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Oups, j'ai couché avec ton copain

Je me considère comme une femme intègre, une dame honorable, une nana honnête. Si vous m'aviez demandé, quand j'étais au lycée, si je pouvais coucher avec un homme déjà pris, je vous aurai rétorqué, fière et emphatique: "Jamais de la vie, ma sœur".
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Je me considère comme une femme intègre, une dame honorable, une nana honnête. Si vous m'aviez demandé, quand j'étais au lycée, si je pouvais coucher avec un homme déjà pris, je vous aurai rétorqué, fière et emphatique: "Jamais de la vie, ma sœur".

Mais en vieillissant, cette vision de la relation, comme tant d'autres choses, est devenue plus complexe. J'ai été mariée, séparée, divorcée, monogame, polyamoureuse, célibataire, et, ces dernières années, il m'est arrivé d'être "l'autre femme".

Mettons les choses au clair, je ne me promène pas dans la rue en cherchant à me taper des hommes casés. Et quand quelqu'un me dit qu'il a une copine, je ne le force pas à coucher avec moi. Je ne traite pas sa relation avec mépris, avec une attitude à la "Je m'en fous si tu t'en fous" ou "elle ne saura jamais". En général, je lui demande comment s'appelle sa copine et comment ils se sont rencontrés. Parfois, il me montre des photos.

Le peu de fois où j'ai joué le rôle de la maîtresse, j'avais auparavant échangé avec le garçon des conversations profondes, vraies, pleines de sens sur son couple et ses engagements, son cœur et son corps. Je l'encourage à respecter ses engagements s'ils lui tiennent à cœur. Parfois c'est le cas. Parfois non.

Mes amants sont dans des relations compliquées, pour ainsi dire terminées, mais n'arrivent pas à rompre. Ils sont épuisés et ont besoin de cette espèce d'encouragement qu'ils peuvent obtenir uniquement lorsqu'on les traite avec autorité et les embrasse passionnément. J'ai eu des amants dont les sentiments n'étaient pas clairs, mal définis, ne nous laissant aucune chance d'éclaircir la situation avant que l'un d'entre nous quitte la ville. J'ai eu des amants habités du désir récent d'essayer la monogamie, comme ça, pour voir, qui se rendaient compte que notre longue amitié comportait plus de force, de connexions, d'apaisement et de passion que leur nouvel ersatz de relation. Plus d'une fois j'ai eu des amants qui étaient séparés de leur femme, mais pas divorcés, et l'on gardait notre aventure secrète pour des raisons légales, ou émotionnelles.

Je ne vais pas vous dire que je me laisse emporter et, oups, les choses se passent. Loin de là. De fait, je suis plutôt du genre à dire: "Écoute, si je viens chez toi, j'aurai du mal à bien me comporter. Ne faisons pas comme si l'on ne savait pas ce qui va se passer. Je ne veux pas qu'on dise après: Bon sang, qui aurait pu se douter qu'on finirait par coucher ensemble?" J'aime les hommes qui agissent en toute connaissance de cause, et parfois quand je leur fais mon discours, ils me répondent: "Tu as raison, on ne devrait pas faire ça, bonne nuit". Sans rancune. Je préfère que tout le monde se sente bien dans sa peau. J'ai sacrifié des parties de jambes en l'air en exigeant qu'on le fasse intentionnellement et en toute connaissance de cause, alors qu'eux voulaient le faire bourrés ou de manière "accidentelle".

Je ne pratique pas le sexe sans conscience - petite amie ou pas. J'ai confiance en la capacité des gens à prendre les décisions qui leur conviennent, et je ne pense pas que ce soit à moi de leur faire la morale. Je ne suis pas dans une relation monogame en ce moment, mais quand je l'étais, ma volonté, mes promesses et ma détermination à respecter mes engagements m'ont évité de m'égarer. Je ne supporterais pas que quelqu'un me force à être monogame en m'empêchant de passer du temps avec untel pour la seule raison que je le trouve attirant et intéressant.

Le peu de fois où j'ai été dans une relation avec un homme en couple, cela semblait être une exception, un moment spécial en-dehors des règles habituelles. Sur le papier, c'est mal, mais quand j'écoute mon for intérieur et mon corps, il me paraît normal de continuer cette relation charnelle. Je sais que certaines personnes s'opposent de manière catégorique à mon point de vue. C'est normal, je pense que l'on devrait faire ce qui paraît le mieux au plus profond de nous, et si cela nous amène à ne jamais être l'autre femme ou l'autre homme, ainsi soit-il. Mais en ce qui me concerne, il y a des moments - rares et espacés - où mon corps (pas ma libido, mais ma sagesse corporelle... mes tripes) me dit que cette connexion est bonne, juste et sacrée. Et quand c'est le cas, j'y obéis. J'y obéis avec clarté, pleine conscience et détermination. Je ne tempère jamais les faits, ni m'en excuse.

Je suis sûre qu'en lisant ce texte, des femmes mettront en doute mon habilité à être une bonne amie. Jusqu'à maintenant je n'ai jamais couché avec le copain d'une amie. Je ne pense pas que ça me semblerait juste. Il existe toute une série de promesses et d'accords entre mes amies et moi. Certes, nous n'avons pas cette promesse de ne pas coucher avec nos partenaires mutuels, mais nous nous devons de prendre soin les unes des autres. Si j'en venais à penser que cela dérangerait mes amies, je pense que je ne serais pas excitée. Mais si, pour quelque raison que ce soit, je me trouve en compagnie du copain de mon amie et que nous avons une connexion intense, et que l'idée de coucher avec lui ne me perturbe pas, il se pourrait que je passe à l'acte. Néanmoins, il me semble important de souligner que, malgré une imagination plus que débordante, je ne vois pas dans quel scénario cela pourrait se produire.

Les relations sont compliquées, tout comme les émotions, les promesses, le sexe et le corps. Je ne crois pas qu'il soit possible de faire des construire des règles absolues. Je sais que dans la brutalité désordonnée et réelle de la vie, ce qui semble clair en théorie se complique en pratique. Il m'est arrivé de faire des choix à l'opposé de tout ce que je pensais connaître sur moi-même. C'est vrai, non seulement pour mes relations, mais aussi pour le traitement de mon cancer, mon corps, mon argent, mes amitiés et ma famille.

Je suis d'avis qu'il est trop facile de voir une situation en noir et blanc, et d'en juger la moralité. Et bien que je n'aille pas chercher des hommes en couple, je ne prétends pas non plus ne rien ressentir. Je n'essaierai pas de coucher avec votre copain, d'ailleurs c'est très peu probable, mais je ne peux pas promettre que ça n'arrivera jamais.

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