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Vers la renaissance du Phénix indépendantiste

Quel est le plan économique pour un Québec de demain?
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Ça brasse (encore) au Parti québécois. Bernard Drainville a proposé de repousser, dans le cas d'une victoire électorale, la tenue d'un référendum à un deuxième mandat; Ses adversaires probables à la course au leadership du parti sont sceptiques, sans pour autant proposer d'alternatives; Et le 9 septembre, Le Devoir a publié une lettre ouverte de Jean-Martin Aussant, ex-Chef d'Option nationale, ex-député du PQ maintenant expatrié à Londres, dans laquelle il nous apprend ce qu'il ferait s'il était un « militant péquiste. »

La proposition de Bernard Drainville est intéressante, dans la mesure où l'idée de faire l'indépendance n'a jamais été aussi mal vue depuis... toujours. Or, un parti dont l'existence même est liée à la souveraineté du Québec peut-il réellement mettre de côté l'option indépendantiste pour simplement « bien gouverner », et ce sans se mettre à dos non seulement la frange la plus radicale de son électorat, mais en fragilisant ainsi la coalition des forces gauche-droite qui à une certaine époque l'animait? Poser la question, c'est y répondre...

En ce qui a trait aux autres candidat(e)s, loin de moi l'idée d'affirmer qu'Alexandre Cloutier, Véronique Hivon, Martine Ouellet et autres Jean-François Lisée ne sont pas qualifiés pour le poste, mais disons qu'ils ne soulèvent pas les foules, encore moins les militants, et certainement pas un intérêt pour la souveraineté. Et en termes de propositions, on entend surtout ce qu'ils n'aiment pas, et pas vraiment ce qu'ils proposent. Eh oui, j'ai volontairement exclu Pierre-Karl-Péladeau. Sagement, je répondrai que la seule idée de voir cet homme à la tête de la plus grande formation souverainiste au Québec me donnerait un ulcère d'estomac, pour des tonnes de raisons. Sans parler du fait que je serais fort étonné que PKP puisse redonner ses lettres de noblesse à l'Option, et que sa seule présence serait un obstacle à une coalition de l'ensemble des forces souverainistes. Fin de l'histoire.

Ce qui nous amène à Jean-Martin Aussant. Ce qui est fort intéressant chez lui, c'est le côté progressiste de ses propositions, un idéal que je partage pleinement. Un congrès de refondation du PQ en conviant TOUS les partis souverainistes, mouvements et autres coalitions, pour que nous ramions tous dans la même direction? J'embarque, en soulignant que Bernard Drainville avait lui aussi fait une proposition semblable avant la victoire électorale de Pauline Marois, pour se faire rabrouer publiquement par des collègues en manque d'attention (bonjour, Yves-François Blanchet!) Un impôt unique au lieu de deux paliers d'imposition (Québec-Canada) pour éviter les dédoublements administratifs (et les coûts énormes qui y sont rattachés)? Demain matin, s'il vous plaît, et ainsi on pourra cesser de couper n'importe quoi, n'importe où, surtout quand ça concerne les moins nantis.

Gratuité scolaire balisée? J'aime le terme « balisé », et si je ne suis pas tout à fait convaincu, ça se discute et ça se défend très bien. Réformer le mode de scrutin? Je commence à m'impliquer moi-même auprès du Mouvement Démocratie nouvelle (MDN) dont le principal objectif est la refonte du mode de scrutin, pour des raisons évidentes de représentativité. Ils tiennent un événement gratuit pour souligner leur 15e anniversaire au Gainzbar le lundi 15 septembre prochain vers 19h, donc si ça vous intéresse, venez y faire un tour! Et finalement, après cette pause à peine publicitaire, écarter les « naufrageurs »? Ça dépend de qui on parle. Je crois que la députation actuelle peut continuer à jouer un rôle actif et souhaitable dans la promotion de l'indépendance du Québec, mais la « vieille garde », la garde rapprochée de Pauline Marois, doit passer le flambeau. Soit elle a mal évalué l'impact d'une autre élection, de la Charte et autres éléments sur l'humeur de la population, ce qui serait une erreur stratégique, soit ils ont prêché par excès de confiance et/ou aveuglement volontaire, ce qui est un échec.

Ce qui nous amène au cœur de ce billet : les ténors péquistes se lancent la balle, se lancent quelques idées et se lanceront bientôt dans une course effrénée à la direction du Parti. Ensuite, on parlera encore d'indépendance. Le hic, et il est énorme, c'est que présentement, lorsqu'on en parle, on en parle mal! On présume, à tort, que tout le monde est au courant des points suivants :

Pourquoi est-ce que le Québec, une société démocratique, occidentale et prospère, veut quitter le Canada, un pays démocratique, occidental et prospère, risquant ainsi une instabilité néfaste aux marchés et autres indicateurs économiques. Les raisons sont majoritairement culturelles et historiques, mais sont méconnues des nouveaux arrivants, des jeunes générations, et même souvent de monsieur et madame Tout-le-Monde.

Comment le Québec, présentement une province francophone perdue au milieu d'un océan rouge et rouge, tirera-t-il son épingle dans le grand jeu mondial de l'économie? Serons-nous des leaders de l'énergie verte, du développement durable, de l'innovation, ou nous contenterons-nous de vendre nos énormes matières premières? Quel est le plan économique pour un Québec de demain? Bien sûr qu'il existe un plan de ce genre, et bien sûr que non nous ne serons pas simplement des exportateurs de matière première, mais qui en a réellement entendu parler?

Comment l'idée de l'indépendance fera-t-elle son chemin de manière favorable dans l'esprit des nouveaux arrivants et de la communauté anglophone? Parce qu'il est évident que les politiques fédérales des conservateurs canadiens ne plaisent qu'à une infime minorité au Québec, et qu'ils pourraient trouver leur compte dans le pays du Québec, et ce même s'ils ne le voient pas toujours. L'État du Québec sera une société pluriculturelle, pluriethnique, avec une majorité francophone respectueuse et une minorité anglophone forte et respectée, ou ne sera pas. La renaissance du Phénix indépendantiste québécois passe par le cadavre de l'idée d'un État blanc-caucasien-francophone, et donc, par le respect des communautés culturelles, de notre minorité anglophone dynamique et forte, et des Autochtones, le tout dans le respect des Lois. Et si la condition de leur soutien au pays d'Astérix en Amérique est le respect beaucoup plus notable de leurs langues, sans pour autant brimer la nôtre, et bien il s'agit d'une ligne que je suis prêt à franchir...

M. Aussant termine en parlant de leadership comme d'un aspect qui manque au PQ. Je ne suis pas d'accord. Je crois qu'actuellement, au PQ, il y a du leadership. Seulement, il n'y a personne capable de convaincre, de rassurer, de motiver, de re-dynamiser une base militante qui se demande en ta... ce qui va arriver à ce rêve d'un pays qui serait le nôtre. Ce n'est pas du leadership, ça, c'est du charisme, de la personnalité, et pourquoi pas, du Mojo. Y a-t-il un Austin Powers dans la salle?

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