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La Prairie, fais ton nid

Je vous présente la pizzéria Como. Il devait bien y avoir cinq ans que je n'y avais pas mis les pieds et c'est à mon grand désarroi que le décor a, depuis, changé. Le kitsch des années de ma jeunesse - des murs peints d'un vert lime, des dizaines de néons roses agressants, des banquettes couleur pastel et des flamants roses en plastique dans la vitrine - a été remplacé par du kitsch des années 2000 - des faux murs de brique, une bonne vingtaine de logos COMO imprimés partout dans le restaurant, des décorations en faux fer forgé entre les banquettes, et des flamants roses en plastique dans la vitrine.
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Il ne faut jamais renier ses racines. Malgré tous les voyages, les escapades, les expériences, les envies, les réussites et les déceptions, il ne faut pas oublier qui nous sommes, qui nous représentons et surtout, ce qui nous a formé, créé et modelé.

Même quand ces racines ont eu le malheur semi-honteux de progresser à La Prairie.

Oui, La Prairie: ville-dortoir middle-class, où il y a un couvre-feu pour les jeunes (mais personne ne l'avouera jamais), où il y a 4000 élèves au secondaire entassés dans des méga-écoles, où les seuls endroits où on peut boire une bière sont des tavernes douteuses, où se trouve le mini-putt le plus célèbre du Québec... La Prairie.

Et puisqu'on se doit de se rappeler d'où on vient, on doit absolument, quand vient le temps de faire de grands changements dans nos vies, retourner à ce qui nous faisait autrefois plaisir.

Je vous présente la pizzéria Como.

Il devait bien y avoir cinq ans que je n'y avais pas mis les pieds et c'est à mon grand désarroi que le décor a, depuis, changé. Le kitsch des années de ma jeunesse - des murs peints d'un vert lime, des dizaines de néons roses agressants, des banquettes couleur pastel et des flamants roses en plastique dans la vitrine - a été remplacé par du kitsch des années 2000 - des faux murs de brique, une bonne vingtaine de logos COMO imprimés partout dans le restaurant, des décorations en faux fer forgé entre les banquettes, et des flamants roses en plastique dans la vitrine.

Bien sûr, j'espère fortement que le produit, lui, n'a pas été altéré.

Puisque je suis maintenant une grande personne, je prends la décision de me commander une bière. La charmante waitress m'informe que la seule bière disponible est une Coors Light en fût. Pas de bière pour moi, donc.

Mais je suis ici surtout pour la nostalgie. Alors je commande ce qui faisait tant mon bonheur lorsque j'étais petit: une petite pizza plain (sauce tomate et fromage. Comme Kevin McCallister) et une Orange Crush.

Ô, spectacle olfactif brillant, grandiose! Ô, miracle incommensurable de la merveille mutante qu'est la bouffe américano-italienne! La pizza de chez Como est toujours aussi dégoulinante de gras coulant du fromage, pleine de sauce tomate trop sucrée, emprisonnée dans une pâte qui ressemble plus à une tarte qu'à une pâte à pizza!

C'est décadent, ça ne devrait pas être bon, c'est exagéré, et pourtant, on mange la croûte avec de la mayonnaise, comme si ce n'était pas assez.

Oh, don't get me wrong, ça ne sera jamais de la haute cuisine, et jamais je n'accepterai de dénigrer le chow-chow populaire. C'est génial, et ça me rappelle mon enfance.

Ma suggestion du jour: un dimanche, prenez la voiture, allez faire un tour au Marché des jardiniers, jouez une petite partie de mini-putt au Cascades golf, et assumez pleinement votre vie de banlieue en engraissant chez Como. Vous m'en donnerez des nouvelles.

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