne comprend pas, et si l'autre ne m'accepte pas ou ne partage pas avec moi c'est la peur du rejet assurée. D'ailleurs, on entend souvent cette phrase: "je m'en fous de ce que pensent les autres", mais cette phrase sonne blessure pour moi.

Je me prête souvent à ce jeu, qu'est ce que je gagne et quel est mon but dans mes interactions avec les autres, comment je me positionne et qu'est ce que je veux laisser?

Dans mon métier, je dois définitivement accepter que je sois une semeuse de graine, mais je n'ai aucune certitude qu'elles finissent par germer.

Dans mon métier, je dois définitivement accepter que je sois une semeuse de graine, mais je n'ai aucune certitude qu'elles finissent par germer. Aussi pour semer je dois m'assurer que le terrain soit fertile sinon je sais déjà que ma graine ne sera jamais une pousse.

Lorsque je vois ces clivages et ces clans, je cherche toujours l'ouverture. D'une part de comprendre l'autre dans ses actions, ses motivations et d'autre part de me demander en quoi je suis éloignée de celui qui ne pense pas comme moi. Suis-je en danger? Suis-je menacé? Est-ce que je risque de me sentir agressé?

Il est impossible de transmettre ce que l'autre n'est pas capable d'entendre tout simplement parce que son chemin n'est peut-être pas encore rendu au notre, mais aussi parce que d'apprendre à respecter son point de vue c'est aussi comprendre et entendre son histoire et accepter que l'autre aussi ressent, malgré le message qu'il envoie.

Transmettre de l'information est une mission noble et pour qu'elle soit faite de manière optimale, il est primordial de regarder ce que l'autre nous dit avant.

Transmettre de l'information est une mission noble et pour qu'elle soit faite de manière optimale, il est primordial de regarder ce que l'autre nous dit avant. Ça fait parfois si mal d'entendre qu'on réfute en bloc, mais de continuer à vouloir délivrer son message malgré tout peut être ressenti comme une agression n'est-ce pas? Alors est-ce le but de nous dissocier de l'autre, de ne pas appartenir à son clan ou nous voulons son bien ?

La communication non violente prend en considération l'expérience globale et nous amène à déceler toutes sortes de signes.

Il n'y a rien de plus puissant que de reconnaître ce que l'autre traverse pour lui ouvrir la lumière, la possibilité de reconsidérer et peut-être même le sensibiliser à ce qui est si cher pour nous.

Les meilleurs politiciens, les plus grands orateurs, les plus belles influences sont ceux qui toujours se disent que derrière l'agression ou l'incompréhension il y a une véritable émotion: la peur d'être rejeté et la crainte d'être abandonné. La blessure de ne pas être reconnu et le besoin d'appartenance.

Amis, nous avons la cause humaine et celle des enfants à coeur, alors n'oublions pas que derrière chaque maladresse, croyance forte, agresseur il y a un enfant qui n'a pas été accompagné, qui a du trouver la paix dans ce noir avec lequel il est resté. Soyons sa lumière réconfortante et chaleureuse. Ce sont les bases de la paix et surtout de notre paix intérieure.

Avril 2018

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