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Roller Derby Montréal: prêt à passer au niveau supérieur

Alors que dans les médias traditionnels, le silence radio persiste, le roller derby contribue au rayonnement international de Montréal depuis 10 ans.
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Au terme d'un match serré et sous les cris d'une foule déchaînée, les New Skids on the Block, équipe A de la Ligue de roller derby de Montréal, remportait, le 4 septembre dernier, la troisième place au tournoi éliminatoire de la division 1 de la Women's Flat Track Derby Association (WFTDA), gagnant par la même occasion, et pour la première fois de son histoire, sa place au championnat de l'organisation. Historique à bien des niveaux, cette quasi-victoire pour le fleuron montréalais du roller derby pourrait très bien être un point tournant pour la discipline au Québec, alors que dans les médias traditionnels, le silence radio persiste.

Retour sur ce tournoi, sur cette troisième place historique et sur ce que ce week-end nous a appris.

La Ligue de Roller Derby de Montréal poursuit son parcours de pionnière

Non seulement la qualification des New Skids on the Block au championnat de la WFTDA est-elle une première pour l'équipe montréalaise, qui en était à sa sixième participation à un tournoi éliminatoire, mais il s'agit aussi d'une première pour une équipe canadienne. Montréal ajoute donc cet exploit à son parcours de pionnière de la discipline, après avoir été la première ligue canadienne à joindre la WFTDA, en 2009, en plus d'être présentement, et depuis belle lurette, première au classement canadien.

Le roller derby peut contribuer au rayonnement international de Montréal

Le week-end du tournoi en était un de premières fois aussi pour la WFTDA, qui organisait son premier événement dans une langue autre que l'anglais. Les représentants de la WFTDA, tous anglophones, ont dû s'adapter à la réalité de la francophonie avec l'aide des bénévoles de la ligue montréalaise. L'opération fut un succès, avec des ventes de billets dépassant de près d'une fois et demie les projections de la WFTDA.

Qui plus est, alors qu'il arrive régulièrement que des équipes demandent, pour des questions d'ordre logistique, à jouer dans d'autres villes que celles où elles ont été invitées, les équipes conviées à Montréal, provenant des États-Unis, de l'Angleterre, de la Finlande et de l'Australie, ont non seulement toutes accepté l'invitation, mais ont aussi mis la main à la pâte en participant au vidéo promotionnel de l'événement.

La réputation de Montréal comme ville de roller derby y est pour beaucoup et ce qu'on entendait sur toutes les lèvres dans les coulisses de l'événement est que l'accueil des joueuses internationales a été à la hauteur de leurs attentes.

Le roller derby peut remplir des stades et remuer les passions

Organiser un événement de roller derby d'envergure loin à l'écart du château fort de la ligue, dans le Mile End, était un pari risqué. En effet, les matchs de la Ligue de Roller Derby de Montréal sont connus pour leur ambiance festive et la proximité d'un public branché y assure la présence de néophytes curieux.

Le tournoi éliminatoire de la division 1 de la WFTDA était quant à lui plus excentré, plus dispendieux et plus austère dans sa configuration: si les amateurs ont l'habitude de s'agglomérer autour de la piste à l'Aréna St-Louis, les gradins se trouvaient à un autre étage que les athlètes au Centre Pierre-Charbonneau.

Pourtant, le public était non seulement nombreux au rendez-vous, mais plus captivé qu'on ne l'aura jamais vu à Montréal. Jamais le public montréalais n'avait été aussi assourdissant et jamais on n'a vu les fans entrer dans une tel état de catharsis. On a même vu déferler dans la foule plusieurs vagues.

Il ressort un constat important des réactions modulées de la foule: contrairement à une croyance trop répandue qui voudrait que les matches de la Ligue de Roller Derby de Montréal ne servent que de prétexte à «faire le party», les fans montréalais ont montré qu'ils comprennent non seulement les règles du jeu et qu'ils s'y intéressent dans sa finesse et ses stratégies, mais aussi qu'ils peuvent s'émouvoir du sort de leur équipe.

Il ne faudrait qu'un peu de volonté politique pour développer la Ligue à son plein potentiel

Depuis sa création, il y a maintenant 10 ans, la Ligue de Roller Derby de Montréal est autogérée et repose sur le travail bénévole de ses membres. Le succès d'un événement comme le tournoi éliminatoire de la division 1 de la WFTDA a cependant de quoi faire rêver à ce à quoi la ligue pourrait aspirer avec un partenariat avec la ville de Montréal.

Un accès facilité à des espaces de pratique et à des canaux de promotion pourrait faire une grande différence pour la ligue qui, déjà, dynamise le Mile End et fait briller Montréal à travers le monde. Dans une ville dont le maire est reconnu pour son amour du sport, ce rêve n'est d'ailleurs pas si farfelu. Les entraîneuses de la ligue, à tout le moins, se ferait un plaisir de lui enseigner les rudiments du sport s'il lui prenait l'envie de chausser les patins...

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Mai 2017

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