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Taïwan, c'est la bouffe

Plusieurs endroits dans le monde se disputent le titre de capitale de bouffe de rue mondiale. Bangkok, Penang, Marrakech, Séoul... mais Taipei a définitivement obtenu le droit d'être dans la conversation; personnellement, je dirais même inclus dans le top 5.
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Cedric Lizotte

Plusieurs endroits dans le monde se disputent le titre de capitale de bouffe de rue mondiale. Bangkok, Penang, Marrakech, Séoul... mais Taipei a définitivement obtenu le droit d'être dans la conversation; personnellement, je dirais même inclus dans le top 5.

Taipei a plusieurs marchés de nuit, qui se valent tous selon les désirs de chacun. Personnellement, j'ai préféré le marché de nuit Shilin. Il s'agit du marché de nuit le plus populaire de la ville. La variété est donc au rendez-vous. Et la section « bouffe » du marché de nuit est dans le sous-sol d'un grand immeuble, où près de 500 vendeurs sont entassés.

Les quelques tables disponibles sont associées à un vendeur. Pour s'assoir et manger, il faut acheter un plat ou deux du vendeur à qui appartiennent les tables. On peut ensuite, librement, acheter à n'importe quel vendeur du marché de nuit et ramener sa bouffe à sa table, ou même sortir ses consommations de son sac - par exemple si vous avez acheté de la bière au préalable.

Une galette de poulet frit, qui ressemble à un schnitzel autrichien ou à un chickenfried steak américain, est probablement l'item le plus populaire - et le plus délectable.

Mais des choses un peu plus bizarres s'y trouvent aussi.

L'ignoble tofu puant se fait sentir partout, partout dans ce petit sous-sol surchargé. L'odeur infâme de pourriture, de moisi, de poisson pas frais qui émane de ce morceau de tofu pourri est ubiquiste. Et lorsqu'on croque (parce que oui, je l'ai essayé), le jus moisi et sucré sort du morceau de tofu comme si on mordait dans une éponge et son odeur âcre s'épanche et sort par le nez. Dégoûtant.

Il est aussi possible d'essayer un jus d'orange (les oranges sont vertes dans ce coin du monde) qui comprend des blocs de gélatine, pour faire un contraste de texture; des brochettes de toutes les parties imaginables de tous les animaux imaginables (ou presque), grillées sur du charbon de bois et enduits d'une mixture de glutamate monosodique et de chilis doux en poudre; des saucisses sucrées; des petits crabes frits; des calmars marinés et grillés; des escargots braisés; des cubes de riz gluant mélangés à du sang de porc et à de la gélatine, puis grillés; et plus, et toujours plus...

Même le 7-Eleven a quelque chose d'unique à offrir : les ChaYe Dan, des œufs durs cuits dans une combinaison d'herbes aromatiques et supposément médicinales sont disponibles en tout temps dans tous les dépanneurs, et l'arôme spécial de cet œuf à la coque y est omniprésent.

Il y a des marchés de nuit dans toutes les villes de Taïwan. À Kaohsiung, une petite ville au sud de Taipei, au hasard, deux délices à essayer absolument : le foie de canard (pas « foie gras », plutôt le foie d'un canard « nature ») et le gésier de rouget confit et séché.

EN IMAGES: (Lisez la suite du texte dessous)

Taïwan, c'est la bouffe

Taïwan, c'est la bouffe

Taïwan n'est pas la Chine

Cette affirmation me vaudra surement les réprimandes de mes amis chinois, mais qu'à cela ne tienne: même lorsqu'on retire complètement les considérations politiques, il est relativement facile de sentir que les Taïwanais ne sont pas les mêmes que les Chinois continentaux.

Les Taïwanais sont courtois, polis, généreux et expansifs. Ils s'évertuent à vous faire sentir le bienvenu. Ils essaient de parler anglais, tentent d'avoir une conversation, et veulent, surtout, savoir pourquoi vous êtes dans leur tout petit pays.

La situation politique semble aussi se stabiliser relativement.

Depuis la fin de la dernière guerre civile chinoise, Taïwan et la Chine sont séparés : le Kuomintang de Chang Kaï-Chek, vaincu par les communistes de Mao Zedong, s'est replié sur l'île. Les communistes ont la Chine (et affirment aussi être les dirigeants de Taïwan et de la Mongolie) alors que le Kuomintang a Taïwan et en a fait un État démocratique. D'ailleurs, depuis que les dirigeants du Kuomintang ont procédé à des réformes démocratiques, ils ont perdu le pouvoir aux mains du DPP, le parti indépendantiste.

Ceci signifie que Taïwan est un endroit qui se trouve dans les « limbes politiques » : selon la Chine, c'est un État chinois; selon le monde occidental, c'est un État indépendant. Cette situation est la même depuis 1992, alors que les deux factions se sont entendues sur le fait qu'ils étaient en désaccord.

Cet accord, qui semble un peu ridicule aux yeux extérieurs, a tout de même permis à Taïwan de recouvrer une certaine liberté, alors que les côtes - et les merveilleuses plages - de l'île étaient occupées par l'armée taïwanaise, effrayée à l'idée de voir la Chine continentale les dominer par la force.

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