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Le classement des médailles par lequel le «scandale» est arrivé

Le partage du classement olympique incluant le Québec se voulait bien plus le reflet d'une fierté nationale, compte tenu de la performance de nos athlètes, qu'une attaque envers le Canada. Si l'auto-flagellation est une caractéristique québécoise, de temps à autre, un peu de fierté ne fait pas de tort au moral collectif de notre société.
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Mardi dernier, le Huffington Post Canada a eu l'idée de publier un classement des médailles des Jeux Olympiques de Sotchi sur sa page Facebook. Jusque-là, rien de bien étonnant. Ce qui a fait rager son public, cependant, c'est la présence du Québec dans ledit classement, comme s'il était un participant à part entière. La chose a créé un véritable tollé. Il suffit de lire quelques commentaires pour s'en convaincre. Dommage que ces personnes ne sachent pas que l'un des buts principaux du Huffington Post est de faire réagir, mais passons.

Le Huffington Post Canada n'est pas le seul à avoir partagé une telle image sur les réseaux sociaux. D'autres groupes l'ont fait, dont la Fondation Équipe-Québec (transparence totale: j'en suis la VP Communications), dont le but est de mettre sur pied des équipes nationales du Québec dans toutes les disciplines sportives. Des équipes qu'on espère retrouver aux JO, éventuellement. Chaque chose en son temps, mais il faut savoir que cette idée n'est pas qu'exclusive aux indépendantistes. Après tout, le Québec pourrait très bien se retrouver dans les plus grandes compétitions internationales sans même être un pays. Il a en effet le prérequis de nation et le Comité international olympique, par exemple, accepte déjà la participation de 12 de ces nations non-souveraines à travers le monde. Dans ces circonstances, pourquoi pas nous?

Certains répliqueront que le Québec ne pourrait pas se retrouver à un tel niveau si ce n'était pas de l'argent investi par le fédéral. Les analystes sportifs l'ont pourtant tous relevé: si le Québec performe aussi bien, c'est parce que le gouvernement du Québec, et non pas celui du Canada, finance ses athlètes dans une proportion beaucoup plus élevée que le gouvernement de l'Alberta finance les siens, par exemple (NB: les Québécois payant davantage de taxes et d'impôts, le gouvernement du Québec a plus d'argent à investir - cela relève du même principe que pour les frais de scolarité, les garderies, etc.). Et ça paye! De quoi fermer le clapet aux «commentateux» pour qui toutes les subventions sont nécessairement mauvaises. Le concept d'externalités positives, ça vous dit quelque chose? Le modèle québécois ne comporte pas que du mauvais, n'en déplaise à ses détracteurs.

Bref, le partage du classement olympique incluant le Québec se voulait bien plus le reflet d'une fierté nationale, compte tenu de la performance de nos athlètes, qu'une attaque envers le Canada. Si l'auto-flagellation est une caractéristique québécoise bien typique, de temps à autre, un peu de fierté ne fait pas de tort au moral collectif de notre société.

Ce n'est toutefois pas parce que nous sommes heureux pour nos athlètes qu'on ne respecte pas ceux du Canada. Il faut arrêter de croire que tout ce qui s'apparente à du nationalisme l'est contre quelqu'un ou quelque chose. En l'occurrence, dans le cas qui nous préoccupe, contre nos amis du Canada. Car peu importe l'évolution du statut politique du Québec dans l'avenir, nous serons toujours voisins et, je l'espère, amis.

En définitive, nous serons tous très contents si le Canada parvient à maintenir son avance aux présents Jeux olympiques, moi la première. Mais les Québécois seront également très fiers de pouvoir dire que bon nombre de ces médailles ont été remportées par des «petites filles et des petits gars de chez-nous» et ce, peu importe de quel côté de la question nationale ils se situent. N'avons-nous pas le droit tout simple d'exister, après tout?

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