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Le gaspillage alimentaire: ça suffit les capricieux!

Dans les faits, ce serait 50% des denrées alimentaires qui se retrouveraient à la poubelle. Pourquoi? Parce que certaines pommes ont une petite poque, des produits laitiers sont à 6 jours de leur date d'expiration ou qu'une boîte de riz a eu le malheur de tomber par terre et est un peu écrasée.
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Après la pêche durable, le mouvement locavore et le souci du bien-être animal, l'enjeu dont on entend de plus en plus parler est le gaspillage alimentaire. Un documentaire diffusé sur tou.tv fait prendre conscience de l'ampleur du problème, ici comme ailleurs.

Dans les faits, ce serait 50% des denrées alimentaires qui se retrouveraient à la poubelle. Pourquoi? Parce que certaines pommes ont une petite poque, des produits laitiers sont à 6 jours de leur date d'expiration ou qu'une boîte de riz a eu le malheur de tomber par terre et est un peu écrasée. L'auteure Élise Desaulniers (Je mange avec ma tête) a d'ailleurs publié un excellent billet à ce sujet.

Et le problème ne se produit pas que dans les épiceries. Le tout commence chez le producteur qui se fait dicter par l'industrie alimentaire que ses pommes de terre ne doivent pas être trop petites, ni trop grosses. Ils conservent que celles qui seront acceptables aux yeux du consommateur moyen. Les autres demeurent au champ. En gros, c'est énormément de pertes à cause de fichus caprices. Du gaspillage de denrées, mais aussi d'eau et d'énergie qui aura servi à faire pousser, à transporter et à conserver des aliments qui ne seront jamais consommés.

D'où l'émergence du dumpstering ou des coureurs de poubelles des supermarchés et même des marchés publics. Si vous vous promenez derrière les kiosques au marché Jean-Talon, par exemple, vous remarquerez que plusieurs fruits et légumes, un tantinet défraichis, sont là et ne seront pas vendus, même s'ils sont encore très bons pour la consommation. Certains consommateurs plus futés que les autres profitent de l'occasion pour les récupérer et ainsi minimiser ce gaspillage alimentaire. Une bonne idée, certes, mais pourquoi devraient-ils avoir à fouiller dans les poubelles? Pour le moment, la récupération se fait souvent la nuit, dans le désordre des poubelles, sans doute mélangé à d'autres déchets moins ragoûtants. Et s'il y avait un étalage d'aliments imparfaits et un peu moins frais?

C'est pourtant ce qu'ils font chez Maxi, autant dans le rayon des fruits et légumes que sur les tablettes, où certains produits sont affichés à 50% de rabais. Un bon début et certainement une bonne façon pour permettre aux consommateurs à plus faible revenu de s'approvisionner en aliments sains.

L'organisme La Tablée des chefs récupère les restes, comme ceux des services traiteur dans les loges du Centre Bell entre autres.

À la maison, une meilleure planification des achats et de leur utilisation est de mise. Le compostage est aussi un bon moyen de réutiliser les restes. Encore faut-il ne pas en abuser. Le mieux demeure l'efficacité alimentaire, tant pour le compostage que le recyclage. Si vous n'avez pas la possibilité de composter dans votre cour, il y a des organismes comme Compost Montréal qui offre de venir chercher votre bac (fourni par l'ONG) chez vous au coût de 5$ par semaine.

Sinon, en 2009, un article dans La Presse est paru dans lequel on écrivait que Montréal offrirait aussi un service de compostage aux citoyens, comme à Sherbrooke ou à Gatineau, d'ici 2012. Avez-vous un bac à compost brun, vous? Pas moi.

Il y a quelques semaines, j'ai écouté les conseils d'une amie et je me suis rendue avec mon pot de yogourt plein de déchet organique au jardin communautaire au coin de ma rue. J'ai demandé au responsable du jardin la permission de déposer mon petit tas de compost dans son gros bac à compost. Il m'a répondu :

- Avez-vous un jardin ici, Mademoiselle?

- Non, mais je me demandais si je pouvais simplement venir déposer mon compost dans votre bac. J'habite à côté et je me suis dit que ça pourrait sans doute servir à vos membres.

- Ah! Mais, non. Si tout le monde commence à faire comme vous, le bac va déborder.

- Monsieur, vous savez autant que moi qu'avant que tous les citoyens de St-Henri se mettent à composter ici, ça va en prendre du temps. Alors qu'est-ce que vous me conseillez? De continuer à jeter, mes déchets de table?

- Mais, là! Je sais pas moi, mais vous ne pouvez pas les mettre ici, sinon ça va finir pas déborder.

Les bacs sont aux quarts pleins. J'habite seule. En une semaine, j'avais l'équivalent d'un pot de yogourt d'un kilo. Tu m'énerves, la tête blanche.

J'ai donc appelé la ville, qui m'a brusquement recommandé d'appeler mon éco-quartier, parce qu'ils ne gèrent pas ça eux, le compost. J'ai appelé mon éco-quatier, mais la personne responsable du compostage n'était pas là, ce jour-là. Elle ne m'a pas rappelée. J'ai demandé à Véronique Fournier, la conseillère municipale de St-Henri, sur Twitter. Quelques jours plus tard, elle m'a répondu que je devais rappeler mon éco-quartier pour participer au projet Ici, on composte. Sans réponse, je leur ai écrit. Ils m'ont répondu une semaine plus tard pour me dire que je dois me procurer une clé à 3$ pour avoir accès au composteur collectif le plus près de chez moi. C'est moi, où je suis dans Les 12 travaux d'Astérix?

À Montréal en 2012, il est encore difficile de ne pas jeter ses déchets organiques aux poubelles. Et vous, connaissez-vous d'autres épiceries ou organismes qui contribuent à minimiser cet absurde gaspillage?

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