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Les enfants et les écrans

Le problème avec les écrans, quels qu'ils soient, c'est qu'ils font tenir les enfants tranquilles. Ceci explique le laisser-faire indifférent ou résigné, l'enthousiasme, les craintes ou l'incompréhension que manifestent les adultes qui n'en demandent pas moins des conseils qu'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes.
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Le problème avec les écrans, quels qu'ils soient, c'est qu'ils font tenir les enfants tranquilles. Ceci explique le laisser-faire indifférent ou résigné, l'enthousiasme, les craintes ou l'incompréhension que manifestent les adultes qui n'en demandent pas moins des conseils qu'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes. L'Académie des sciences s'y est risquée dans son avis sur "L'enfant et les écrans" mais il est réducteur, comme la presse l'a fait, de n'en avoir retenu que ces conseils. Car cela va à l'encontre du projet des auteurs pour qui un meilleur usage des écrans ne peut se concevoir sans en comprendre le fonctionnement et les effets.

Les neurosciences, les sciences cognitives, la psychologie expérimentales et la pédopsychiatrie sont convoqués pour analyser et comprendre le rapport des jeunes aux écrans. Sont abordés de façon mesurée, aux différents âges de la vie, tant les aspects positifs - en terme d'éveil, de socialisation, de sollicitation de l'intelligence, de pédagogie - que négatifs liés pour l'essentiel à une utilisation trop précoce ou exagérée des divers types d'écrans connus à ce jour.

Exemple : pour les enfants jusqu'à 2 ans, les études montrent que la télévision et les DVD, écrans passifs, n'ont pas le moindre effet positif mais peuvent avoir des effets négatifs. En revanche, les tablettes visuelles et tactiles peuvent être utiles au développement sensori-moteur du jeune enfant. Encore faut-il lire l'avis jusqu'au bout. Il précise que leur usage -modéré - doit être accompagné et commenté par un adulte et qu'un enfant a besoin de stimulations variées. Dans la vraie vie, il n'est pas rare de voir un bébé jouer seul avec sa tablette tactile ou regarder au mieux un dessin animé tandis que les parents vaquent à d'autres occupations bien contents que bébé soit sage.

Entre 12 et 18 ans, l'Académie des sciences affirme que le contrôle est aussi important que chez les bébés. Oui, mais quel contrôle et comment l'exercer ? Les parents apprécient que les écrans fixent les jeunes à la maison jusqu'à ce qu'ils s'inquiètent d'un usage excessif puis de tout ce qui court-circuite leur influence, notamment les réseaux sociaux. D'où leur punition préférée : la privation d'écran ou de portable. Ceux qui veulent éviter la fracture générationnelle ou les conflits incessants ont tout à gagner à connaître les aspects positifs voire créatifs de l'usage des écrans ne serait-ce que pour en limiter l'usage ou en prévenir les dérives avec des arguments convaincants.

Les auteurs de l'avis traitent longuement de la violence qui serait induite par les jeux ou les spectacles violents. A ce sujet, on ne dira jamais assez qu'une des origines de la violence est la négligence parentale. Ce n'est pas ce qu'on fait à un enfant mais ce qu'on ne lui fait pas. L'avis traite aussi des risques pathologiques et notamment la question controversée de l'addiction aux écrans et, plus nouveau, de leur utilisation thérapeutique. Bref, mieux que des conseils, on y trouve des connaissances.

Avis 113 de l'Académie des sciences (document pdf téléchargeable)

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