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Nos enfants vont-ils devoir apprendre à vivre sous la menace d'attentats?

Même avec de jeunes enfants, le risque de ne rien leur dire pourra au contraire développer chez eux de grandes angoisses qui pourraient se traduire par des cauchemars, voire même des dépressions.
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Je reprends malheureusement un article publié au mois de novembre dernier suite aux attentats de Paris, pour savoir «Comment parler à nos enfants de ces terribles évènements». C'était il y a tout juste 4 mois. Entre temps, ce sont d'autres pays qui ont été touchés. La Turquie, le Burkina Faso, L'Égypte, la Somalie, je ne vais malheureusement pas établir la longue liste, et maintenant Bruxelles, cœur de la capitale européenne.

Mardi 22 mars, il est 8h20. J'habite Bruxelles. Je suis au volant de ma voiture, j'allume la radio et j'entends des bribes de mots.... «Zaventem, blessés, morts... explosion»... c'est confus. Et puis je comprends. Oh non, c'est pas vrai, c'est ici . Mon mari est parti ce matin, je ne sais même plus s'il prenait le train ou l'avion... Mes amis français m'envoient des messages. Mes enfants viennent d'arriver à l'école.

L'horreur, l'angoisse, l'abomination, la panique. Ça continue! Les émotions de tristesse, de peur, mais aussi de colère m'envahissent. Ils ont encore attaqué, tué dans la masse des innocents qui partaient en vacances, en voyage professionnel, se rendaient à l'école, sur leur lieu de travail.

Allons-nous devoir apprendre à vivre au quotidien avec cette menace? C'est en tout cas certainement pour le moment ce à quoi nous devons nous confronter. Différentes questions se posent également pour chacun d'entre nous, et bien sûr nous réagissons tous différemment. Devons-nous vivre dans la peur quotidienne, éviter certains lieux, partir loin, ou au contraire se montrer forts et solidaires, vivre tout simplement?

Tant de questions qui vous traversent probablement l'esprit, et dont vous n'avez probablement pas les réponses...

Et nos enfants, comment vivent-ils ces tragédies? Font-ils partie d'une génération qui n'a pas connu la guerre, mais qui va y être confrontée sous une autre forme? Comment leur parler, quoi leur dire, quoi leur cacher, attendre qu'ils en parlent, comment ne pas leur transmettre nos émotions lorsqu'ils arrivent avec ces questions:

«Est-ce que nous aussi on est en danger?», «Pourquoi il y a la police partout dans la rue?», «Pourquoi ils ont fait ça?», «J'ai peur que ça nous arrive», «Nous aussi, on peut mourir?», «Pourquoi ça arrive aussi souvent?», «Je ne veux plus aller à l'école».

Si nous-mêmes sommes bouleversés et dans la peur, comment ne pas la communiquer à nos enfants?

N'oublions pas que nous sommes une base de sécurité pour eux. Nous devrions donc être capables de pouvoir mettre sur ces événements des mots qui puissent les rassurer et non renforcer leurs peurs. Même avec de jeunes enfants, le plus important est d'en parler, de pouvoir répondre à leurs questions, mais aussi à leurs inquiétudes.

Avec les plus jeunes (4/6 ans), vous pouvez expliquer ce qui s'est passé, comme si vous racontiez une histoire en parlant des méchants et des gentils, sans avoir peur des mots. Cela peut se faire aussi par l'intermédiaire du dessin ou du jeu.

Avec les enfants un peu plus grands, vous pouvez aussi faire référence aux jeux vidéos et à cette violence que l'on retrouve souvent dans certains jeux.

Avec les ados, de tels actes peuvent être une opportunité d'aborder des sujets autour de la politique, de la religion.

Pourquoi éviter de ne rien leur dire?

Le risque de ne rien leur dire en souhaitant les protéger pourra au contraire développer chez eux de grandes angoisses qui pourraient se traduire par des cauchemars, voire même des dépressions quelques semaines ou mois plus tard.

Bien sûr il n'y a pas de recette magique, mais il faut éviter si possible de rester dans le silence. Votre enfant sera certainement confronté à une image, des mots à la radio, une conversation à l'école, des discussions entre adultes autour d'eux.

Si vous le sentez très sensible et affecté, ne minimisez pas cela en pensant qu'avec le temps «ça va passer». Consultez un médecin, un psychologue qui l'aidera à exprimer ses émotions.

Je vous partage également un document publié par le réseau de psychologues du groupe Visov, qui fournit une série de conseils simples pour aborder ce sujet avec eux. Les enfants ont besoin d'être entendus. Et ne l'oubliez pas, les plus jeunes sont de véritables éponges, et ressentent les émotions même si vous ne les exprimez pas!

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Aujourd'hui j'ai envie de dire soyons SOLIDAIRES, UNISSONS-NOUS TOUS face à cette barbarie. Montrons-leur que nous sommes forts et que nous nous relèverons toujours!

C'est certainement aussi le meilleur message à faire passer aux enfants pour ne pas les enfermer dans des angoisses. Continuons à vivre normalement, jouons avec nos enfants, profitons de tous les bons moments, soyons là pour les rassurer et les protéger!

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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