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TransCanada: cessons la démagogie et travaillons

Le projet Énergie Est de TransCanada est complexe et imparfait, certes, mais il mérite qu'on y travaille tous ensemble.
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Depuis plusieurs jours, le député de Sanguinet et critique du Parti québécois en matière d'Énergie, Alain Therrien, tient des propos inexacts au sujet de la position de ma formation politique concernant le projet Énergie Est. En tout respect pour mon collègue, celui-ci fait preuve d'une démagogie politique tout simplement aveugle.

Rétablissons les faits.

Mercredi, nous étions tous appelés à commenter le dossier Énergie Est de TransCanada au Salon bleu. La motion du Parti québécois, telle que libellée, était irrecevable pour ma formation politique.

À la CAQ, nous sommes convaincus que le gouvernement du Québec doit assumer sa compétence en environnement et qu'il doit renoncer à déléguer ses évaluations environnementales à l'Office national de l'énergie. Nous avons d'ailleurs soutenu une motion allant en ce sens en novembre 2014.

Toutefois, refuser catégoriquement le projet Énergie Est de TransCanada, comme le proposait le Parti québécois mercredi dernier, ne fait que démontrer son manque de sérieux. La réalité, c'est que le Parti québécois adopte dans ce dossier, comme dans bien d'autres d'ailleurs, une approche radicale et démagogique.

Multiples rencontres

Le projet Énergie Est de TransCanada est un projet que nous surveillons de très près à la CAQ. Depuis plusieurs mois, en tant que porte-parole en matière d'énergie pour ma formation politique, je multiplie les rencontres avec les gens du milieu énergétique. Surtout, je m'assois avec les dirigeants et les experts de TransCanada afin de m'assurer de l'acceptabilité du projet.

Rencontre après rencontre, je martèle que des retombées économiques pour le Québec doivent être au rendez-vous et que tous les plus hauts standards de protection de l'environnement devront être assurés.

Parce que ce n'est pas vrai que ma formation politique endosserait la construction d'un pipeline sans respecter nos terres et préserver nos rivières, nos lacs et nos cours d'eau! Les promoteurs doivent rester ouverts à une modification du tracé et je me fais un devoir de leur rappeler à chaque occasion.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des députés du Parti québécois, qui refusent toute discussion sur ce dossier. Il m'apparaît essentiel, pour bien remplir notre mandat de parlementaire, que les politiciens s'impliquent et rencontrent toutes les parties prenantes, particulièrement dans un dossier aussi sensible que l'est celui de Transcanada.

Aspect économique indéniable

Le projet Énergie Est de TransCanada est complexe et imparfait, certes, mais il mérite qu'on y travaille tous ensemble. Il serait irresponsable de la part des élus de fermer la porte catégoriquement à de telles initiatives sans même avoir tous les éléments en main. Or, c'est ce qu'a décidé de faire le Parti québécois, mercredi.

Nous sommes conscients que le projet n'est pas parfait. Je vais d'ailleurs continuer à critiquer ses imperfections, mais nous ne pouvons pas, à ce stade-ci, refuser de façon radicale le projet de TransCanada.

Contrairement au Parti québécois, nous adoptons une approche pragmatique, réaliste, et nous refusons de faire de la partisannerie, particulièrement dans le cas d'un dossier à saveur économique aussi important.

Soyons clairs: la CAQ a toujours exigé qu'il y ait des retombées économiques pour le Québec dans ce projet. Il serait inacceptable que ce pipeline passe par le Québec, sans que nous puissions recevoir une forme ou une autre de redevances. Le gouvernement libéral doit sortir de son immobilisme pour travailler activement à s'assurer que le Québec retire le maximum au niveau économique, même s'il doit négocier directement avec les autorités de l'Alberta!

En exigeant que l'Assemblée nationale refuse dès à présent le projet Énergie Est, le Parti québécois refuse de collaborer à trouver des solutions.

On doit tenir compte de l'aspect économique du projet, particulièrement avec la fragilité de notre économie en ce moment. Nous ne le répèterons jamais assez : le Québec se classe au 57e rang sur 61 états en Amérique du Nord pour sa richesse par habitant.

Je tiens à préciser que nous importons actuellement 100% des sources d'énergie fossile consommées et raffinées au Québec. Selon la Fédération des chambres de commerce du Québec, année après année, nous dépensons entre 11 et 15 milliards de dollars en pétrole et tous les revenus vont à des intérêts étrangers.

D'un point de vue économique, cette dépendance au pétrole étranger pèse lourd sur notre balance commerciale. Le Québec ne doit pas manquer cette opportunité d'obtenir de nouveaux investissements, particulièrement au chapitre de l'énergie.

Est-ce que le Parti québécois préfère favoriser le marché international plutôt que le marché canadien? Le Parti québécois dit-il non à cette possibilité d'accroître la compétitivité de nos raffineries et permettrait la création d'emplois dans le secteur pétrochimique? Le Parti québécois est-il contre l'accès à un approvisionnement de pétrole sûr et stable? Les Québécois méritent l'heure juste.

La position radicale du Parti québécois ne cessera de me décevoir. Ils se drapent dans la vertu environnementale, mais il ne faut pas oublier que le Parti québécois a autorisé, main dans la main avec le Parti libéral, la construction de la cimenterie de Port-Daniel-Gascons, le projet le plus polluant de l'histoire moderne du Québec!

Encore faudrait-il qu'on nous explique comment le Parti québécois compte transporter le pétrole! Ils sont contre tout: le transport du pétrole par train, par bateau, par oléoduc... La CAQ refuse d'embarquer dans le jeu de l'opposition systématique à tout ce qui concerne les hydrocarbures.

La protection de notre environnement est au cœur de notre démarche

Tout en refusant d'ignorer le potentiel économique de ce projet, je tiens à mettre une chose au clair: la sécurité des citoyens et la protection de nos lacs, de nos rivières, de nos cours d'eau sont des enjeux non négociables.

Je surveille de près les gestes que TransCanada compte poser quant à l'efficacité des mesures de surveillance, des délais de détection de fuites, des mesures de contrôle et d'isolement de celles-ci, des risques de sinistres, leurs impacts sur la production et la distribution de l'eau potable, etc.

Je suis également très sensible aux ressources humaines, matérielles et financières que mettra TransCanada en place avec les municipalités pour intervenir rapidement en cas de sinistre...

J'invite donc le Parti québécois à faire ses devoirs et à cesser de tenir un discours basé sur la peur. J'invite le Parti québécois à prendre part au débat de façon constructive pour le bien économique du Québec.

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