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Je ne suis pas d'accord avec les détracteurs de Pierre Karl Péladeau qui prétendent qu'il n'est pas un bon politicien. La réalité, c'est que les souverainistes sont prêts à tout pour la cause. Même à renier la social-démocratie.
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L'appui des ténors souverainistes à Pierre Karl Péladeau s'explique par la chance, si faible soit-elle, qu'il représente de faire la souveraineté du Québec.

Une faible probabilité puisqu'il est difficile de renverser une tendance.

L'option est en baisse depuis plus de 15 ans, le Parti québécois ne peut faire guère mieux qu'un gouvernement minoritaire et le Bloc québécois, quasi-inexistant depuis les dernières élections fédérales, pourrait bien disparaître de la carte cet automne.

Un sauveur

C'est la raison pour laquelle la venue d'un sauveur est la bouée à laquelle s'accrochent ceux qui rêvent de se séparer du Canada.

Même si cet élu ne répond pas tout à fait aux valeurs sociales-démocrates si chères à la base militante.

En effet, Pierre Karl Péladeau a été dénoncé sans retenue par les députés du PQ lorsque le patron de Québecor a mis ses employés du Journal de Montréal en lock-out.

Un conflit qui s'est envenimé et qui a duré deux ans.

Aux dernières élections, il fallait voir le visage de Françoise David, horripilée, lorsqu'elle a appris que le magnat de la presse se présentait dans Saint-Jérôme : on eût dit un criminel. Ou pire encore : un banquier accusé de fraude qui quittait le navire avec un parachute doré...

Tout ça pour dire que le parti de gauche voyait cette candidature comme une trahison, après avoir songé à former une alliance avec Pauline Marois.

Adapter son discours

Je ne suis pas d'accord avec les détracteurs de Pierre Karl Péladeau qui prétendent qu'il n'est pas un bon politicien.

À mon humble avis, si plusieurs de ses positions initiales ont mystérieusement évolué, ou sont demeurées floues, notamment sur les pipelines, la place du privé en santé, l'environnement, la fiscalité, le nationalisme économique, et même l'investissement du fédéral dans Radio-Canada, c'est à cause de son flair politique.

Il a tellement été convaincant envers ses pairs que même Sylvain Gaudreault l'appuie maintenant pour ses convictions écologiques.

Actionnaire de contrôle

Autre chose encore plus importante : les péquistes ont longtemps dénoncé la mainmise de Silvio Berlusconi dans les médias italiens.

Or, depuis qu'il est fort probable qu'il accède à la direction du Parti québécois, ce qui devrait se produire le 15 mai, il n'y a plus de problème avec le fait qu'il possède 40% des médias québécois. Les actions placés dans une fiducie suffisent.

Qu'en est-il des salles de rédaction?

C'est certain que PKP n'appelle pas ses journalistes à tous les jours pour leur dire quoi écrire, et il est acquis que ces professionnels respectent leur code d'éthique.

Mais les péquistes ne feront pas croire aux gens qu'il n'y a pas de malaise lorsque paraissent des articles portant sur un politicien qui pourrait un jour devenir à nouveau leur patron.

La cause

La réalité, c'est que les souverainistes sont prêts à tout pour la cause.

Même à renier la social-démocratie. Même à jouer avec l'élastique de l'indépendance journalistique.

Même à prendre une chance de créer un schisme au sein du Parti québécois, puisque les militants progressistes seront fortement tentés de traverser du côté de Québec solidaire.

C'est là où l'expression «la patrie avant le parti» prend tout son sens.

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