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Fugues: comprendre d'abord pour mieux réagir

La fugue n'est pas un «délit», mais bien un moyen d'expression des jeunes dont il faut assurer la sécurité à l'aide de la protection de la jeunesse.
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À la suite de la série de fugues d'adolescentes hébergées au Centre jeunesse de Laval, l'organisme Dans la rue, qui œuvre auprès des jeunes fugueurs depuis 27 ans, souhaite apporter sa contribution pour intervenir face à ce phénomène.

Une recherche initiée par Dans la rue en 2008 (Rejoindre les mineurs en fugue - Une responsabilité commune en protection de l'enfance), menée auprès de plus de 90 acteurs - parents, jeunes, policiers, intervenants communautaires, centres jeunesse - a permis d'établir un consensus à l'effet que la fugue n'est pas un «délit», mais bien un moyen d'expression des jeunes dont il faut assurer la sécurité à l'aide de la protection de la jeunesse, sans toutefois brimer leur développement.

Assurer la sécurité des jeunes fugueurs, ou à risque de fuguer, ne peut se réaliser en enfermant systématiquement les jeunes placés en centre jeunesse, tel que le souhaitent certains parents. Même si on peut comprendre leurs inquiétudes, il faut se souvenir qu'avant la réforme de la loi sur la protection de la jeunesse, alors que les portes étaient majoritairement sous clé, les jeunes trouvaient le moyen de sortir sans permission. D'ailleurs, une jeune fille placée au Centre jeunesse de Laval a fugué cette semaine, malgré les portes verrouillées.

La recherche a clairement démontré que pour prévenir la fugue, il est impératif d'offrir aux jeunes la possibilité de bâtir un lien de confiance avec les adultes qui les entourent, sans qu'ils ne se sentent jugés. Surtout, parallèlement, il faut leur permettre de répondre à leur besoin de se découvrir et de se mettre en mouvement à l'aide d'activités diversifiées et stimulantes, comme pour tous les jeunes de cet âge.

C'est d'ailleurs une approche similaire qui a motivé le père Emmett Johns, «Pops», à ouvrir en 1993 un refuge sécuritaire pour accueillir les jeunes fugueurs, en présence d'intervenants qualifiés, qui établissent un dialogue avec eux afin de les conseiller pour qu'ils prennent le moins de risques possible durant leur expérience. Ils tentent également de comprendre les motifs de leur fugue, pour trouver des pistes d'intervention et de solutions.

Malgré les efforts des intervenants et des parents, la fugue restera une expérience que certains jeunes voudront vivre, et ce, pour de multiples raisons. Devant ce constat, les participants de la recherche-action ont créé des initiatives pour outiller les jeunes et les intervenants face à cette problématique. Parmi celles-ci, une carte ressource à l'intention des jeunes à risque et le site Internet www.jeunesenfugue.ca, dédié aux jeunes, aux parents et aux intervenants. Nous invitons toutes les personnes impliquées dans la prévention et l'intervention auprès de jeunes en fugue à utiliser ces outils, créés pour le bien commun.

Pour faire face à ce phénomène très complexe et intervenir habilement auprès des jeunes, il faut d'abord comprendre les mécanismes qui l'entourent.

Avec la participation de Caroline Dufour, directrice des services aux jeunes - Dans la rue.

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Mai 2017

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